Nous connaissons tous quelqu’un qui ne jure que par les huiles essentielles telles que la menthe poivrée pour soigner les rhumes ou le bois de rose pour parfumer son intérieur. Son argument principal : puisqu’il s’agit de produits d’origine naturelle, alors, ils sont nécessairement bons pour la santé et la planète. Et si on vous disait que ces huiles n’étaient pas si “essentielles” que cela ? Découvrez dans cet article les dangers de ces petits flacons parfumés !
10 décembre 2023 à 18:00
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En résumé
L’ANSM définit les huiles essentielles ainsi : un “produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d'une matière première végétale botaniquement définie, soit par entraînement à la vapeur d'eau, soit par distillation sèche, soit par un procédé mécanique approprié sans chauffage".
Autrement dit, les huiles essentielles sont des extraits de plantes (fleurs, écorce, zestes, feuilles, graines, tiges, etc.) très concentrés obtenus après distillation. Liquides, et dépourvues de corps gras (contrairement à ce que leur nom pourrait indiquer), elles sont caractérisées par un parfum très puissant ainsi qu’une forte volatilité.
Le média Sciences et Avenir en dénombre plus de 500 types, avec des usages divers et variés :
On trouve ces flacons en vente libre en pharmacie, en supermarché ou sur internet.
C’est là que le bât blesse ! 😮
Il est extrêmement facile de se procurer des huiles essentielles étant donné qu’elles sont disponibles sans ordonnance. En cas de mauvaise utilisation, de surdosage ou tout simplement d’accident, ces substances peuvent être toxiques pour les organismes.
Les huiles essentielles peuvent être utilisées de 3 façons :
Leur application, si elle n’est pas maîtrisée, peut entraîner des effets indésirables, voire même des intoxications sévères.
Voici une liste non exhaustive des effets secondaires liés à une exposition excessive aux huiles essentielles :
Tous les ans, les centres anti-poisons enregistrent de nouveaux cas d’empoisonnement par huile essentielle. La plupart des victimes sont de jeunes enfants qui en ont ingéré en dehors des conditions normales d’utilisation.
L’ademe a même réalisé deux études afin de démontrer les risques liés à leurs mésusages. La première s'intitule ESSENTIEL et examine l'impact des huiles essentielles présentes dans les produits ménagers sur la qualité de l’air intérieur. La seconde, appelée PRESSENS se focalise sur les impacts des diffuseurs de parfums et d’huiles essentielles sur la qualité de l’air intérieur et sur les risques sanitaires potentiels pour les occupants.
Peut-on laver nos vêtements sans utiliser de produits nocifs pour la planète ?
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Alors faut-il dire adieu à la médecine alternative pour se soigner ? En réalité, tout est une question de dosage, d’équilibre et de bon sens.
L’ANSM confirme : "les utiliser à bon escient est de règle et la question de l'évaluation du risque lié à leur emploi se pose." Par ailleurs, "les huiles essentielles ne doivent pas être utilisées de façon prolongée (au-delà de quelques jours) sans avis médical."
Le saviez-vous ? Les pharmaciens sont formés au bon usage des huiles essentielles. En cas de doute sur leur utilisation à la maison, demandez-leur conseil !
Ensuite, voici quelques recommandations de la DGCCRF afin d’assurer votre sécurité et celle de votre entourage :
En parlant de production, pour obtenir une goutte d’huile essentielle de rose, il faut 50 pétales de cette fleur. Alors, pas très écolos les huiles essentielles ? 🌸
Les adeptes du zéro déchet savent que les produits d’entretien tels que les lessives, les savons ou encore les détergents qui sont achetés en grande surface sont nocifs pour l’environnement. Ils sont rejetés dans nos eaux usées et finissent dans la mer ou dans nos fleuves, ingérés par les organismes aquatiques.
Avec les huiles essentielles, c’est la même chose ! En effet, de nombreux particuliers les utilisent pour parfumer leurs savons de Marseille fait main, ou leurs vinaigres blancs DIY. Or, une fois rejetées dans nos égouts, ces huiles ne se mélangent pas à l’eau. Par contre, "les pesticides seraient solubles dans l'huile essentielle”...
Autre impact sur la planète : la quantité de plantes ou d’arbres nécessaires à la fabrication d'un flacon. Par exemple, un litre d’huile essentielle de rose de Damas est égal à 4000 kg de fleurs, soit un champ entier !
Or, la monoculture intensive présente plusieurs risques :
Encore une fois, il n’est pas question de se passer complètement des huiles essentielles pour devenir écolo.
Voici quelques conseils pratiques pour limiter son incidence sur la nature :
Et voilà, vous savez tout ! Il ne vous reste plus qu’à utiliser avec parcimonie votre huile essentielle de lavande pour réduire le stress ou votre huile essentielle de menthe verte pour soulager vos contractures musculaires.
Pour aller encore plus loin dans un mode de vie éthique, passez aux énergies renouvelables ! Ekwateur propose entre autres de l’électricité verte, des panneaux solaires photovoltaïques ou encore des bornes de recharge pour voiture électrique. 🌿
https://www.atmo-france.org/actualite/air-interieur-des-nouvelles-etudes-sur-les-huiles-essentielles
https://www.centreantipoisons.be/autre/les-huiles-essentielles-sont-elles-dangereuses
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Huiles-essentielles
https://www.consoglobe.com/huiles-essentielles-environnement-dangers-cg
https://www.prescrire.org/fr/3/31/63728/0/NewsDetails.aspx