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des employés de bureaux qui collaborent ensemble
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Comment réduire sa pollution numérique lorsque l’on est une entreprise ?

La pollution numérique étant encore peu connue du grand public, il est d’autant plus difficile de savoir comment s’y prendre pour pouvoir limiter son impact sur l’environnement. Et pourtant il existe de nombreuses solutions. Chez Ekwateur nous en avons mis quelques-unes en place et c’est Jean-Michel, CTO qui nous explique aujourd’hui en quoi elles consistent…


Bonjour Jean-Michel, peux-tu nous dire quel est ton rôle au sein d’Ekwateur ? De quoi t’occupes-tu exactement ?

JM : Bonjour,

Mon rôle au sein d’Ekwateur est celui de CTO ou responsable technologique. Je suis avant tout le garant du système d’information de l’entreprise. Je dois m’assurer qu’il soit opérationnel et performant pour nos client-e-s, partenaires, collaborateurs-rices et que nos solutions, d’un point de vue technologique, répondent bien aux besoins de chacun-e.

L’humain est au cœur de la réussite d’un système d’information et une bonne efficacité et performance des équipes sont primordiales afin que chacun puisse apporter sa pierre à l’édifice. Le savoir et les solutions viennent des équipes et les idées ne manquent pas ! La difficulté est de promouvoir la bonne réponse à nos problématiques d’aujourd’hui et aux challenges de demain.

Nous fourmillons d’idées, je n’ai pas le temps de m’ennuyer ! 😉

Étant un fournisseur d’énergie renouvelable, qu’est-ce qu’Ekwateur met en place pour réduire sa pollution digitale ?

JM : Alors c’est une question très vaste, car comme vous vous en doutez, l’environnement nous tient très à cœur et nous sommes constamment en réflexion pour savoir comment mieux consommer l’énergie et diminuer notre pollution numérique.

Pour commencer, ce que nous faisons c’est « éteindre » certains environnements de travail la nuit, les weekends et jours fériés. Pour faire un parallèle, c’est un peu la même chose lorsque je ne sais combien de fois j’ai répété à mes enfants : « tu éteins la lumière en sortant de ta chambre ! », là c’est un peu pareil. Nous utilisons plusieurs environnements de test qui, lorsque nous ne sommes pas au bureau, n’ont aucune raison de rester allumés (si ce n’est de dépenser de l’énergie inutilement). Ainsi, la première personne qui arrive le matin « réveille » les environnements de tests. Ces derniers s’éteignent automatiquement le soir. De plus, dans la mesure où nous payons à l’usage à la seconde, c’est aussi avantageux d’un point de vue financier.

Ekwateur a dès le début fait le choix de l’hébergement Cloud. Cela veut dire que nous n’avons pas de salles appelées Data Centers (Centre de données) au sein de notre entreprise. Ces salles demandent de l’espace et une consommation d’énergie très importante. Avoir ce type d’installation  pour notre entreprise aurait un impact environnemental trop fort et pas du tout adapté à notre éthique. De même, faire appel à un hébergeur afin d’acheter et d’installer des serveurs pour Ekwateur ne nous semblait pas être la bonne solution.

Le Cloud est donc la bonne option dans notre cas. En clair, les ressources et données nécessaires au bon fonctionnement de notre entreprise sont stockées dans un data center que nous partageons avec d’autres sociétés. C’est ce que l’on appelle la ressource mutualisée. Imaginons un instant que notre serveur soit une commode. Celle-ci est composée de tiroirs. Dans le cas de serveurs c’est un peu la même chose. Sur un serveur, vous allez avoir plusieurs tiroirs et chaque tiroir correspond à un service d’une entreprise. Bien évidemment, les tiroirs ne communiquent pas entre eux, sont totalement isolés et cloisonnés pour répondre aux problématiques de sécurité.

Voici ce à quoi ressemble un data center :

Un data center

Le Cloud nous offre la possibilité de faire du « scaling » c’est-à-dire que si, à un moment donné, nous avons plus de visites et clients sur notre site, il est possible d’allouer plus de serveurs au traitement des données sur le temps d’augmentation des visites et ensuite diminuer ce nombre de serveurs afin de s’adapter très finement au trafic. En français, on peut traduire le « scaling » par la mise à l’échelle. Lorsque vous disposez de votre propre salle de serveur, il n’est pas possible de fonctionner ainsi. Pour absorber ce type d’augmentation de trafic pour une campagne de publicité ou une émission de télé, il fallait pouvoir l’anticiper (3 mois dans une ancienne vie ^^) et acheter des serveurs supplémentaires pour les installer et configurer. Ces serveurs n’étaient utiles que sur une courte période et après vous n’en aviez plus besoin et il fallait même, dans certains cas, les revendre. C’est donc une dépense d’énergie et un impact environnemental bien trop conséquent par rapport à l’utilisation effective.

Avec Ekwateur, nous avons choisi Amazon Web Services (ou AWS pour les intimes) en tant que service Cloud chargé d’héberger nos applications et stocker nos données. Nous avons choisi AWS car c’est le leader du Cloud au niveau technique et AWS a un engagement vis-à-vis des énergies renouvelables et de l’environnement. Ce dernier souhaite, à horizon 2025, alimenter la totalité de ces data centers en énergies renouvelables exclusivement. Pour cela, AWS est en train de construire ses propres champs d’éoliennes et parcs solaires pour être lui-même le producteur de l’énergie verte qui alimentera ses infrastructures. D’ailleurs, à l’heure où nous discutons, AWS a déjà dépassé les 50% d’utilisation d’énergies renouvelables pour fournir ses data centers dans le monde.

