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Biocarburant
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Biocarburants : en route vers une mobilité plus propre

Noël est passé et catastrophe : le Père Noël ne vous a pas apporté la voiture électrique de vos rêves. Pas de panique ! Pour réduire l’empreinte carbone de vos déplacements, vous pouvez également vous tourner vers les biocarburants. De quoi sont-ils constitués ? Comment les inclure dans votre quotidien ? Démarrez 2021 sur les chapeaux de roues avec le tour d’horizon des carburants renouvelables d’Ekwateur.


Biocarburants : des carburants renouvelables issus de la biomasse

On qualifie aujourd’hui de biocarburants l'ensemble des carburants et combustibles produits grâce à la biomasse. Il s’agit donc de carburants élaborés à partir de matières organiques d’origine animale, végétale ou provenant de déchets. Les biocarburants sont également appelés biocombustibles, agrocarburants ou encore carburants végétaux. Ils représentent une alternative aux carburants traditionnels, issus d’hydrocarbures comme le pétrole.

Bioéthanol et biodiesel : panorama des biocarburants

On distingue aujourd’hui deux grandes familles de biocarburants :

  • Le bioéthanol, qui est un alcool issu de la fermentation du saccharose extrait de matières végétales agricoles. L’éthanol d’origine végétale est majoritairement issu de betteraves à sucre, de céréales comme le blé et le maïs et de résidus vinicoles. Le bioéthanol peut être directement incorporé à l’essence. Il peut également lui être additionné sous forme d’éther éthyle tertio butyle (ETBE), qui est un mélange d’éthanol agricole et d’isobutène actuellement d’origine chimique et non renouvelable. Il existe également de la bioessence de synthèse, produite à partir d’huile de palme, d’huile de colza et d'effluents d'huileries de palme et rafles. Elle est produite dans des bioraffineries. L’usage de l’huile de palme dans le cadre de la production de biocarburants a néanmoins été interdit par le Parlement Européen à partir de 2021, afin de lutter contre la déforestation engendrée. L’huile de palme ne sera ainsi plus considérée comme un composant durable. Elle sera notamment remplacée par de l’huile de soja.
  • Le biodiesel, également appelé biocarburant gazole ou biogazole. Ce biocarburant provient d’huiles issues de plantes oléagineuses, de graisses animales ou encore d’huiles usagées. L’huile de colza et l’huile de tournesol figurent parmi les huiles les plus utilisées pour produire du biodiesel. L’huile de palme est également utilisée. Ces huiles sont ensuite transformées en ester méthylique d’huiles végétales (EMHV) ou ester méthylique d’huiles animales (EMHA). Il existe également des biodiesels dits de synthèse. Ils sont fabriqués grâce à l’hydrotraitement d’huiles végétales ou de graisses animales. Ils peuvent également être fabriqués par voie chimique. Ce procédé est appelé Biomass to Liquid.

 

Pourquoi avoir recours à des biocarburants ?

Saviez-vous que le secteur des transports figurait parmi les plus polluants ? En 2017, il était ainsi responsable de près de 30% des émissions de gaz à effet de serre françaises selon le rapport sur l’état de l’environnement du gouvernement français publié en 2019.

Le développement de biocarburants constitue alors un élément de réponse à l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre dans le secteur des transports. Cet objectif consiste en une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 d’ici 2020. Il a été fixé par les lois Grenelle 1 et Grenelle 2.

L’appellation de biocarburant est alors soumise à des critères de durabilité. Comme le rappelle le Ministère de la Transition Ecologique, « tout biocarburant doit [ainsi] prouver une réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre d’au moins 50% par rapport à l’équivalent fossile (60% pour les unités les plus récentes) ». Ils ne doivent par ailleurs pas être issus de terres riches en biodiversité.

Le développement des biocarburants permet également d’anticiper l’épuisement des réserves de pétrole. Il offre aussi un débouché supplémentaire aux filières agricoles et permet la mise en place d’une filière de valorisation des déchets.

Biocarburants : une filiale en plein essor 

Les biocarburants représentent aujourd’hui 9,6% de la production primaire d’énergies renouvelables en France (Edition 2020 des Chiffres Clés des Energies Renouvelables, Ministère de la Transition Ecologique).

Ils sont donc aujourd’hui la troisième source renouvelable en France, après la biomasse solide et l’énergie hydraulique.

L’engouement actuel autour des biocarburants se reflète dans la proportion de projets de recherche et développement publics alloués au développement de ces agrocarburants. En 2018, 38,9% des dépenses publiques de recherche et développement dans les énergies renouvelables ont ainsi été consacrées à la biomasse, et presque exclusivement aux biocarburants, d’après les Chiffres Clés des Energies Renouvelables du Ministère de la Transition Ecologique. Cela représente environ 48,7 millions d’euros.

Biocarburants : comment les intégrer à votre consommation personnelle de carburants ?

Vous n’avez rien à faire ! Peu d’automobilistes en ont conscience, mais les biocarburants ont déjà passé la sixième sur l’autoroute de la mobilité propre. Ils sont aujourd’hui directement incorporés aux carburants traditionnels et mis à disposition des particuliers dans les stations-services.

Biocarburants : une source d’énergie renouvelable déjà disponible pour les automobilistes

Les biocarburants sont aujourd’hui essentiellement utilisés en tant qu’additifs à des carburants issus d’énergies fossiles comme le diesel et le gazole.

Lorsque vous faites le plein, vous pouvez ainsi opter pour le SP95-E5, qui contient du bioéthanol à hauteur de 5%. Le SP95-E5 peut être utilisé par n’importe quel véhicule essence. Si votre voiture a été mise en circulation après 2000, vous pouvez également opter pour du SP95-E10, composé à 10% de bioéthanol.

