
Énergies renouvelables : que veulent vraiment les Français·es ?
Le 28 mai, ENGIE et l’Ifop ont branché leur sonde sur un échantillon XXL de 12 000 personnes. Objectif : capter l’avis des Françaises et Français sur l’énergie.
Le verdict est clair : les énergies renouvelables ont la cote. Mais pas n’importe comment.
Les citoyens·nes veulent du propre, du local… et du tangible. Oui aux EnR (énergies renouvelables), à condition qu’elles prouvent leur utilité, au quotidien comme sur la facture.
Bref, faisons le tour des enseignements clés, sans langue de bois, bien sûr.
Juste des données bien taillées.
4 juillet 2025 à 19:34
Lecture 4 mn
En résumé
84 % des Français·es ont une bonne image des énergies renouvelables, avec un fort soutien local (94 % chez les riverains·es).
56 % préfèrent un mix énergétique combinant nucléaire et renouvelables, tandis que 23 % souhaitent un modèle 100 % renouvelable.
62 % pensent que le développement des renouvelables peut faire baisser leur facture, mais 55 % s’inquiètent de leur coût pour les finances publiques.
L’énergie, dans le top des priorités (et pas qu’un peu)
Aujourd’hui, près d’un·e Français·e sur deux (48 %) considère l’énergie comme une priorité majeure1. Rien que ça. Et pour cause : elle est partout : dans le prix du plein et les factures, dans les débats à table et les réunions de crise.
Pour 7 sondés·es sur 10, la souveraineté énergétique est “très importante”, au même niveau que le pouvoir d’achat, la sécurité ou le climat. En clair, l’énergie, c’est le nerf de la paix : sans elle, pas de stabilité économique, pas de transition, pas d’indépendance.
Bref, les Français·es l’ont compris : l’énergie, c’est politique. Et c’est personnel.
Un engouement général pour les énergies renouvelables
Quand on demande aux Françaises et Français ce qu’iels pensent des énergies renouvelables, la réponse fuse : 84 % en ont une bonne image².
Pas juste une tiédeur polie, un vrai plébiscite. Et pas de fracture générationnelle, territoriale ou politique : du soleil en PACA à l’hydro en Savoie, les énergies renouvelables mettent (presque) tout le monde d’accord.
Le podium ? Solaire et hydro en tête (89 %), suivis de près par la géothermie (87 %). Même l’éolien, parfois critiqué dans le débat public, récolte 78 % d’opinions positives.
Loin devant le nucléaire (61 %) ou les énergies fossiles qui peinent à garder la face (pétrole à 37 %, charbon à 32 %). Seulement 10 % des sondés·es déclarent avoir une mauvaise image des renouvelables. Autant dire que la messe est dite³.

Et ce n’est pas tout. Plus les citoyens·nes vivent près d’installations EnR, plus iels les apprécient : 94 % d’opinions favorables chez les riverains·es, 95 % quand il y a eu concertation en amont4. Donc non, les éoliennes ne déchaînent pas des foules en furie.
Au contraire, l’expérience sur le terrain apaise les débats : moins de fantasmes, plus de concret.
Un développement encore jugé insuffisant
Côté énergies renouvelables, les Françaises et Français n’ont pas levé le pied.
D’ici cinq ans, iels veulent juste ne plus en entendre parler sur le mode polémique : 81 % souhaitent un vrai développement des énergies renouvelables ou du nucléaire.
Et fun fact ?
Même chez les pro-nucléaires, 62 % veulent aussi plus de renouvelables. Comme quoi, les EnR mettent tout le monde d’accord, même celles·eux qui ne jurent que par les atomes⁵.
Cette envie d’accélération n’est pas un caprice : c’est une impatience constructive. Iels en ont assez des annonces sans lendemain. Ce que les citoyens·nes attendent maintenant, ce sont des résultats visibles : des installations près de chez elleux, des factures qui respirent, des emplois locaux qui fleurissent, et moins de dépendance aux grands vents géopolitiques.
En résumé : les Énergies renouvelables, oui. Et pas dans dix ans. Maintenant.
