Ce weekend, vous vous êtes lâché sur la raclette et pour compenser ces excès et vous sentir moins coupable, direction la salle de sport. 😇 La compensation carbone, c’est un peu le même principe, appliqué aux émissions de gaz à effet de serre.
Dans cet article, Ekwateur vous présente cette pratique de plus en plus en vogue chez les entreprises. Et en prime, quelques tips pour choisir un projet de compensation carbone 100 % engagé ! 🌿
12 avril 2023
Lecture 6 mn
Le rapport du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) publié en 2022 a révélé que les émissions de gaz à effet de serre liées à l’activité humaine n’avaient jamais été aussi élevées que depuis ces dix dernières années 🥵.
La neutralité carbone, c’est d’après l’Ademe, le fait de “séquestrer autant de carbone que nous en émettons, de manière à stabiliser son niveau de concentration dans l’atmosphère et ainsi limiter l’augmentation de la température globale de la planète”. (1)
Pour arriver à cet équilibre, la France doit diviser ses émissions de gaz à effet de serre par un facteur supérieur à six entre 1990 et 2050 !
Cela passe par deux leviers : réduire les émissions directes en adoptant des modes de consommation bas carbone, ou favoriser les projets de séquestration de CO₂ dans des puits de carbone.
La compensation carbone est donc une des techniques qui permet d’atteindre la neutralité carbone.
D'après l'Ademe, elle consiste “pour un financeur (entreprises, collectivités, particuliers, etc.) à soutenir un projet de réduction ou de séquestration d’émissions de GES dont il n’est pas directement responsable (en dehors de sa chaîne de valeur).” (1)
En effet, qu’il soit émis en France ou en Chine, le gaz à effet de serre aura le même impact sur l’environnement : il contribue au dérèglement climatique. Financer des projets de réduction de GES quel que soit l’endroit sur la planète contribue donc en théorie à en atténuer son empreinte carbone.
Toutefois, le terme “compensation” est connoté négativement. Il sous-entend qu’une “bonne action” (la reforestation par exemple) permet d’annuler ses propres émissions de CO₂ et donc de se dédouaner. Afin d’induire que la compensation carbone, c’est aussi la réduction pure et simple de ses émissions (et pas seulement la compensation), le cabinet Carbone 4 propose d’utiliser le terme “contribution”.
Et vous, quel est votre mot chouchou ? 🤔
À l’origine, la compensation carbone était obligatoire. Elle concernait les pays développés signataires du protocole de Kyoto de 1997. Ces derniers étaient contraints de ne pas dépasser un certain quota d’émissions CO₂ : pour ce faire, ils pouvaient réaliser et/ou soutenir des actions de réduction des émissions sur leur territoire ou en dehors. C’est ce qu’on appelle le marché de conformité.
En parallèle, on trouve le marché volontaire. Cette fois, il ne concerne pas les acteurs soumis à une contrainte réglementaire. Ce sont des personnes physiques ou morales qui achètent des crédits carbone volontairement dans le cadre du système de compensation carbone.
Un projet de compensation carbone se résume en trois mots : mesurer, réduire, compenser. Eh oui, il ne suffit pas d’acheter des crédits carbone pour avoir le “droit de polluer”. Cette démarche doit être globale pour être efficace. Le financeur doit d’abord effectuer un bilan de ses émissions GES qui permet ensuite de cibler la meilleure manière de les réduire.
Un peu comme la règle des 3 R : réduire, réutiliser, recycler ♻️ !
Pour comprendre comment fonctionne la compensation carbone, jetons un œil aux parties prenantes impliquées dans le projet :
Un crédit carbone est un certificat qui atteste que le financeur a bien investi dans un projet de séquestration de CO₂ et que cela a eu un impact positif sur l’environnement : un crédit carbone est égal à une tonne équivalent de CO₂ séquestré. Il est vendu par le porteur de projet et délivré au financeur à un prix qui varie selon plusieurs critères (zone géographique, certification, type d’activité, nombre d’intermédiaires, volume de crédits achetés, etc.).
Voici quelques exemples de secteurs qui peuvent donner droit à des crédits carbone :
🚨 Attention, tous les projets a priori vertueux n’entrent pas systématiquement dans le cadre de la compensation carbone. Pour être considérés comme tels, ils doivent respecter plusieurs critères :
On le disait tout à l’heure, la compensation carbone prête à débattre. Elle a particulièrement fait parler d’elle dans un article de The Guardian qui remet en question son efficacité. On vous explique.
Une enquête réalisée par The Guardian a révélé que 90 % des projets de compensation carbone en faveur des forêts, qui étaient labellisés par Verra, le principal organisme de standardisation, n’ont engendré aucun bénéfice sur la réduction de la déforestation. Pire, ils auraient même aggravé la situation. (2)
D’après le journal britannique, la plupart des forêts qui ont bénéficié d’un reboisement dans le cadre de la compensation carbone n’en avaient pas nécessairement besoin. Certains arbres auraient même été abattus pour justifier une reforestation et l’attribution de crédits carbone permettant de valoriser une politique RSE.
Alors, la compensation carbone est-elle vraiment un instrument de greenwashing ou un vrai outil de la transition énergétique ? Ekwateur vous donne quelques conseils pour investir dans un projet qui a vraiment du sens pour la planète !
Comme le dit l’Ademe, la compensation carbone doit s’envisager au global : “ la priorité pour une organisation reste avant tout la réduction drastique de ses propres émissions directes et indirectes, qu’elles soient d’origine fossile ou issues de matière vivante, avant de pouvoir augmenter les puits permettant la séquestration du carbone.” (1)
Pour vous assurer de soutenir un projet qui respecte bien les engagements de la compensation carbone, privilégiez :
Soyez certains qu’il y a de quoi faire et sans se prendre la tête ou partir faire de l’humanitaire à l’autre bout du monde (bien sûr, si c’est votre choix on ne peut que vous applaudir et vous exprimer tout notre respect) ! 😉 Vous êtes en manque d’idées ? En voici quelques-unes pour vous lancer :
Pour les entreprises, il existe plusieurs petites actions que vous pouvez mettre en place : la réalisation d’un bilan carbone, optez pour le vélo plutôt que les voitures de fonction, achetez des crédits carbone pour financer des projets de compensation carbone, choisissez un fournisseur d’énergie renouvelable pour alimenter vos différents bureaux... Sachez également que ces actions sont très valorisées au sein d’une démarche RSE, Pourquoi une demarche RSE ? Comme le mentionne bien le Wenabi, la start up qui fluidifie le mecenat de compétence en entreprise : une demarche RSE permet de favoriser l’engagement des collaborateurs.trices, améliorer le bien-être au travail et attirer les candidat.e.s mais aussi d'innover et faire évoluer son business.
que les consommateurs ont de plus en plus besoin de savoir que les entreprises qu’ils affectionnent œuvrent pour le bien commun et la planète.
changez vos habitudes de consommation, notamment en choisissant un fournisseur d’énergie verte qui œuvre pour la lutte contre le changement climatique.
Depuis le 1er janvier 2023, un décret encadre la publicité sur les revendications de neutralité carbone pour tenter de mettre fin au greenwashing. Cela montre malheureusement à quel point ces pratiques sont de plus en plus nombreuses et viennent fausser les initiatives véritablement vertueuses. Chez Ekwateur, on est convaincus que la compensation carbone est un outil de la transition écologique et qu’il doit continuer d’être utilisé à bon escient ! 🌱