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Quelles sont les villes et régions qui ont le plus de coupures d'électricité ?

L’électricité, on n’y pense jamais… jusqu’à ce qu’elle disparaisse. 💡
Une alarme qui se tait, une lumière qui clignote, un frigo qui prend des vacances : bienvenue dans le monde des coupures de courant. Et si certaines pannes sont imprévisibles (merci les tempêtes), d’autres frappent toujours un peu plus les mêmes coins.

Mais où coupe-t-on le plus souvent l’électricité en France ? Quelles villes, quelles régions sont les plus exposées ? Et pourquoi ? Réseau vétuste, aléas météo, surcharge locale, ZNI (zones non interconnectées)… On vous explique tout.

En résumé


Fournisseur ou distributeur, qui décide de la coupure ?

Avant tout, il est important de faire la distinction entre le fournisseur d'électricité (Ekwateur par exemple) et le distributeur, qui est chargé du réseau électrique français.

🚰 En France, Enedis gère 95 % du territoire. Les 5 % restants sont sous la gestion des entreprises locales de distribution (ELD).

Au moment de couper l'électricité à des foyers pour des raisons de sécurité ou de trop forte consommation électrique, c’est le distributeur qui décide, jamais le fournisseur d'électricité.

Le réseau tient bon… mais 2023 l’a bien secoué

Pas de black-out géant ni de coupure volontaire à grande échelle entre 2021 et 2024¹ : c’est déjà ça !
Toutefois, en 2023, le réseau a pris un coup de vent dans les câbles. Les coupures se sont multipliées, dépassant les objectifs fixés par la CRE, avec des pannes plus longues et plus fréquentes que prévu. En cause ? Une météo déchaînée. De quoi faire disjoncter les compteurs… et les bilans de fiabilité.

📆 Et en 2021, ça donnait quoi ?

Pas de drame, mais quelques accrocs. En moyenne, chaque client·e a subi 56 minutes de coupure cette année-là :

  • ⏱️ 40 minutes non planifiées (incidents, météo, etc.)
  • 🛠️ 16 minutes planifiées (travaux, maintenance)

Enedis avait donc tenu les objectifs de fiabilité fixés par la CRE, malgré quelques aléas, comme un épisode bien collant de neige sur les lignes...

Du côté de RTE, le réseau de transport (les “grandes autoroutes” de l’électricité) a enregistré un Temps de Coupure Équivalent (TCE) de 4 min 03 s. Cela représente environ 3 079 MWh non distribués sur l’ensemble du territoire².
Pas énorme, mais on le sent passer quand on est pile dessous. ⚡

🌤️ 2022 : calme (presque) plat sur le réseau

En 2022, le courant a coulé plutôt tranquille. Chaque client·e a subi en moyenne 59 minutes de coupure, dont :

  • 43 minutes non planifiées (pannes, incidents, intempéries)
  • 🛠️ 16 minutes planifiées (travaux)

Pas de scénario catastrophe : les coupures programmées redoutées pour l’hiver 2022/2023 n’ont jamais eu lieu. Pourquoi ? Parce que les Français ont joué le jeu : la consommation a baissé, et l’hiver a été étonnamment doux.

Côté réseau de transport, RTE a enregistré un record : un Temps de Coupure Équivalent (TCE) de 2 min 27 s seulement, soit 1 753 MWh non distribués sur toute l’année³. Plutôt propre !

🌪️ 2023 : l’année des coups durs

2023 n’a pas été tendre avec le réseau électrique. Chaque client a subi en moyenne 73 minutes de coupure :

  • 55 minutes non planifiées (pannes, intempéries, incidents)
  • 🛠️ 18 minutes planifiées (travaux)

C’est la pire performance depuis 2009, selon la CRE. Pourquoi ? Une série noire d’imprévus :

  • 🌩️ Foudre exceptionnellement fréquente
  • 💨 Tempêtes automnales violentes (Ciaran en tête)
  • 🧨 8 actes de malveillance sur des postes et lignes (≈ 2 534 MWh non distribués)

Par exemple, la tempête Ciaran (1–2 novembre) a laissé 1,2 million de foyers sans courant, dont 780 000 en Bretagne. Certains sont restés dans le noir plusieurs jours.
Le réseau de transport a bien résisté : seulement 380 MWh non fournis, soit 32 secondes de TCE. Mais côté distribution, les dégâts ont été lourds : poteaux à terre, lignes arrachées, réparations complexes…

Au total, le TCE 2023 a atteint 3 min 06 s(≈ 2 108 MWh non livrés), d’après RTE⁴. Pas catastrophique… mais loin du record de 2022.

