Il faut reconnaître qu’en matière de bienfaits, les régimes végé ont de quoi nous appâter. Pourtant, jusqu’où faut-il aller ? Selon les derniers chiffres publiés en 2019 par l’institut d’études Xerfi, les ventes de produits végétariens et vegans seraient en hausse de 24% par rapport à l’année précédente. Si en France, les « végé » (végétariens, vegans ou végétaliens) ne représentent qu’environ 3% de la population française, près de 23 millions de personnes affirment avoir adopté un régime limitant ou supprimant la viande. Alors, demain tous végé ? Et végé-quoi au juste ? Végétarien, végétalien ou vegan, sauriez-vous les différencier ?
Végétarien, un régime sans chair animale
Amateur de bonne chair, passez votre tour. Le végétarisme est une pratique alimentaire qui exclut la consommation de chair animale. Naturellement donc, un végétarien ne mangera ni viande (blanche ou rouge), ni poisson, ni coquillage ou crustacé. Exit le saucisson, les rillettes de saumon, les huîtres et le foie gras. Pourquoi ? Les assiettes se vident de viande et de poisson à mesure que les esprits s’animent de convictions. Les raisons de ce changement de régime sont nombreuses : volonté de limiter son impact environnemental (puisque la pêche et l’élevage intensifs représentent une importante cause du réchauffement climatique), souci de prendre soin de sa santé, positionnement éthique (bien-être animal) voire même des considérations économiques… Tous les arguments sont bons pour passer du lard aux épinards !
Vegan et végétalien : même combat ?
Les vegan et végétaliens sont un peu les cousins radicaux du végétarien. Comme ce dernier, iels ne mangent pas de chair animale. Toutefois, iels vont encore plus loin. À l’inverse de lui, par souci du bien-être animal, iels se nourrissent « 100% végétal ». C’est à dire qu’iels ne consomment aucun produit d’origine animale. Dans leur assiette donc, pas d’aliment qui fut vivant. Pas davantage de produit résultant de la culture animale. Adieu œufs, fromage, lait, crème fraîche, beurre, miel… du végétal, rien que du végétal. Alors, vegan et végétalien, même combat ? Pas tout à fait ! Là où les convictions du végétalien se cantonnent à son assiette, celles du vegan débordent bien au-delà. Le véganisme ne se résume pas à un régime alimentaire, c’est un mode de vie qui refuse toute souffrance et exploitation animale. Le vegan, l’est d’ailleurs dans les moindres détails. Iel ne porte pas de cuir, de fourrure, ni de cosmétique testé sur les animaux. Et il est fort à parier qu’iel ne passe pas son temps libre au zoo, au cirque, à la chasse ou à la corrida, à moins que ce ne soit dans le but de militer pour leur interdiction…
Flexitarien et pescétarien, n’est pas végétarien…
On ne devient pas végétarien, végétalien ou même vegan du jour au lendemain. Cela commence souvent par un premier geste et non des moindres : réduire ou bannir la viande. Voilà d’où proviennent ces deux termes moins répandus. Le flexitarien est celui ou celle qui décide de réduire la viande et le poisson dans son alimentation. Iel devient un-e consommateur-ice occasionnel-le de chair animale, qu’iel mange une à deux fois par semaine. Tandis que le pescétarien a supprimé définitivement la viande, mais continue à se nourrir des produits de la mer (poissons, coquillages et crustacés). Ces nouveaux régimes, « entre-deux », plus flexibles et accessibles, ont remporté en France un certain succès. Selon un sondage BFM TV, en 2019 déjà, 39% des français-es se disaient flexitarien-ne-s, soit 5 % de plus que l’année précédente… Végétarien-ne-s en puissance ? Sans doute pour partie. Ce qui est sûr, c’est que les scandales autour de la viande ont achevé de nous couper l’appétit.