Des décisions ont été prises dans tous les domaines mis à l’ordre du jour. Dans certains cas, des objectifs chiffrés ont même été fixés, pour aller plus loin que l’affichage de simples intentions. Certaines priorités reprennent des causes défendues de longue date par les ONG et plusieurs pays souvent laissés à l’écart.
Favoriser des aires protégées
Charité bien ordonnée commençant par soi-même, 50 États sont désormais engagés à protéger 30% de leur territoire d’ici 2030. Si ce chiffre parait abordable, il n’en est rien, car actuellement seuls 7% des océans et 15% des espaces terrestres le seraient. La France est bien avancée sur cet objectif.
La question des aires protégées est portée par « la Coalition de la haute ambition pour la nature et les hommes », dont le Costa Rica, la France et le Royaume-Uni sont à l’origine.
Une barrière verte en Afrique
Concernant l’agro-écologie, il a été décidé de donner un coup d’accélérateur à un projet ancien, celui de la grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel. Il s’agit d’une idée vieille de 15 ans qui est restée dans les cartons compte tenu de sa démesure : planter un rideau de verdure de près de 8.000 km du Sénégal à Djibouti d’ici à 2030. La Banque mondiale et la Commission européenne figurent parmi les donateurs. Un secrétariat créé à cet effet va veiller à ce que les engagements soient respectés.
Réduire l’empreinte sur le vivant de l’industrie financière
L’intérêt récent de la finance pour la biodiversité est aussi à souligner. Cet enjeu est de taille, car lesdits acteurs financiers ignorent largement quelle est leur empreinte sur le vivant.
Pour tenter d’y voir plus clair sur ce sujet, une « task force on nature-related financial disclosure » a été créée. Elle a vocation à déboucher sur de nouveaux engagements en faveur de la nature. À l’occasion de ce sommet, la Caisse des Dépôts s’est engagée à mesurer l'empreinte sur la biodiversité de l’ensemble de ses portefeuilles d’actifs (actifs immobiliers, actions, obligations) d’ici 2024.
Empêcher une nouvelle pandémie en respectant les écosystèmes
Enfin, et compte tenu de la crise sanitaire qui dure depuis un an, une quatrième initiative internationale vise à mieux prévenir les pandémies. Elle porte le nom de Prezode (acronyme anglais de prevention of the emergence of zoonotic diseases). Prezode rassemble des instituts de recherche en France comme l’INRAE, en Asie, en Afrique, en Amérique latine ou encore des universités. Ils associeront dans leurs travaux les communautés locales. Son idée est de favoriser la recherche de solutions pour identifier et réduire les facteurs épidémiques liés aux animaux, les zoonoses.