🔎 À noter : les données officielles pour l’année 2024 ne sont pas encore publiées. Le rapport RTE correspondant est attendu fin 2025.

Coupures : imprévues ou programmées ?

Entre 2021 et 2024, l’immense majorité des coupures ont été non planifiées : tempêtes, foudre, incidents techniques… En moyenne, un·e client·e BT (basse tension) a subi 0,5 à 0,6 coupure longue imprévue par an. À l’inverse, les délestages programmés sont restés très rares⁵.

Même lors de l’hiver tendu 2022–23, aucun délestage national n’a eu lieu : Ecowatt est resté en alerte, jamais en action.

📍 Seule exception : le 11 octobre 2023, un incident à Néoules (Var) a entraîné un délestage local d’urgence (260 000 clients­·es, jusqu’à 2h30 de coupure)⁶.

Cause principale Description & impact
🌪️ Aléas climatiques Tempêtes, gel, canicules, inondations — provoquent souvent des dommages sur les lignes ou équipements
⚙️ Pannes techniques Défaillances de transformateurs, lignes, postes — coupures localisées et imprévues
🔌 Surcharge temporaire Pics de consommation (vague de froid ou de chaleur), pouvant déclencher des délestages
🔄 Maintenance planifiée Coupures programmées pour travaux d’entretien sur le réseau de distribution
🚧 Travaux sur le réseau Intervention sur poteaux, câbles, etc. — coupures localisées parfois programmées
🐾 Causes animales ou végétales Rongeurs, branches, végétation envahissante — coupures sporadiques
🎒 Incidents / Malveillance Accidents, sabotage, vols — coupures ponctuelles plus rares mais parfois rapides à impacter
🏭 Arrêts de production Dans les ZNI : arrêt défaillant ou grève dans les centrales → blackout élargi (ex : Guadeloupe)

Et quand on coupe volontairement ?

Les coupures préventives (délestages) sont encadrées par la loi⁷ :

  • Jamais plus de 2h
  • Uniquement entre 8h–13h ou 17h30–20h30
  • Pas deux fois de suite dans la même zone

Jamais sur les hôpitaux ou foyers médicalisés

Condition Détail
⏱️ Durée maximale 2 heures maximum par zone
🕗 Plages horaires Entre 8h et 13h ou entre 17h30 et 20h30
🔄 Rotation des zones Une même zone ne peut pas être coupée deux fois de suite
🏥 Sites sensibles protégés Pas de coupure sur les hôpitaux, centres de soins ou sites vitaux
📍 Territoires concernés France métropolitaine (hors ZNI comme Corse, DROM-COM)

📌 Ces zones ne suivent pas les frontières administratives (communes, départements), mais la structure du réseau.

👉 Bref, pas de favoritisme territorial, mais une logique technique. Et quand ça coupe, c’est souvent la météo ou un imprévu qui décide.

Les villes les plus touchées ?

Difficile à dire précisément. À ce jour, aucune donnée officielle n’existe à l’échelle des villes sur la fréquence ou la durée des coupures de courant. Enedis publie des chiffres au niveau national, régional ou départemental, mais pas commune par commune⁸.

👉 Ce qu’on sait : les zones les plus exposées sont souvent des régions avec un réseau aérien fragile, comme la Bretagne, la PACA, ou la Nouvelle-Aquitaine, plus sensibles aux tempêtes ou aux actes de malveillance.

Pour suivre les pannes en temps réel, le mieux reste encore de consulter la carte officielle.

Une différence entre la ville et la campagne ?

La campagne possède un réseau naturellement bien moins dense que les villes. Une zone rurale qui n’est plus alimentée impactera mathématiquement moins de foyers qu’un secteur en ville. Pourtant, les zones rurales ne sont pas plus touchées par des coupures de courant que les zones citadines.

Lors d’un délestage, on cherche à alléger la charge du réseau. Les calculs sont donc faits à partir du gain de consommation et d’autres facteurs. Si la densité de population compte, elle reste une donnée parmi d’autres.

Les sites sensibles

En théorie, les villes ne sont donc pas mieux traitées que les campagnes, pourtant dans les faits, c’est un peu différent.

