Bien qu’elles soient issues de la Terre et donc « naturelles », les méthodes d’extraction et de transformation de celles-ci n’ont rien de « naturel ». C’est aussi pourquoi ces énergies sont une source de préoccupation grandissante en plus d’autres raisons.
Les énergies fossiles sont épuisables
Ces énergies fossiles vont venir à manquer, c’est un fait. Et c’est le pétrole qui va commencer à nous faire défaut. Selon les projections, il resterait entre quarante et soixante ans seulement de réserves prouvées de pétrole conventionnel.
Pour ce qui est du gaz naturel, il pourrait encore être exploité pendant 70 ans environ. Et le charbon, quant à lui, est encore assez abondant sur la planète pour que l’on puisse l’utiliser pendant un peu plus de 200 ans.
Ces estimations sont faites sur la base des réserves prouvées, c’est-à-dire celle qu’on est sûr de pouvoir exploiter. Néanmoins, il pourrait exister encore quelques gisements non découverts nous permettant ainsi de prolonger un peu la durée d’exploitation de ces énergies. Cependant, cela ne fait que reporter le problème. Les énergies fossiles sont épuisables.
Il faut également savoir qu’on en produit déjà de moins en moins. Pourquoi ? Il y en a de moins en moins, elles deviennent donc de plus en plus chères à exploiter. Le taux de retour énergétique (EROI pour Energy Returned On Energy Invested) du pétrole par exemple est de plus en plus bas.
Si l’on va plus loin, dans le cas où l’on dépenserait plus d’énergie pour extraire (explorer, forer, pomper et distribuer) le pétrole que celui-ci nous en apporterait en retour, alors cela signerait la fin du pétrole. Si exploiter une énergie coûte plus cher que ce qu’elle peut nous apporter en retour, ce n’est donc plus la peine de l’exploiter.
Depuis 2006, "la production mondiale de pétrole conventionnel passe par un pic, et à partir de ce moment-là, l’approvisionnement pétrolier européen a commencé à décroître" selon Mr Jancovici. La découverte d’énergies fossiles plus coûteuses telles que le pétrole de schiste ou de sable bitumineux nous a permis de ne pas atteindre tout de suite ce pic global.
Néanmoins, on produit déjà moins d’énergies fossiles et elles coûtent de plus en plus cher. La continuité de leur exploitation est donc avant tout économique.
Des énergies polluantes
Eh oui, ce n’est plus un secret, les énergies fossiles jouent un rôle important dans le changement climatique. Que ce soit leur extraction, leur transformation leur transport ou leur combustion, toutes ces étapes émettent une importante quantité de CO₂ dans l’atmosphère en plus d’autres gaz à effet de serre.
De plus, elles sont aussi en cause dans l’augmentation de la pollution atmosphérique et plus spécifiquement le pétrole et le charbon dont la combustion dégage des oxydes d’azote, de soufre et de carbone. Elles dégagent également du plomb, des suies et des minéraux lourds. Cette pollution touche notamment les grandes villes et est aussi responsable de maladies respiratoires.
La combinaison des oxydes de soufre et d’azote générés par les énergies fossiles avec l’eau atmosphérique conduit également à la création de pluies acides. Ces pluies acides sont responsables de la destruction de nombreux hectares de forêts allemandes, scandinaves, ou encore polonaises ainsi que de l’acidification de plusieurs lacs.
Enfin, des accidents impliquant les énergies fossiles peuvent également mener à des catastrophes naturelles telles que les marées noires qui génèrent une pollution importante des océans et peuvent détruire des écosystèmes.
En conclusion : bien que les énergies fossiles soient effectivement naturelles et créées par la terre, leur extraction, transformation et transport génèrent une pollution conséquente et menacent des écosystèmes essentiels à l’équilibre de notre belle planète bleue (l’Arctique, certaines forêts tropicales, etc..,). Malgré leur rendement énergétique plutôt bon, leur stockage, leur transport facile et leur aspect naturel, ces énergies doivent être remplacées (d’autant plus qu’elles arrivent à épuisement 😉).