Un mix énergétique EnR + nucléaire plébiscité par la moitié des Français·es
Si les Françaises et Français plébiscitent les renouvelables, pas question pour autant de débrancher le nucléaire du jour au lendemain. Lorsqu’on leur demande sur quoi devrait reposer la production électrique du pays, 56 % misent sur un mix associant nucléaire et EnR.
Mais l’enthousiasme pour un avenir plus vert reste bien là : 23 % rêvent d’un modèle 100 % renouvelable, tandis que 12 % s’en tiennent au tout nucléaire. Le reste (9 %) hésite encore⁶.
Résultat : la majorité ne veut pas choisir son camp, elle veut que chaque source fasse sa part, à condition que ça fonctionne, que ce soit propre, et que ce soit souverain.
Le nucléaire ? Pas notre tasse d’uranium
Chez Ekwateur, on ne fait pas mystère de notre position : on est 100 % énergies renouvelables, et fièrs·es de l’être.
Est-ce qu’on reconnaît le rôle historique du nucléaire en France ? Évidemment. Il a permis de fournir une électricité décarbonée et stable pendant des décennies. Mais soyons clairs : le nucléaire n’est pas une énergie renouvelable.
Son “carburant”, l’uranium, est un minerai fini et massivement importé, notamment du Kazakhstan, du Canada ou du Niger. La France n’extrait plus une once de ce métal sur son territoire. Autrement dit, pas de réacteur sans importation. Pas très souverain, tout ça.
Et c’est sans parler des déchets radioactifs à gérer pendant des siècles, ni des coûts ou des délais monumentaux de construction des centrales.
🌬️ À l’inverse, les énergies renouvelables s’appuient sur des ressources locales, inépuisables… et gratuites : le vent, le soleil, l’eau. Une fois les installations posées, plus besoin d’importer quoi que ce soit pour produire. Et surtout, elles peuvent être déployées vite, partout, en associant les collectivités et les citoyen·nes. Une centrale éolienne est par exemple plus rapide à construire qu’une centrale nucléaire.
Résultat : un système plus souple, plus réactif et plus démocratique. 🔍
Énergies renouvelables : les doutes des Français·es passés au crible
Même si les énergies renouvelables ont la cote, quelques questions reviennent souvent :
Est-ce que ça va baisser ma facture ?
62 % l’espèrent7. Une fois installées, les énergies renouvelables ont des coûts très faibles (pas de combustible !). D’ailleurs, le photovoltaïque et l’éolien onshore s’imposent déjà comme les sources d’énergie les plus compétitives.
Coût moyen de production d’un mégawattheure (USD)
Moyen de production | 2030 | 2050 |
---|---|---|
Solaire photovoltaique | 28 | 22 |
Éolien terrestre | 42 | 28 |
Solaire + stockage | 50 | 40 |
Nucléaire | 100 | 50 |
Éolien en mer fixé | 110 | 67 |
Hydroélectricité | 165 | 80 |
Éolien en mer flottant | 300 | 97 |
Gaz | 105 | 115 |
Charbon | 95 | 300 |
Source : Energy transition outlook - DNV
Toutefois, l'effet sur la facture dépend aussi des politiques tarifaires et du pilotage de la demande.
⚖️ Quand les politiques tarifaires brouillent le message
En théorie, les énergies renouvelables permettent de baisser la facture sur le long terme. Toutefois, dans les faits, tout dépend des règles du jeu.
Exemple parlant : depuis 2024, les particuliers abonnés à une offre de gaz renouvelable ne sont plus exonérés de TICGN (la taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel). Du coup, même celleux qui choisissent un gaz renouvelable se retrouvent taxés comme les autres. Une décision qui brouille le signal écologique, puisque cette taxe vise à décourager l’usage… du gaz fossile. Cherchez l’erreur.
“Est-ce que ça aide vraiment le climat ?"
Oui, massivement, 8 Français·es sur 10 en sont convaincus·es. Moins de charbon, moins de pétrole = moins de CO₂9.
