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L’interview de Cécile Fleurance, fondatrice du restaurant C’Fée Nature

On se retrouve aujourd’hui pour vous présenter Cécile Fleurance, créatrice du restaurant « C’Fée Nature » situé dans une petite ville de 5000 habitants du nom de Forcalquier, dans les Alpes de Haute Provence.


Bonjour Cécile, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

Cécile : Bonjour, je m’appelle Cécile, j’ai 38 ans et j’ai créé C’Fée Nature il y a 4 ans et demi.

C’Fée Nature… C’est quoi exactement ?

Cécile : C’est un petit restaurant où je prépare et sers de la nourriture bio, végétarienne et végétalienne. La plupart des plats sont aussi sans gluten et je cuisine au maximum avec des produits frais et locaux. Tout est fait maison de A à Z et je fais mes courses moi-même !

C’Fée Nature, ce n’est pas qu’un restaurant, je propose aussi des ateliers de cuisine (en pause en ce moment à cause du Covid) pour transmettre les bases de la cuisine végétale et prouver que l’on peut manger assez et bien en mangeant végétarien.

Que faisiez-vous avant de créer C’Fée Nature?

Cécile : Pour mes études, j’ai fait une école hôtelière puis j’ai travaillé pendant plus de 15 ans dans le service, en tant que maître d’hôtel dans la restauration classique et de luxe. J’ai beaucoup vécu à l’étranger : en Italie, en Angleterre et même aux États-Unis où j’ai travaillé sur des bateaux de croisière.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de fonder C’Fée Nature ?

Cécile : En 2016, après plus de 10 ans passés à l’étranger, je suis rentrée en France avec l’envie de monter un projet, mais sans savoir précisément lequel. À Londres, j’ai commencé à avoir envie de faire autre chose et j’ai commencé à m’intéresser aux contenus de nos assiettes.

C’est surtout la volonté d’être indépendante après de nombreuses expériences professionnelles assez difficiles qui m’a le plus donné envie de créer ma propre structure.

En plus de cela, j’ai eu entre temps des problèmes de santé qui m’ont amenée à faire une formation en naturopathie et à approfondir mes connaissances en nutrition et sur les pouvoirs de l’alimentation sur la santé. J’ai également fait une formation en permaculture.

La cuisine a toujours été une passion pour moi et j’ai tout appris au fur et à mesure des années, sur le tas. Avec ce restaurant, je voulais montrer aux gens que l’on peut manger sainement tout en se régalant grâce à des plats créatifs et pleins de saveurs. La cuisine végétarienne, c’est un projet qui a du sens pour moi.

C’est en condensant toutes ces expériences que j’ai eu l’idée de monter un restaurant. Je voulais me lancer dans un domaine dans lequel j’avais de solides connaissances ; et les 15 ans passés dans le métier m’assuraient une bonne base de savoir-faire. Il était important pour moi de me lancer de manière réfléchie et censée dans ce projet pour avoir une certaine sécurité.

Un restaurant végétarien, c’est aussi proposer une offre différente car la plupart des restaurants servent majoritairement du poisson et de la viande. Il y a finalement peu d’offres végétariennes, surtout dans les petites villes.

Cela a aussi un aspect financier : ne travailler qu’avec des produits bio et frais, cela a un coût. N’utiliser ni viande ni poisson permet de ne pas exploser ses frais tout en proposant des produits de haute qualité.

Mes nombreux voyages et expériences autour du monde m’ont permis de découvrir la cuisine du monde : c’est une véritable porte ouverte à la création. Avec un peu d’exploration et en jouant avec les épices, on peut mettre en valeur toutes les saveurs.

Se lancer en indépendante, cela ne vous a pas fait peur ?

Cécile : J’ai bien préparé mon projet, fait une grosse étude de marché avant de me lancer. J’avais des économies de côté et j’ai également eu droit à quelques aides pour commencer.

Pourquoi s’installer dans le sud ?

Cécile : La Provence n’est pas du tout ma région natale : je viens de Bretagne ! Après des années passées à Londres, j’avais besoin de soleil !

