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Nucléaire en France : pourquoi s’entêter ?

Un article ou un post publié sur les énergies renouvelables, donne toujours lieu à une série de commentaires désobligeants de défenseurs du nucléaire. Même si le contenu ne mentionne, ni ne fait référence au nucléaire, ses afficionados prennent la plume pour dénigrer les modes de production renouvelables et faire l’article de leur mode de production favori. Pourquoi se sentent-ils aussi menacés ? Le risque de disparition de ce mode de production ne serait-il pas plutôt lié à la complexité et aux coûts de construction et de production des nouvelles centrales nucléaire ? Le temps n’est-il pas venu d’accepter pleinement le virage de l’énergie renouvelable ?


Quand la France a choisi le nucléaire 

En 1955, un premier réacteur nucléaire est mis en service. En 1972, la France compte 9 réacteurs de 1ère génération. Puis sous le choc pétrolier de 1973, Georges Pompidou lance un programme de construction de très grande ampleur et, entre 1970 et le début des années 90, 57 réacteurs sont mis en service pour un coût total de plus de 65 milliards d’euros actuels. Un investissement conséquent pour donner à la France une autonomie en termes de production d’électricité. Vantée pour être produite en grande quantité, de façon constante et avec un très faible rejet de CO₂, l’énergie électrique d’origine nucléaire était, jusqu’à récemment, produite à un prix inférieur à celui des autres modes de production. Autant de qualités qui en ont fait oublier les déchets radioactifs et les risques d’explosions. 

Énergie nucléaire vs énergies renouvelables  

Mais aujourd’hui quid des bénéfices de cette énergie ? Coté prix, elle n’est plus compétitive. En effet selon le rapport de 2019 du World Nuclear Industry Status Report (WNISR), le coût de l’énergie nucléaire, sortant d’une nouvelle centrale, varie entre 112 à 189 dollars le mégawattheure (MWh), là où le solaire oscille entre 36 et 44 dollars et l’éolien entre 29 et 56 dollars. Même leur coût d’exploitation a augmenté de 23% sur les 10 dernières années. Quant aux futurs projets de la filière, les investissements sont pharaoniques et les temps de constructions colossaux. Pour preuve, Flamanville, a vu sa date d’inauguration repoussée de 2012 à 2023 et son coût exploser de 3,3 milliards d’euros à 19,1 milliards d’euros et son coût de production anticipée par la cour des comptes autour de 120€/MWh ! Est-ce raisonnable d’imaginer que l’on va construire 6 à 10 EPR pour remplacer certains des réacteurs actuels en fin de vie ? 

En face, le vent tourne. Sur les dix dernières années, le coût global d’une centrale renouvelable - construction, production, exploitation - a baissé de 88% pour le solaire et de 69% pour l’éolien. Grâce aux récentes innovations les panneaux photovoltaïques ou les éoliennes captent davantage d’énergie, augmentent la production et réduisent le coût de production des matériaux. Côté stockage, maillon faible des énergies renouvelables, les innovations sur les batteries sont prometteuses.

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Le nucléaire : condamné par son prix 

L’énergie nucléaire ne devrait donc plus faire débat. En devenant un sujet purement économique, il a perdu sa dimension idéologique et politique. Inutile donc de s’étriper, la production nucléaire d’électricité, comme la photo argentique en son temps sera remplacée par les énergies renouvelables dont le prix est de plus en plus abordable. La France n’a donc pas lieu de s’entêter à soutenir une filière qui ne tient plus ses promesses économiques. Doit-on vraiment, comme l’imagine la DGEC, proposer un prix plancher de l’électricité en France pour assurer la rentabilité de futures centrales nucléaires ? Nos « élites énergétique » ne devraient-elle pas plutôt viser, pour la France, le même succès dans la filière renouvelable que celui qu’elle a eu dans l’énergie nucléaire ? Que ce soit pour l’économie ou l’écologie, le renouvelable semble définitivement promettre des jours plus heureux que le nucléaire pour la production d’énergie

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