Calendrier de l’avent des articles : jour 3 🎅
On se retrouve pour notre calendrier de l’avent où nous répondons à une question qui fait débat lors des repas de Noël. Aujourd’hui nous traiterons le sujet du consensus scientifique autour du changement climatique !
Les écolos sont souvent accusés de ne pas être rationnels. Néanmoins, il y a quand même un consensus scientifique sur le dérèglement climatique. Et il n’est pas composé que de bobos parisien-ne-s et de hippies visiblement. 😉
3 décembre 2021
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Le GIEC (ou plus exactement le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) réunit 195 pays, soit la quasi-totalité des pays du monde. Ce groupe a pour mandat d’évaluer sans parti pris, de manière méthodique et objective, l’information scientifique, technique et socio-économique disponible en rapport avec la question du changement climatique.
Cette production est scientifique, et elle est au cœur des négociations internationales sur le climat. Rien qu’en France, ce sont plusieurs centaines de scientifiques qui sont impliqué-e-s dans ses recherches et iels contribuent chacun-e à différentes phases d’élaboration des rapports du GIEC.
De plus, au-delà du GIEC, il y a un véritable consensus scientifique concernant le changement climatique et l’impact des activités humaines sur celui-ci (ce que le GIEC a aussi démontré).
Et si vous avez jeté un œil au dernier rapport du GIEC qui est une référence en matière d’expertise sur le changement climatique (comme nous venons de le voir), vous sauriez qu’il n’y a rien d’irrationnel autour du changement climatique. Le dernier rapport du GIEC est formel : le niveau de la mer a grimpé de 20 centimètres « plus vite que lors de n’importe quel autre siècle depuis au moins 3 000 ans », la concentration de CO₂ est la plus élevée depuis au moins 2 millions d’années et l’activité humaine a réchauffé le climat à un rythme sans précédent depuis au moins 2 000 ans.
Par ailleurs, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres dit lui-même : « nous sommes en train de creuser notre propre tombe ». Assez alarmant tout de même pour quelque chose qui n'est pas censé être rationnel. 😉
La raison pour laquelle on a tendance à ne pas prendre au sérieux les écologistes est tout simplement le fait que la parole des climatosceptiques se retrouve mise sur un pied d’égalité avec la parole des scientifiques et experts du climat. De plus, la science du climat représente une « vérité qui dérange » selon l’ancien vice-président américain Al Gore, car elle remet en cause nos modes de consommation et de production.
Le consensus scientifique autour du changement climatique sous-entend qu’il est nécessaire d’agir. Et ce refus de voir ses habitudes de production et de consommation complètement transformées nous conduit à voir le changement climatique comme une menace bien trop lointaine voire inexistante (et donc à traiter les écolos d’irrationnels 😉).
Même si le consensus est désormais établi autour du changement climatique et de l’impact de l’être humain, de nombreuses incertitudes demeurent autour du changement climatique : la vitesse de la fonte des glaces, l’impact du climat sur l’occurrence des conflits ou encore les différences de hausse du niveau de la mer par exemple. Chaque rapport du GIEC apporte par ailleurs des éléments à ces incertitudes afin qu’elles ne restent pas des incertitudes (c’est l’une des missions de ces rapports).
D’autre part, il existe aussi de nombreuses interprétations quant à la direction que prendra le changement climatique. Plusieurs scénarii plus ou moins pessimistes ont vu le jour, néanmoins, ces derniers ne sont que des hypothèses (même si elles sont très bien documentées) que seul le temps permettra de vérifier. D’autant plus qu’ils ne représentent qu’une partie infime de la science du climat qui reste encore en grande partie à découvrir.
En conclusion : non les écolos ne sont pas des bobos parisien-ne-s et des hippies irrationnels, iels se basent sur des faits que les scientifiques ont démontrés. Par ailleurs, questionner les scénarii établis et les remettre en cause afin de les améliorer est toujours positif et permettra une meilleure prédiction et des actions plus ajustées face au changement climatique.