La ville compte peu d’habitants mais reste très ouverte sur les choses alternatives en général, et la cuisine en fait partie. Il y a une bonne clientèle locale.

Vous tenez votre restaurant seule, n’est-ce pas trop fatigant ?

Cécile : J’ai choisi de n’ouvrir le restaurant que le midi, cela me permet de garder un certain équilibre entre ma vie professionnelle et personnelle. De plus, le restaurant ne se trouve pas forcément dans un endroit où les gens viendraient manger le soir.

Comment avez-vous géré la crise sanitaire au niveau de votre restaurant ?

Cécile : J’ai toujours proposé la vente à emporter, cela s’est donc énormément amplifié au moment du Covid. J’ai également pu avoir des aides.

Depuis combien de temps êtes-vous végétarienne ?

Cécile : De mon côté, cela a été assez progressif. Je ne mange plus de viande depuis au moins 10 ans mais je suis complètement végétarienne depuis 6 ans.

Ma mère est végétarienne aussi donc ça a été très facile de le faire accepter à ma famille !

Que diriez-vous aux réfractaires de la cuisine végétarienne ou végétalienne ?

Cécile : Il faut accepter de faire preuve d’un peu plus d’ouverture d’esprit, nous en sommes obligés. Nos choix alimentaires ont un impact sur l’environnement que l’on ne peut plus vraiment nier.

Allez simplement goûter et découvrir !

Cécile prépare des plats végétariens et vegan

Comment vous organisez-vous pour éviter le gaspillage ?

Cécile : Le restaurant a le label écotable et le label anti-gaspillage alimentaire.

Je n’ai pas de papiers pour mes menus, pas de bouteilles en plastique et le menu que je propose est petit. Sur du petit volume, je veux montrer que c’est possible : c’est simplement une organisation différente dans la manière de procéder.

De plus, les aliments d’une cuisine végétale se conservent beaucoup mieux que la viande ou le poisson par exemple. Si je n’utilise pas un ingrédient un jour, je m’arrange pour l’utiliser les jours qui suivent.

Pour moi, il était inenvisageable d’ouvrir un restaurant sans avoir cette démarche anti-gaspillage. J’ai toujours eu une conscience écologique, mais cet intérêt s’est amplifié autour de la trentaine.

Quelles sont les prochaines étapes pour C’Fée Nature ?

Cécile : Tout d’abord le développement de la vente à emporter : avec tout ce que l’on vit en ce moment, cela s’est fortement amplifié et restera sûrement ancré dans les habitudes.

J’ai récemment testé les activités de traiteur et j’ai beaucoup aimé, j’aimerais en faire plus à l’avenir.

Je souhaite réorganiser les ateliers de cuisine et les développer sur des thèmes plus précis et tournés vers la nutrition : « La cuisine anti-inflammatoire » par exemple ou alors sur le sujet de la cosmétique naturelle qui m’intéresse aussi beaucoup.

J’ai appris énormément de choses grâce aux formations faites à la suite de mes problèmes de santé et j’ai envie de partager mes connaissances avec les autres.

Je pense aussi à faire venir des intervenants, pourquoi pas également faire des ateliers de cuisine parent/enfant. Il y a beaucoup de possibilités !

Pourquoi avoir choisi ce nom ?

Cécile : Pour plusieurs raisons : le petit jeu de mot avec « c’est fait nature » et aussi car j’aime le monde des fées, cela a un côté fantaisie. En plus, le C et le F de « C’Fée » sont mes initiales ! 😊

Et si vous deviez changer quelque chose, ce serait quoi ?

Cécile : J’ai beau chercher, je ne vois rien que j’aurais aimé faire différemment ! Je n’ai aucun regret, l’aventure n’a pas été facile mais je suis fière de dire que c’est un succès !

Voilà une belle conclusion pour terminer cette interview, merci Cécile ! Si jamais nous sommes de passage à Forcalquier, nous n’hésiterons pas à venir manger chez C’Fée Nature ! 😉

Retrouvez Cécile dans son restaurant au 11 Rue Louis Andrieux, à Forcalquier (04300).

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