Les grandes villes et agglomérations, comme Paris, Lille, Lyon ou encore Marseille possèdent de très nombreux bâtiments et autres sites sensibles, comme des hôpitaux, des lieux de sécurité, des ministères et autres centres de direction qui empêchent les coupures de courant dans ces zones.

Selon le gouvernement, 20 % des arrondissements parisiens peuvent réellement subir des coupures de courant et "seulement 20 % de la consommation d'électricité peut être coupée" à Paris.

Les lignes souterraines contre les lignes en hauteur

🚧 Par gain de place et de sécurité, les lignes électriques de la ville sont très souvent souterraines. En campagne, au contraire, elles sont en hauteur et donc moins bien protégées des éventuels problèmes météorologiques ou autres.

🌳La nature des sols et la préservation des espaces naturels peuvent entraver la mise en place de lignes souterraines, d’autant plus à la campagne.

Le dérèglement climatique, un facilitateur de coupures d'électricité (H4)

⛈️ Les tempêtes, inondations et autres catastrophes naturelles augmentent sensiblement le risque de coupure de courant. La tempête Ciaran, par exemple, avait privé d’électricité plus d’un million de foyers ! 

🐜 Face à cela, il faut donc sécuriser le réseau, sans pour autant imposer des fils électriques à toutes les fourmilières du pays. Un casse-tête qui n’a qu’une solution, la lutte contre le dérèglement climatique et ses conséquences.

Des régions plus exposées que d’autres ?

Autant le dire tout de suite : oui, certaines régions sont plus vulnérables aux coupures que d’autres. Et ce n’est pas une question de malchance, mais de réseau électrique.

Les “péninsules électriques” : toujours sous surveillance

Certaines régions restent plus vulnérables aux coupures, notamment la Bretagne et la région PACA. En bout de réseau, avec peu de production locale, elles dépendent fortement des autres zones. On parle alors de “péninsules électriques”.

📉 En 2008, un incident sur la seule ligne 400 kV alimentant la PACA a plongé 1,5 million de personnes dans le noir.
🌬️ En 2018, la Bretagne a frôlé le black-out, selon EDF. Elle importe encore ~82 % de son électricité.

Depuis, des renforts ont été faits :

➕ Lignes souterraines en PACA

🔥 Centrale de Landivisiau en Bretagne

Mais la France reste à la traîne sur l’enfouissement : seulement 50 % des lignes, contre 80 % aux Pays-Bas.

📊 Et Nice ? C’est l’une des villes les plus consommatrices… et qui ne produit pas. Autant dire que le réseau est sous pression.

Bonne nouvelle : en 2023, ni la Bretagne ni la PACA n’ont été plus ciblées que les autres. Le risque est mieux réparti, même si ces régions gardent une attention spéciale de RTE.

En moyenne, chaque Français·e subit entre 1 et 2 coupures d’électricité par an, selon les données d’Enedis. Mais toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne !

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Les régions les plus exposées

La table suivante présente, pour chaque région métropolitaine, le nombre moyen de coupures par client·e et par an, ainsi que leur durée cumulée (en minutes), calculés sur la période 2021 à 2024. C’est un comparatif régional basé sur les données Enedis de 2021 à 2024 (hors aléas climatiques majeurs).

Région Fréquence moyenne (coupures/an/client) Durée moyenne (minutes/an/client)
Corse 3,5 120,00€
Provence–Alpes–Côte d’Azur 1,6 70,00€
Bretagne 1,5 75,00€
Occitanie 1,4 65
Nouvelle-Aquitaine 1,3 60
Normandie 1 55
Auvergne–Rhône-Alpes 1 50
Grand Est 0,9 50
Pays de la Loire 0,9 45
Bourgogne–Franche-Comté 0,8 45
Centre-Val de Loire 0,8 50
Hauts-de-France 0,8 40
Île-de-France 0,5 30

Sources : estimations issues des données publiques d'Enedis (API Open Data). Les valeurs excluent les événements exceptionnels et les coupures sur le réseau de transport (RTE)⁸⁻⁹.

Le cas des ZNI : l’électricité en solo

Les Zones Non Interconnectées (ZNI) comme la Corse et les DROM doivent produire leur propre électricité. Pas de secours depuis le continent… et ça se ressent.

