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Election Joe Biden
Election Joe Biden

Pourquoi la planète a souri à l’élection de Joe Biden

Donald Trump a toujours méprisé les défenseurs du climat. Avec Joe Biden, l’environnement redevient une priorité. Focus sur son engagement.


Les amoureux de la Nature ne regretteront pas Trump

Si Donald Trump a été très actif sur Twitter et sur les terrains de golf, il s’est acharné à réduire en cendre tout ce qui existait aux États-Unis en faveur de l’environnement. Il n’a jamais reconnu le réchauffement climatique. Il faut dire, comme on l’a vu avec sa gestion de l’épidémie de la Covid-19, qu’il n’a jamais vraiment écouté les scientifiques.

Dans le détail, le président conservateur a toujours favorisé les énergies fossiles, arguant du fait qu’elles créent des emplois comme la filière charbon, pourtant déclinante. En février 2020, l’administration Trump a même ouvert deux parcs naturels de l’Utah à l’exploration minière et au forage.

Concernant l’environnement, Trump a réussi à détricoter certaines des décisions prises lorsque Obama était encore aux manettes. Contre toute attente, les États-Unis sont même sortis de l’Accord de Paris, renonçant ainsi à s’engager sérieusement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Donald Trump a réussi, quasiment sans coup férir, à pratiquer une politique de terre brulée. L’institut de recherche Rhodium Group a estimé que 2 milliards de tonnes de CO₂ excédentaires lâchées dans l’atmosphère sont directement dues aux errances de Donald Trump.

Il va falloir du temps aux États-Unis pour redresser la barre… Ils ont tout notre soutien 😊.

Joe Biden : Le nouveau visage plus vert de l’Amérique

Un petit retour en arrière est nécessaire.

Joe Biden a été Vice-Président sous l’ère Obama. Il a également pris le temps de construire un véritable programme, qui est consultable ici : https://joebiden.com/climate-plan/

Son plan plaide en particulier pour la promotion des énergies renouvelables et pour la justice environnementale.

Son Green New Deal repose sur deux postulats :

  • Les États-Unis doivent de manière urgente épouser des projets ambitieux pour répondre aux défis en cours
  • Et l’environnement et l’économie des États-Unis sont complètement et totalement imbriqués.

Biden s’engage immédiatement pour la planète

L’investiture de Joe Biden a eu lieu le 20 janvier.

Dès son arrivée dans le bureau ovale, Joe Biden a pris un certain nombre de décrets, destinés à agir dans l’urgence. La mesure la plus spectaculaire est le retour des Etats-Unis au sein de l’Accord de Paris, ce qui ramène les États-Unis sur une trajectoire à +2°C.

Ce revirement d’un pays gros émetteur de carbone est une bonne nouvelle pour la planète. Elle remet les Etats-Unis dans le sens de la marche, avec un retour au multilatéralisme. Pour y arriver, un plan climat américain va être développé, qui permettra de conduire la transition aux États-Unis et d’atteindre la neutralité carbone envisagée à 2050.

À peine quatre heures après son investitures, Joe Biden a aussi annulé le projet Keystone XL. Ce pipeline de 1900 km, qui ne devrait donc pas voir le jour, était chargé d’acheminer plus de 830.000 barils de pétrole (issus des sables bitumineux) entre la province canadienne de l'Alberta et les raffineries américaines du golfe du Mexique. De nombreuses communautés autochtones s’y étaient opposées.

Lancé en 2008, il avait été annulé une première fois par Barack Obama en 2016 pour des raisons environnementales, puis relancé par Donald Trump pour des raisons économiques.

Les décisions de Joe Biden encore en attente

Néanmoins, d’autres mesures seront plus longues à voir le jour.

En effet, Donald Trump a mis 4 ans à mettre à genoux la politique environnementale des États-Unis, avec comme principale conséquence la suppression de nombreuses normes.

À ce titre, d’après le New York Times, Biden a demandé aux agences fédérales de passer en revue les décisions prises depuis 2016 et qui ont eu un impact négatif sur la santé publique et qui ont été préjudiciables à l’environnement. L’idée est de lister celles qui « ne reposent pas sur les meilleures connaissances scientifiques disponibles ou bien non conformes à l’intérêt national ».

Ce travail de titan va prendre plusieurs années, dans la mesure où les décisions devront passer par le Congrès.

D’autres réglementations, purement et simplement enterrées par Donald Trump, devraient être remises au goût du jour comme :

  • La limitation les émissions de gaz à effet de serre produites par les pots d’échappement.
  • La réduction des émissions de méthane des puits de pétrole/gaz.
  • Le rétablissement de meilleures normes d’efficacité énergétique pour les appareils électriques.

