Fin de la pub climatosceptique : une mobilisation contre les fake news ?
Oui et non ! Google ne le présente pas forcément ainsi. Le groupe de Sundar Pinchai et sa filiale Youtube mettent davantage en avant l’argument économique. Comme l’explique Google "Les annonceurs ne souhaitent tout simplement pas que leurs annonces apparaissent à côté de ce contenu. Et les éditeurs et les créateurs ne souhaitent pas que des publicités faisant la promotion de ces revendications apparaissent sur leurs pages ou vidéos".
En tant que société privée, l’entreprise fait valoir son droit à choisir les contenus qu'elle publie. Il faut dire que l’enjeu est de taille pour le groupe. Selon les Échos, Google tire 85 % de ses revenus de la publicité (chiffres 2018).
Ce n’est pas la première fois qu’il prend une telle mesure. En 2014, par exemple, le géant du numérique a retiré de sa régie publicitaire Adwords les annonces à caractères pornographiques.
Une première étape contre les intox
Outre l’argument purement économique, on peut y voir un vrai engagement du groupe. En choisissant de refuser la publicité climatosceptique ou la monétisation de contenus climatosceptiques, Google fait un pas en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.
Comme le veut l’adage latin, « scientia potentia est ». (Cela veut dire « l’information, c’est le pouvoir », pour ceux et celles dont les cours de 5ème sont un peu loin 😉). « La décision importante de Google de démonétiser la désinformation climatique pourrait inverser le cours de l’économie du climatoscepticisme » a fait savoir Fadi Quran, président de l’ONG américaine Avaaz. En effet, les sites web qui nient le réchauffement climatique auront moins d’occasions de (dés)-informer. Conformément à son slogan, « Do the right thing », l’entreprise décide de faire « ce qui est juste » en limitant les intox.
C’est un premier pas. Le groupe Alphabet aurait pu aller encore plus loin en déréférençant ces sites de son moteur de recherche. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Ceux-ci resteront indexés. Simplement, ils devront opter pour un modèle économique qui ne dépend pas de la publicité de la régie Google Ads.