
Leasing social 2025 : où on en est ?
Vous n’êtes sans doute pas passé·e à côté : le fameux leasing social spécial « voitures électriques » mis en place par le gouvernement. Promesse phare de la campagne de réélection du Président Emmanuel Macron en 2022, cette location « bon plan » a fini par voir le jour lors de l’hiver 2023 - 2024 (alors que l’on n’y croyait plus). Face au succès inattendu du dispositif, le phénomène devrait repartir de plus belle en 2025, avec toutefois quelques réajustements. On vous explique tout…
20 février 2025 à 17:55
Lecture 7 mn
Le leasing social : quid de ce dispositif
Argument choc de la campagne d’Emmanuel Macron au cours de sa course à la présidence n°2, la possibilité pour les foyers modestes de passer derrière le volant d’une voiture électrique flambant neuve pour pas cher avait suscité une vague d’intérêt.
En effet, le leasing social, c’est une location longue durée (LLD) subventionnée par l’État. L’objectif ? Rendre les voitures électriques accessibles aux ménages modestes, en proposant un loyer réduit pour un véhicule neuf et éligible. Contrairement à un achat classique ou un crédit auto, ici, vous ne devenez jamais propriétaire de la voiture : vous la louez pour une durée définie (d’au moins 3 ans), puis vous la restituez ou vous changez de modèle. En clair, c’est une alternative économique pour rouler en électrique sans avancer une grosse somme d’argent. Dans le cadre de cette promesse de campagne, le deal était donc clair : proposer une offre de location longue durée de voitures électriques à 100 euros par mois, sous conditions.
Ce dispositif est initialement réservé aux ménages les plus modestes et aux personnes qui utilisent beaucoup leur voiture pour aller travailler, avec quelques critères d’éligibilité à respecter :
- Être majeur et pouvoir justifier d'un domicile en France ;
- Bénéficier d’un revenu fiscal de référence par part qui n’excède pas 15 400 euros ;
- Habiter à plus de 15 km de son lieu de travail et utiliser sa voiture personnelle pour s’y rendre ;
- Effectuer plus de 8 000 kilomètres par an en voiture dans le cadre de son activité professionnelle.
Bon à savoir
La demande doit être faite auprès des concessionnaires partenaires, et l’éligibilité est vérifiée par l’État.
Le montant des loyers dépend ensuite du modèle choisi et des subventions accordées. En général, les mensualités sont comprises entre 50 et 150 € par mois, sans apport initial ou avec un faible premier loyer, par exemple :
- Une Renault Twingo E-Tech en leasing social pourrait coûter 90 €/mois.
- Une Peugeot e-208 pourrait être disponible à 120 €/mois.
- Une Dacia Spring pourrait descendre sous les 50 €/mois !
Leasing social : retour sur l’édition 2023 - 2024
Après quelques désillusions, la promesse du Président a donc fini par voir le jour dès l’hiver 2023 - 2024, conformément au décret du 14 décembre 2023 relatif à la mise en place d'une aide à la location. Le hic, c’est qu’alors que le gouvernement prévoyait environ 20 000 à 25 000 bénéficiaires sur l'année 2024, ce sont finalement pas moins de 50 000 voitures électriques qui ont été commandées ! Ça en fait, du bolide.
Moins de six semaines après le lancement du dispositif, plus de 90 000 demandes avaient déjà été enregistrées, contraignant l’État à financer deux fois plus de véhicules que prévu initialement. Victime de son succès, l’opération a été interrompue dès le 15 février 2024 par le gouvernement, soit moins de deux mois après son ouverture.
Un engouement inattendu et un gouvernement dépassé par les événements, donc. Toutefois, l’expérience 2024 n’aura pas suffi à échauder la volonté des politiques de booster au maximum la mobilité douce. Volonté confirmée en mai 2024 par Bruno Le Maire - alors Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et Numérique - qui a confirmé le projet de reconduction du dispositif en 2025. Une décision maintenue par le nouvel-ex gouvernement Barnier (oui, ça devient compliqué) sans cependant préciser les nouvelles modalités d'éligibilité.
Une seule chose est sûre : l'enveloppe consacrée à cette aide passe cette année à 300 millions d'euros pour un objectif de 100 000 bénéficiaires, contre 650 millions d'euros et 50 000 bénéficiaires en 2024. Le nombre de bénéficiaires devrait donc doubler, tandis que la participation du gouvernement atteindra 3 000 euros par véhicule et non plus 13 000 euros (bonus écologique inclus). Une décrue budgétaire en adéquation avec les révisions globales, puisque l'enveloppe dédiée au verdissement du parc automobile est passée en un an de 1,5 milliard d'euros à seulement 700 millions.
Leasing social 2025 : qu’est-ce qu’on sait ?
En 2024, pour profiter du leasing social, il fallait répondre à deux critères : l’un lié aux revenus, l’autre à l’utilisation de son véhicule.
Côté finances, il fallait témoigner d’un revenu fiscal de référence inférieur à 15 400 € par an et par part, ce qui concernait environ 50 % des ménages les plus modestes, soit 4 à 5 millions de personnes d’après le Gouvernement. Pour ce qui était de l’usage, le seuil était fixé à 8 000 km parcourus par an.
En pratique, parmi les 25 000 premiers bénéficiaires du dispositif, 40 % faisaient partie des 30 % de foyers aux revenus les plus bas, avec moins de 10 200 € par an. Cependant, la majorité des bénéficiaires se situaient dans la tranche 12 800 - 15 400 €, représentant un tiers des bénéficiaires. Autre fait marquant : ces nouveaux conducteurs de voitures électriques étaient en moyenne plus jeunes que les acheteurs habituels de véhicules neufs.
Le gouvernement le confirme : en 2024, le leasing social a été bien réparti entre les habitant-e-s des zones rurales et urbaines. Seulement, pour 2025, les règles risquent de se durcir. Lors d’une conférence de presse le 28 novembre dernier, les représentants des ministères des Transports, de l’Énergie et de l’Industrie ont été clairs :
« On a mis des barèmes et des montants de soutien public particulièrement généreux parce que le Gouvernement souhaitait s'assurer que le succès serait au rendez-vous. »
Autrement dit, l’État a mis le paquet pour que le programme démarre fort. En 2025, il y a donc fort à parier que les aides seront revues à la baisse. L’idée reste de proposer des voitures électriques à partir de 100 €/mois, toutefois, le soutien public sera moins important et les loyers risquent d’être légèrement plus élevés qu’en 2024.
Le leasing social 2025 ne sera activé qu'au second semestre de l'année. Seule certitude à l’heure actuelle : les subventions seront nettement moins alléchantes que pour le coup d’essai !