Si vous possédez un véhicule diesel, vous pouvez opter pour du gazole B7 ou du gazole B10. Attention, tout comme le SP95 E-10, le gazole B10 ne convient qu’à certains véhicules. Vous trouverez une liste exhaustive ici.

Aujourd’hui, l’incorporation de biocarburants conventionnels dans les carburants disponibles dans les stations-services est plafonnée à 7%. Ce plafonnement a vocation à limiter la concurrence entre le développement de produits alimentaires et le développement de biocarburants (en clair : ne pas avoir à choisir entre se nourrir et rouler proprement 😊) Elle vise aussi à la préservation des surfaces agraires.

L’incorporation de biocarburants dans les carburants disponibles aux pompes à essence entraîne une augmentation du coût de ces-derniers. Ce surcoût est néanmoins très faible, puisqu’il est de 1,8 centime d’euros par litre de gazole et de 2,1 centimes d’euros par litre de carburant essence, d’après le Ministère de la Transition Ecologique. En 2021, ce ne sera donc pas l’usage des biocarburants qui videra votre porte-monnaie.

 

Super éthanol, gazole B30 et gazole B100 : des biocarburants réservés à des usages spécifiques

Peut-être avez-vous déjà entendu parler du super éthanol, également appelé E85. Ce biocarburant contient entre 65 et 85% de bioéthanol. Attention, il ne convient cependant qu’à des véhicules spécifiques, appelés véhicules Fuel-Flex.

Il existe également des gazoles dits B30 et B100. Ils contiennent respectivement 30% et 100% de biodiesel.

Ces gazoles ne sont néanmoins pas commercialisés en station-service. Leur usage est réservé à une utilisation dite de « flotte captive », c’est-à-dire une flotte de véhicules dont les circuits et consommations sont relativement prévisibles. Ces flottes disposent ainsi d’une chaîne de logistique, de distribution et de maintenance adaptée. On y retrouve notamment les flottes de grosses entreprises gérées en Location Longue Durée (LLD).

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Biocarburants : quelles perspectives de développement ?

Même si le secteur de la mobilité a été fortement impacté par la pandémie du Covid-19, les biocarburants ont encore de beaux jours devant eux.

France et Union Européenne : un climat favorable au développement des biocarburants

Afin de lutter contre le réchauffement climatique et de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, l’Union Européenne et la France ont ainsi fait du développement et de la démocratisation des biocarburants l’une de leurs priorités.

À l’échelle de l’Union Européenne, les objectifs liés aux biocarburants sont régis par la révision de la directive EnR (directive 2018/2001 également appelée EnR2). Cette directive a été publiée le 21 décembre 2018. Elle fixe notamment un objectif de 14% d’énergies renouvelables dans les transports en 2030.

En France, la Loi de Finances de 2005 a ainsi instauré la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), depuis renommée Taxe Incitative relative à l’Utilisation de Biocarburants par la Loi de Finances 2019. Cette taxe permet de pénaliser les opérateurs qui mettent à la consommation une proportion de biocarburants inférieure à l'objectif d'incorporation défini par la Loi de Finances.

Comme le rappelle le Ministère de la Transition Ecologique, les objectifs d'incorporation de biocarburants en France augmentent également chaque année depuis 2009. En 2021, ils sont de 8,6% pour l’essence (contre 7% entre 2009 et 2013) et de 8% pour le gazole (contre 7% également entre 2009 et 2013).

 

Développement de biocarburants dits avancés

Les biocarburants actuellement commercialisés sont majoritairement des biocarburants dits de première génération. Comme nous l’avons vu précédemment, ils font aujourd’hui face à une limite majeure. Ils sont composés de produits initialement destinés à l’élaboration de produits alimentaires. Des biocarburants dits de seconde et de troisième génération ne nécessitant pas de ressources alimentaires ont donc été développés. Ces biocarburants sont parfois désignés sous le terme de biocarburants avancés. Les biocarburants de deuxième génération sont produits à partir de biomasse lignocellulosique (en d’autres termes du squelette non comestible des arbres et des plantes). Les biocarburants de troisième génération sont produits à partir de micro-organismes et notamment de micro-algues.

À ce jour, l’avancement des projets de recherche et développement ne permet pas encore l’industrialisation des biocarburants de seconde et de troisième génération.

Des objectifs d’incorporation spécifiques aux biocarburants avancés ont néanmoins déjà été mis en place. Ils sont définis dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Pour la filière essence, ils s’élèvent à 1,2% en 2023 et à 3,8% en 2028. Pour la filière gazole, ils sont de 0,4% en 2023 et de 2,8% en 2028. En vertu de la Loi de Transition Ecologique pour la Croissance Verte, la priorité doit également être accordée au développement de biocarburants avancés.

Un autre type de biocarburant est également aujourd’hui en cours de développement : le biogaz naturel pour véhicule (bio-GNV). Il est constitué de biométhane et se commercialise sous deux formes : le gaz naturel comprimé (GNC) et le gaz naturel liquéfié. Le bio-GNV présente des bénéfices environnementaux indéniables, puisque « le CO2 émis lors de la combustion du biométhane est intégralement compensé en amont par le CO2 capté depuis l’atmosphère (par photosynthèse) durant la croissance des plantes » selon l’IFP Energies Nouvelles. Cela permet au bio-GNV d’avoir un bilan carbone neutre. Il est pour l’instant réservé aux usages industriels comme le fret routier ou les flottes de bus.

D’ici là, vous pouvez toujours choisir d’utiliser du biométhane pour vous chauffer grâce à Ekwateur. 😉

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