
COP30 : qu’attendre de ce sommet mondial à Belém ?
La COP30, ou 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat, se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém, au cœur de l’Amazonie brésilienne. Cet événement majeur, placé sous la présidence du Brésil, marquera les dix ans de l’Accord de Paris, adopté en 2015, et ouvrira un nouveau cycle d’engagements climatiques à horizon 2035.
7 novembre 2025 à 14:58
Lecture 5 mn
Qu’est-ce que la COP30 ?
La COP (Conférence des Parties) réunit chaque année près de 200 pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Son objectif : coordonner l’action mondiale pour limiter le réchauffement climatique et en atténuer les effets.
Lors de la COP30, les États devront présenter leurs nouvelles “contributions déterminées au niveau national” (CDN), c’est-à-dire leurs plans actualisés de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces engagements, révisés tous les cinq ans, sont le cœur du dispositif mis en place par l’Accord de Paris.
Pourquoi Belém ?
Le choix de Belém, grande ville amazonienne, revêt une forte portée symbolique : la forêt tropicale y joue un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial, en absorbant une part considérable du dioxyde de carbone atmosphérique¹. Le Brésil souhaite placer la préservation des forêts au centre des discussions, avec la création du fonds Tropical Forest Forever Facility (TFFF), destiné à financer la lutte contre la déforestation en Amazonie, en Afrique centrale et en Asie du Sud-Est.
Les enjeux de la COP30 : entre urgence climatique et coopération internationale
Alors que 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée, dépassant pour la première fois le seuil de 1,5 °C², la COP30 intervient à un moment critique. Comme l’explique le Ministère de la Transition écologique³, elle devra :
- "Réaffirmer le multilatéralisme" face à la montée du climato scepticisme et aux tensions géopolitiques ;
- "Rehausser l’ambition climatique collective", en alignant les plans nationaux sur les objectifs de 1,5 °C fixés par l’Accord de Paris ;
- "Mettre en œuvre les décisions existantes", notamment la réduction des émissions de méthane et la sortie progressive des énergies fossiles.
Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a reconnu que le dépassement temporaire du seuil de 1,5 °C est désormais « inévitable »⁴, mais que cet objectif reste atteignable d’ici la fin du siècle, à condition d’intensifier les efforts dès maintenant
Une COP sous tension politique et financière
Malgré des avancées lors des précédentes éditions, les promesses financières demeurent insuffisantes. Les pays développés s’étaient engagés à mobiliser 300 milliards de dollars par an d’ici 2035 pour aider les pays les plus vulnérables à s’adapter, mais les besoins réels sont estimés à plus de quatre fois ce montant. Le Brésil, pays hôte, appelle donc à faire de cette COP une “COP de la vérité”, axée sur les résultats plutôt que sur les promesses.
Les discussions porteront également sur :
- La transition énergétique ;
- Le développement massif des énergies renouvelables, notamment solaire et éolien ;
- La préservation des forêts tropicales et des écosystèmes ;
- L’inclusion de la société civile : ONG, scientifiques, collectivités locales et entreprises sont invitées à participer activement.
Qui participe à la COP ?
Parmi les participants attendus, on compte près de 170 délégations nationales⁵ ainsi que de nombreux acteurs de la société civile, du secteur privé, des collectivités et des ONG. Ekwateur Pro participe d’ailleurs en ce moment même à la pré-COP !
Toutefois, une absence de taille attise les débats : celle des États-Unis. Le gouvernement américain, en la personne de Donald Trump, a annoncé qu’il ne dépêcherait aucun représentant de haut niveau à cette COP30.
Pour autant, l’absence officielle ne signifie pas une absence totale : des acteurs locaux américains, comme des gouverneurs ou des maires, pourraient être présents sans soutien fédéral.⁶
Quels enjeux pour l’UE ?
Pour l’Union européenne, la COP30 intervient à un moment clé. Les 27 ont adopté un objectif de réduction des émissions de 66 à 72,5 % d’ici 2035, et de neutralité climatique en 2050.⁷
Dans un communiqué sur la COP, la Commission européenne fait savoir ces ambition « L'UE s'emploie à ouvrir la voie à une transition mondiale propre, équitable et résiliente. Cette transition vise à fournir une énergie propre et abordable, à créer des opportunités commerciales, à stimuler la croissance, à renforcer la compétitivité industrielle et à ne laisser personne de côté. »⁸.
Qu’attendre de la COP30 ?
Pas de mesure majeure. C’est là que le bât blesse. Comme le souligne Marta Torres-Gunfaus, chercheuse à l’Iddri, « il ne faut pas s’attendre à des gros titres ou à des accords sur des gros sujets clinquants »⁹. Le ton est donné : la COP30 sera une conférence de mise en œuvre plutôt que d’annonces spectaculaires. Les discussions porteront notamment sur la révision des contributions nationales (CDN), ces plans que chaque pays doit actualiser pour réduire ses émissions à horizon 2035, et sur les mécanismes concrets de financement destinés aux pays les plus vulnérables.
Bon à savoir
Si les décisions de Belém se négocieront entre États, la lutte contre le changement climatique ne dépend pas seulement des gouvernements. Chacun peut contribuer à la transition énergétique, notamment en choisissant une énergie verte. Les entreprises peuvent opter pour de l’électricité verte ou du biométhane, comme le propose Ekwateur Pro. Cela leur permet de réduire leur empreinte carbone mais aussi de mieux maitriser leur facture.
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