Citons aussi les questions de l’exploration pétrolière en Arctique ou encore la redéfinition des limites concernant l’étendue du Parc naturel de Bear Ears.

Le programme de Joe Biden est estimé à 2 trilliards de dollars concernant les énergies propres, avec en ligne de mire une électricité sans carbone à horizon 2035.

Changement climatique : chiffrer le coût du carbone

Parfois le diable se cache dans les détails.

Un autre groupe, intervenant grâce à une collaboration inter-agences, devrait être rétabli. Ce dernier, qui travaillait sur le « coût social du carbone », une donnée indispensable pour chiffrer le coût du changement climatique, avait été vidé de sa substance dès 2017.

Sous Obama, l’Interagency Working Group on the Social Cost of Greenhouse Gases estimait en effet le coût du carbone à 52$ la tonne. L’équipe de Trump avait ramené ce prix à 1$ la tonne.

Cette dégringolade artificielle a permis aux agences fédérales de mettre en place des régulations très permissives pour l’industrie, car ces dernières pouvaient dès lors revendiquer que les bénéfices liés à leurs activités surpassaient largement les effets indésirables.

Un contexte favorable pour une industrie verte

Si la pente est raide, il faut souligner que certains faits permettent de croire que le programme de Joe Biden n’est pas une utopie.

Le coût des énergies renouvelables et du gaz naturel a baissé au cours de ces dernières années. Et, certains gros constructeurs automobiles américains ont commencé à adopter des standards plus stricts.

De son côté, le Texas, qui est un État producteur de gaz et de pétrole, est aussi celui qui a installé le plus d'éoliennes ces dernières années. La Californie, malgré les cris d’orfraie de Donald Trump, a pris des décisions très novatrices concernant les émissions liées aux voitures et la qualité de l’air.

Jared Blumenfeld, régulateur de l’environnement dans cet Etat, a indiqué à Politico qu’il était prêt à collaborer avec la nouvelle administration sur le zéro carbone en 2035, les véhicules zéro émission et les standards de construction. La Californie avait aussi subi l’opposition de Trump sur la gestion de l’eau et la protection de la biodiversité.

Signalons aussi que l’administration Trump a tenté de remplacer le « Clean Power Act » par le « Affordable Clean Energy Rule », une règlementation beaucoup moins contraignante sur le plan environnemental, pour les grands opérateurs des énergies fossiles. Ce projet vient d’être retoqué, ce qui va conférer à Joe Biden un peu plus de marge de manœuvre.

Un plan de relance est aussi en cours, afin de redynamiser l’économie américaine, frappée par la pandémie avec une montée du chômage. Certains fonds vont être fléchés en faveur des énergies renouvelables, du carburant propre comme l’hydrogène, des infrastructures pour les bus et les voitures électriques, ainsi que la réduction des fuites de méthane dans les puits gaziers.

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L’équipe de Joe Biden : une équipe qui assure sur l’environnement

Biden va devoir agir dans un pays profondément divisé, tout en s’attaquant à la crise économique ainsi qu’à la pandémie. Il faudra aussi qu’il compose avec une Cour Suprême, qui penche du côté conservateur.

Certaines dispositions de son programme environnemental vont aussi faire l’objet d’un tir de barrage, via le lobbying, de pans entiers de l’industrie qui se sentiraient menacés.

Les observateurs reconnaissent à Washington que Joe Biden a su s’entourer d’une équipe aguerrie pour sauver la planète.

  • John Kerry a été nommé au poste de représentant spécial pour le climat. Ce dernier n’est pas un inconnu. C’est lui qui avait signé le texte de l’Accord de Paris en décembre 2015, au nom des États-Unis, en tant que chef de la diplomatie de Barack Obama. Un symbole fort qui devrait encourager la communauté internationale à bien préparer la prochaine COP.
  • Citons aussi Jennifer Granholm, une experte du secteur automobile, qui milite pour les énergies propres. En tant que ministre de l'Énergie, elle va s’attacher à initier certaines mesures phares du programme démocrate, comme les bâtiments sobres en énergie et le développement des EnR.  

Nous verrons dans quelques mois quels sont les premiers résultats liés à ce changement pour la planète (affaire à suivre comme on dit, et nous la suivrons pour vous 😉). Vous êtes sensibles à ces questions ? Alors pourquoi pas opter pour l’électricité verte ? Promis, chez Ekwateur, vous ne payerez pas plus cher l’énergie sous prétexte qu’elle est propre. La Fayette serait d’ailleurs d’accord avec nous 😉.

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