Depuis quand toutes ces démarches sont-elles effectives ?  As-tu une idée des économies d’énergie effectuées sur une année pour chacun de ses projets ?

JM : Nous avons choisi le cloud dès le lancement de nos services à la création de l’entreprise en 2016.

Notre gestion fine et optimisée de l’infrastructure technique nous permet de gérer 240 000 clients à ce jour, par rapport à l’an passé où nous gérions moins de 100 000 clients, nous n’avons pas multiplié par 2,5 le nombre de serveurs utilisés sur nos environnements. Nous gérons nos applications sur des serveurs adaptés avec juste ce qu’il faut en termes de CPU et mémoire RAM et non sur des machines surdimensionnées, ce qui diminue d’autant plus notre pollution numérique.

En ce qui concerne l’arrêt de nos environnements de test la nuit et le weekend, nous avons mis cela en place début 2018. Nous économisons ainsi plus de 4 800 heures par an de ressources énergétiques soit l’équivalent de 200 jours de ressources économisées !

Enfin, je citerai qu’une bonne politique d’archivage est importante sur la gestion des données. Stocker seulement ce qui est nécessaire et aussi, certaines données n’ont pas à être accédées fréquemment. Elles peuvent donc être stockées d’une autre manière lorsque la latence d’accès à ces données est en cohérence avec son usage.

Voici le graphique illustrant notre travail d'optimisation sur le stockage des données :

Graphique

Quels sont éventuellement les futurs projets mis en place pour réduire la pollution digitale au sein d’Ekwateur ?

JM : Il faut savoir que nous travaillons chaque jour à l’optimisation de nos applications car la base c’est d’optimiser une application dès le départ afin qu’elle consomme le moins de ressources possible. Une application qui répond rapidement est une application optimisée. En effet, lorsque vous cliquez sur une page et que le temps de réponse est un peu long, cela signifie que l’application est en train de chercher de l’information et donc de consommer beaucoup d’énergie. Par exemple, lorsque vous allez sur le site d’Ekwateur pour demander un devis, notre but est que vous puissiez avoir l’information le plus rapidement possible car c’est quand même plus agréable pour vous et cela consomme moins d’énergie également. Nous utilisons des outils de monitoring (surveillance) pour évaluer régulièrement le temps de réponse de nos applications et si celles-ci ne répondent pas assez vite selon nos critères, nous optimisons.

Nous programmons également nos futures applications mobiles en mode sombre (vous pourrez très vite le constater sur notre nouvelle application qui va bientôt sortir 😉) car ce mode utilise moins de ressources sur les mobiles des utilisateurs.

Nous avons également dans l’idée d’utiliser les ressources physiques d’un serveur uniquement lorsque cela est nécessaire. Par exemple, si personne n’est sur notre site à un moment donné, ce n’est pas utile de solliciter des ressources pour le faire fonctionner. Il pourrait se mettre en « veille » lorsqu’il n’y a personne et sortir de sa veille dès qu’un visiteur arrive.

Nous aimerions aller également vers plus de containers Docker et de « serverless » : non cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de serveurs bien évidemment. Cela consiste à ne solliciter les applications que lorsque c’est nécessaire afin de diminuer les ressources utiles au fonctionnement de celles-ci et de nous préoccuper de ce que nous savons le mieux faire : offrir de nouvelles fonctionnalités à nos client-e-s dans notre métier de fournisseur d’énergie.

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Penses-tu que cela soit nécessaire pour chaque entreprise de mettre en place des solutions pour diminuer la pollution digitale aujourd’hui ?

JM : Oui bien sûr ! Je pense que cela est indispensable aujourd’hui pour toutes les entreprises. De plus, avec les démarches RSE, ce genre de position est très valorisée dans l’esprit des consommateurs.rices. Les entreprises se tournent vers ces pratiques car celles-ci sont aussi économiques d’un point de vue financier (détecteur de présence pour l’éclairage et le couper le soir dans les bureaux, ajustement climatisation…). Moins de consommation équivaut logiquement à moins de dépenses et par conséquent réduire son impact sur l’environnement.

Je pense aussi qu’il est très important de sensibiliser tous les collaborateurs-rices à ces pratiques et aux astuces faciles à mettre en place pour réduire sa pollution numérique. Chez Ekwateur nous avons mis en place un petit guide pratique consultable par tout le monde et collaboratif c’est-à-dire que chacun-e peut y apporter sa petite astuce. Ce guide a pour but d’être informatif et ludique.

Au-delà de la pollution numérique stricto sensu, il y a de nombreuses choses qu’une entreprise peut faire pour réduire son impact environnemental. Par exemple : mettre en place le tri des déchets dans les bureaux (c’est le cas chez Ekwateur), recycler les cartouches d’encre, consommer le papier de façon responsable, configurer un moteur de recherche éthique par défaut sur les postes des collaborateurs ou encore être plus souple sur le télétravail, favoriser la mobilité douce via une flotte de vélo mise à disposition des salarié-e-s pour aller à leurs RDV par exemple.

La difficulté est de pouvoir quantifier la pollution digitale produite, les dépenses énergétiques et les économies et malheureusement, aujourd’hui, nous manquons encore d’indicateurs à ce niveau-là. Nous avons nos outils pour mesurer l’optimisation de nos applications et nous travaillons d’arrache-pied pour permettre à tout un chacun de mesurer son impact digital pour pouvoir faire encore mieux d’ici peu (spoiler alert).

Si vous êtes une entreprise, vous savez quoi faire en plus de souscrire à une offre d’énergie renouvelable cela va de soi 😉. Et si vous êtes un particulier, nos offres d’électricité verte et de gaz renouvelable sont aussi faites pour vous !

Source

https://sustainability.aboutamazon.com/environment/the-cloud?energyType=true

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