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Ça, on l’entend souvent n’est-ce pas ? Et c’est bien possible, si vous préférez le tofu à la viande, qu’un membre de famille vous fasse la réflexion. Voici ce que vous pouvez lui répondre.
10 décembre 2021
Lecture 3 mn
Si vous êtes là, c’est que vous avez déjà entendu cette phrase comme quoi le soja est plein d’hormones qui pourraient perturber le système hormonal de l’être humain.
Bon, parlons du sujet qui fâche. Le soja contient des substances de la famille des phyto-œstrogènes qui peuvent donc interagir avec les hormones féminines (œstrogènes). Comme vous vous en doutez, ces hormones sont bien présentes chez la femme, néanmoins, on retrouve également en plus faible quantité ce type d’hormone chez les hommes.
Ce qui pose problème avec le soja c’est que ces fameuses phyto-œstrogènes peuvent entrer en concurrence avec nos œstrogènes en prenant leur place sur les récepteurs qui se trouvent dans notre corps. C’est en cela que le soja fait débat.
Les hormones présentes dans le soja n’auront pas le même effet en fonction de votre état de santé à chacun-e. En effet, tout se joue au niveau des intestins. Lorsque notre flore intestinale est en bonne santé, elle va transformer les phyto-œstrogènes en équol qui est une molécule plus active. Néanmoins, seulement 25 à 60% de la population possèderaient les bactéries nécessaires pour transformer les œstrogènes en équol. C’est pour cette raison que les effets du soja ne seront pas les mêmes selon les personnes.
En effet, des études avancent que les phyto-œstrogènes pourraient avoir des effets préventifs sur certains cancers hormono-dépendants, notamment les cancers du sein.
En revanche, d’autres études recommandent aux femmes déjà atteintes de ce cancer d’éviter le soja, car les phyto-œstrogènes auraient tendance à accélérer le développement des cellules cancéreuses.
Par ailleurs, ces mêmes phyto-oestrogènes permettraient également de diminuer les risques de maladie cardio-vasculaires et auraient aussi un effet bénéfique sur l’ostéoporose.
Les études sont en cours afin d’affirmer définitivement les bénéfices du soja. Il est donc important de rester prudent-e face à ces informations.
Le soja a un impact sur l’environnement, comme toutes les cultures et élevages sur la planète. L’important ici est de savoir exactement quel est son impact et pourquoi.
La culture du soja est responsable d’une grande partie de la déforestation de la forêt amazonienne au Brésil. La surface dédiée à la culture du soja en 1970 était de « seulement » 30 millions d’hectares quand, aujourd’hui nous sommes à 100 millions d’hectares selon Agralytica.
Les cultures de soja ont également un recours massif aux pesticides notamment le fameux glyphosate tristement célèbre pour sa toxicité reconnue. Les pesticides sont mauvais pour l’environnement, on le sait. Ils contaminent les sols, les rivières, et provoquent des problèmes sanitaires pour les populations vivant sur place.
Enfin, le soja est également très fortement issu d’OGM dont l’effet à long terme sur l’écosystème est encore peu connu (c’est le cas du soja brésilien).
En effet, ce ne sont pas les humains qui profitent du soja en premier, ce sont les animaux. Nous consommons donc indirectement du soja en consommant de la viande. C’est la production de tourteaux de soja qui sert pour alimenter les animaux.
L’industrie agroalimentaire utilise beaucoup l’huile de soja. Son coût est relativement faible, aussi on l’utilise beaucoup dans les produits transformés (plats préparés, biscuits, sauces et autres). Si vous faites le test de regarder les ingrédients des produits que vous achetez, vous vous rendrez vite compte que le soja est (presque) partout.
Concrètement ce n’est pas tant la consommation de soja par l’être humain qui a un impact environnemental important, c’est son utilisation massive pour la nourriture des élevages et animaux ainsi que son utilisation dans de nombreux produits transformés.
En conclusion : le soja est plutôt bon pour la santé s’il est consommé avec modération sous forme d’aliments surtout fermentés comme le tempeh ou le miso. En revanche, il n’est pas à prendre en compléments alimentaires. Par ailleurs, étant donné que les études ne sont pas encore suffisamment claires sur le sujet, il est préférable de rester prudent-e et, bien évidemment, de privilégier le soja français et sans OGM pour un impact environnemental limité.
Voici quelques études si vous souhaitez creuser un peu plus le sujet :