  • Corse : pas de coupures massives récentes, mais des tensions fortes lors des pics estivaux (400 MW en 2022). La Corse dispose d’un réseau fragile en cas de froid ou chaleur extrême¹⁰.
  • Guadeloupe : en 2024, une grève entraîne l’arrêt complet de la centrale. L’île est plongée dans le noir plus de 12 heures, révélant une fragilité criante du réseau¹¹.
  • Guyane : deux blackouts majeurs (2022 et 2023) liés au barrage de Petit-Saut. Quand il tombe, tout suit. Une nouvelle centrale est prévue… un jour¹².
  • Martinique, Réunion, Mayotte : pas de coupures généralisées récentes, mais vigilance constante. Pannes, chaleur ou manque de carburant peuvent tout faire sauter.

👉 En ZNI, une panne suffit souvent à éteindre tout un territoire. Résilience limitée, marge de manœuvre faible.

Une énergie verte pour lutter contre les coupures de courant !

Et si la meilleure façon d’éviter les coupures, c’était de produire mieux… et plus propre ?
En choisissant l’offre d’électricité verte d’Ekwateur, vous soutenez le développement des énergies renouvelables, ce qui contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Ce geste s’inscrit pleinement dans la transition énergétique, qui vise à limiter l’intensification du changement climatique.
Or, selon le GIEC¹³, ce changement entraîne une augmentation de la fréquence et de l’intensité des événements météorologiques extrêmes, tempêtes, vagues de chaleur, inondations, qui sont souvent à l’origine de nombreuses coupures de courant.

En somme : moins d’énergies fossiles, c’est un climat plus stable, et donc un réseau électrique moins exposé aux aléas extrêmes.

Enfin, la décentralisation des moyens de production et donc le développement des énergies renouvelables partout sur le territoire permet de renforcer notre sécurité d'approvisionnement en aidant toutes les régions à devenir productrices d'énergie !

Et si la meilleure façon d’éviter les coupures, c’était de produire mieux… et vert ? 😉

Sources
  1. https://www.cre.fr/fileadmin/Documents/Consultations_publiques/2024/TURPE_7/240703_R24111_Audit_QA_TURPE_7.pdf 
  2. https://assets.rte-france.com/prod/public/2023-11/2023-11-21-rapport-qualite-electricit%C3%A9%202022.pdf#:~:text=En%202022%2C%20le%20Temps%20de,coupure%20correspond%20%C3%A0%20une%20%C3%A9nergie 
  3. https://assets.rte-france.com/prod/public/2023-11/2023-11-21-rapport-qualite-electricit%C3%A9%202022.pdf#:~:text=En%202022%2C%20le%20Temps%20de,coupure%20correspond%20%C3%A0%20une%20%C3%A9nergie 
  4. https://assets.rte-france.com/prod/public/2024-12/2024-12-20-qualite-electricite-rapports-annuels.pdf#:~:text=,une%20END%20de%201%E2%80%89753%20MWh 
  5. https://www.rte-france.com/actualites/previsions-systeme-electrique-hiver-2022-2023 
  6. https://www.revolution-energetique.com/actus/mega-coupure-delectricite-dans-le-sud-est-que-sest-il-vraiment-passe/ 
  7. http://www.info.gouv.fr/grand-dossier/reduire-notre-consommation-denergie/delestage-electrique 
  8. https://data.enedis.fr/explore/dataset/frequence-moyenne-de-coupure-par-client-bt/information/ 
  9. https://www.data.gouv.fr/datasets/duree-moyenne-de-coupure-par-client-bt/#:~:text=Les%20valeurs%20affich%C3%A9es%20correspondent%20%C3%A0,%C3%A9v%C3%A9nements%20exceptionnels%20et%20hors%20RTE 
  10. https://corse.edf.fr/sites/sei_corse/files/2024-12/edf-sei-bilan-previsionnel-2024-corse.pdf 
  11. https://www.lemonde.fr/outre-mer/article/2024/10/26/la-guadeloupe-en-proie-au-black-out_6360248_1840826.html 
  12. https://www.ctguyane.fr/energie-black-out-sur-le-littoral-les-elus-et-les-acteurs-de-lenergie-de-guyane-reunis-a-lhotel-territorial-pour-faire-le-point-et-tirer-les-consequences-de-la-crise-ce-vendredi-19-aout-2022/ 
  13. https://www.ipcc.ch/report/ar6/syr/ 

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