🌬️ Renouvelables vs gaz naturel : le gaz naturel (qui est une énergie fossile) émet déjà 30 à 50 % de CO₂ en moins que le charbon… mais le biogaz, lui, est environ 10 fois moins carboné que le gaz naturel.
⚛️ Renouvelables vs nucléaire : le nucléaire est peu carboné, c’est vrai. Il repose cependant sur l’uranium, un métal radioactif, et génère des déchets qu’il faut gérer pendant des milliers d’années. Pas exactement ce qu’on appelle une énergie propre, même si elle est bas carbone.
EnR = production sans émissions ni déchets radioactifs. Simple, efficace, et indispensable.
Plus encore, les panneaux solaires et les éoliennes ont une empreinte liée à leur fabrication et à leur recyclage, nettement inférieure à celle du nucléaire ou des énergies fossiles.
🏘️ “Est-ce que ça dynamise mon territoire ?”
Trois quarts des Français·es disent oui¹⁰.
Installations locales = emplois, loyers pour les communes, investissements citoyens. En 2021, les énergies renouvelables représentaient déjà 102 000 emplois en France, selon les données officielles.
🇫🇷 “Est-ce que ça renforce notre indépendance énergétique ?”
78 % répondent oui11. Pas besoin d’importer du vent ou du soleil. À l’inverse, 100 % du pétrole, du gaz, et de l’uranium sont importés. Les énergies renouvelables représentent la seule filière 100 % made in France… ou presque.
🌤️ “Et quand il n’y a pas de vent ou de soleil ?”
C’est une vraie question : 45 % des Français·es pensent que l’éolien et le solaire ne sont pas fiables¹².
Oui, ces sources sont intermittentes. Mais non, le système ne s’écroule pas quand le ciel est couvert.
➡️ On gère ça avec du stockage, de la diversité (hydro, biogaz…), des réseaux interconnectés (comme il y a toujours du vent ou du soleil quelque part, on peut compenser les déficits de production d'une zone par les excédents d'une autre) et une prévision météo très fine.
Il faut aussi revoir nos habitudes de consommation : le changement des heures creuses en novembre prochain, prendra alors en compte une plage horaire entre 11h et 17h grâce à la montée en puissance du solaire ☀️.
Des pays comme le Danemark montrent qu’un système très renouvelable, ça fonctionne. Et plutôt bien.
🌾 “Les éoliennes et les panneaux, ça dégrade le paysage ou les terres ?”
Ce reproche est subjectif, mais 58 % trouvent les éoliennes “bruyantes ou moches”, et 57 % pensent que le solaire empiète sur les terres agricoles13. Pourtant, des solutions existent : implantation intelligente, agrivoltaïsme, toitures, friches… Rien n’oblige à sacrifier nos campagnes.
Les clés pour accepter les énergies renouvelables près de chez soi
Pour que les énergies renouvelables passent du rêve à la réalité locale, les Français·es veulent du concret. Ce qui compte le plus ?
- 42 % veulent une vraie baisse sur leur facture d’énergie
- 27 % espèrent un développement d’emplois dans leur territoire
- 23 % veulent que leur commune reçoive une compensation financière (indemnités, tarifs préférentiels)
- 32 % citent la souveraineté énergétique comme un argument fort
En gros, pour être acceptées, les énergies renouvelables doivent créer des bénéfices directs et tangibles pour les habitants·es14, et s’inscrire dans une démarche transparente et responsable.
Et vous, que pensez-vous des énergies renouvelables ?
Les Français·es leur font déjà un large clin d’œil, entre espoirs, doutes et exigences.
Votre avis compte aussi ! Partagez vos idées, expériences ou questions dans le formulaire juste en bas de cette page. Nous serons ravis de vous lire
👉 Pour approfondir, retrouvez l’étude complète de l’Ifop pour ENGIE (mai 2025) ici :
Les Français et les énergies renouvelables – Ifop / ENGIE (PDF)
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https://www.engie.com/sites/default/files/assets/documents/2025-05/Les%20Fran%C3%A7ais%20et%20les%20EnR%20ifop%20ENGIE.pdf
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