Depuis mars 2020, la pandémie de coronavirus, et particulièrement ses conséquences sur la consommation de pétrole, a déstabilisé l’économie mondiale. Ekwateur y voit néanmoins une opportunité unique de repenser les modèles énergétiques, en Europe et ailleurs.
13 mai 2020
Lecture 4 mn
Alors que la crise sanitaire paralyse l’économie mondiale, une autre crise frappe le monde. Depuis le début du mois de mars, la baisse de la consommation de pétrole est fortement en train de déstabiliser l’économie mondiale. Cette chute de la demande de pétrole est cependant bénéfique, car elle a permis une baisse des émissions de gaz à effet de serre, dû au ralentissement de l’activité industrielle en Chine et au confinement de la moitié de la population mondiale.
Tandis qu’une grande partie de la population française se retrouve confinée chez elle depuis mars 2020, nous assistons à une prise de conscience et d’introspection de la part des citoyens. Conscients de devoir rester chez eux pour éviter la propagation du coronavirus, beaucoup de personnes ont adapté leur mode de vie et de travail aux nouvelles indications du gouvernement. Cette leçon ne doit pas rester inutile. Les sondages le répètent, l’opinion publique souhaite un monde nouveau où le dérèglement climatique, l’effondrement de la biodiversité et les inégalités sociales auraient un impact sur les décisions politiques et économiques.
Des initiatives citoyennes se multiplient, pourtant cela ne s’imposent pas auprès des autorités et les décisions prises par le gouvernement ne sont pas encore à la hauteur de l’enjeu. C’est pourquoi l’ancien ministre de l’Écologie Nicolas Hulot appelle chacun et chacune à changer d’état d’esprit et à partager un avenir commun en lançant 100 principes déclinés autour de la phrase « Le temps est venu ». Cet appel a pour ambition de faire de cette crise sanitaire, un véritable changement pour la société.
Confrontée à ces deux facteurs, l’Europe pourrait trouver dans cette crise une porte de sortie afin d’échapper progressivement à sa dépendance envers les états producteurs tout en limitant ses émissions de CO₂.
La signature de l’Accord de Paris en 2015 constitue le premier pas vers la transition énergétique en France et dans les pays européens. Les engagements pris par les États ont permis de pousser une réflexion sur la diminution de gaz à effets de serre et de la consommation des énergies fossiles, et donc de pétrole. Une transition énergétique est possible, car les pays européens ont les moyens industriels et politiques de la mettre en œuvre. Les signataires de l’Accord de Paris, dont la France et d’autres pays européens sont donc en théorie préparés en tant qu’États à développer leurs transitions énergétiques. Cependant aujourd’hui ces pays ne sont pas encore prêts aux grands changements énergétiques qui s’annoncent. Comme le prouve le rapport de la London School of economics and political science, seulement 16 pays sur les 197 respectent l’Accord de Paris et que les autres pays ne sont pas prêts à d’atteindre leurs buts.
L’Agence internationale des énergies renouvelables (Irena), a publié ce lundi 20 avril 2020 un rapport démontrant comment l’investissement dans les énergies renouvelables pourrait générer d’énormes bénéfices économiques tout en contribuant à faire face à l’urgence climatique mondiale.
Dans ce rapport, le Global Renewables Outlook, présente plusieurs scénarios d’évolution sur le mix énergétique dans le monde d’ici 2050. Le directeur général de l’agence Irena, Francesco La Camera, explique que la crise mondiale due au coronavirus a révélé « les profondes vulnérabilités du système actuel ». Le rapport demande aux gouvernements d’investir dans les énergies renouvelables pour relancer la croissance économique et aider à atteindre les objectifs climatiques pris lors de l’Accord de Paris sur le climat en 2015.
Selon l’Irena, il faudrait un investissement de 110 000 milliards de dollars d’ici 2050, dont 34% afin d’améliorer l’efficacité énergétique, 25% pour développer les énergies renouvelables, 23% pour les infrastructures et l’électrification et 18% pour les énergies fossiles. L’investissement dans les énergies renouvelables permettrait, d’ici 2050, d’accroitre le PIB mondial de 98 000 milliards de dollars par rapport aux scénarios précédents.
Afin de rendre tout cela possible, l’Irena insiste sur une coordination renforcée et nécessaire à tous les niveaux : internationale, régionale et nationale, et cela autour de cinq piliers.
Un investissement bénéfique pour l’environnement : l’Irena appelle à une reprise économique verte à la suite de la pandémie de coronavirus. De plus, elle apporte des recommandations pour des structures plus durables, équitables, résilientes en économies, en jumelant les efforts de relance à court terme sur les objectifs à moyen et long terme de l’Accord de Paris sur le climat. Cet investissement en énergies renouvelables pourrait freiner la hausse des températures mondiales de 70% d’ici 2050.
Un investissement bénéfique pour l’emploi : ce plan de 110 milliards de dollars permettrait aussi de quadrupler le nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables pour atteindre 42 millions au cours des trente prochaines années. Le secteur de l’efficacité énergétique pourrait lui aussi se voir grandir avec 21 millions d’emplois en plus pour la même période.
Le général de l’Institut des ressources mondiales, Andrew Steer, annonce l’enjeu : « Alors que le monde cherche à se remettre des crises sanitaires et économiques actuelles, nous sommes confrontés à un choix : nous pouvons poursuivre un système énergétique moderne, propre et sain, ou nous pouvons revenir aux anciennes façons polluantes de faire du business. Nous devons choisir la première solution. »
Nous pouvons faire face à ce défi environnemental et aussi économique à travers des investissements intelligents dans le renouvelable, comme le mentionne bien Francesco La Camera, directeur général de l’agence Irena : « En accélérant les énergies renouvelables et en faisant de la transition énergétique une partie intégrante de la reprise générale, les gouvernements peuvent atteindre de multiples objectifs économiques et sociaux dans la poursuite d’un avenir résilient qui ne laisse personne derrière. »
Afin de pouvoir aider notre économie à sortir de cette crise sanitaire, plusieurs alternatives sont possibles à notre échelle. Chaque personne peut contribuer à la transition énergétique, rapidement et de chez lui pour améliorer le futur des énergies renouvelables. Si vous souhaitez faire un premier geste, vous pouvez opter pour l’électricité verte et le gaz vert chez Ekwateur !