
Budget énergie 2026 : qu’attendre du PLF ?
En séance plénière le jeudi 4 décembre 2025, les sénateurs ont adopté, en première lecture, la section consacrée aux recettes du projet de loi de finances (PLF) pour l’année à venir. Les débats se poursuivent désormais sur la partie dédiée aux dépenses, dont l’examen devrait s’achever d’ici au 15 décembre 2025, comme prévu par le calendrier parlementaire. Que prévoit le budget 2026 pour l’énergie ? Ekwateur vous dit tout.
5 décembre 2025
Lecture 4 mn
En résumé
Le PLF 2026, actuellement débattu au Sénat, encadre un budget sous forte contrainte visant à réduire le déficit public tout en définissant les priorités financières de l’État.
L’énergie y a 11,9 Md€ dédiés, dont 8,2 Md€ pour les énergies renouvelables. Le texte prévoit une évolution des accises et un recentrage des aides à la rénovation.
Le budget reste très contesté, notamment par les écologistes qui dénoncent un manque d’ambition climatique, alors que son adoption doit intervenir avant le 19 décembre pour éviter une loi spéciale.
Budget 2026 : qu’est-ce que le PLF ?
Chaque année, l’État élabore un cadre financier destiné à organiser la redistribution des ressources publiques. Ce document, appelé projet de loi de finances (PLF), détaille à la fois les sources de revenus (prélèvements fiscaux, taxes diverses, ou recours à l’emprunt) et leur affectation aux différents secteurs d’intérêt général. Présenté à l’automne, ce texte fait l’objet d’un examen approfondi par l’Assemblée Nationale et le Sénat, avant d’être adopté définitivement.
Pour 2026, ce budget incarne les arbitrages du gouvernement en matière de dépenses publiques. Il définit notamment :
- Les enveloppes budgétaires attribuées aux ministères et aux grands domaines d’action (santé, éducation, sécurité, écologie, etc.).
- Les leviers économiques privilégiés pour soutenir la croissance et les grands projets du gouvernement.
- Les équilibres macroéconomiques, qui donnent le ton de la vision politique et sociale pour l’année à venir.
Cette édition du PLF s’inscrit cependant dans un contexte de contraintes budgétaires. Face à des marges de manœuvre limitées, l’exécutif a fixé un objectif ambitieux : ramener le déficit public en dessous de de 5% du PIB.¹
Quelle place pour l’énergie dans le PLF 2026 ?
Pour savoir quelle sera la place de l’énergie dans le budget 2026, il faut s’intéresser au budget vert. Le budget vert, introduit en France depuis 2020 et approfondi dans PLF 2026, est un outil qui vise à intégrer les enjeux environnementaux dans la gestion des finances publiques. Comme l’explique l’Etat, ce dernier « présente une hausse de 2,1 milliards d'euros (Md€) des dépenses favorables à l’environnement par rapport à la loi de finances initiale (LFI) 2025 ».²
Des mesures de soutien aux énergies renouvelables ?
Le budget 2026 consacre 11,9 milliards d’euros de dépenses favorables et mixtes au secteur de l’énergie, dont 8,2 milliards d’euros sont dédiés aux dispositifs de soutien à la production d’énergies renouvelables.
Cette enveloppe inclut une augmentation de 2,8 milliards d’euros pour la production d’électricité renouvelable en métropole, dédiées à des filières comme l’éolien, le photovoltaïque, le biogaz et la biomasse.
Cette progression s’inscrit dans un contexte de stabilisation des prix de l’électricité après la crise de l’énergie.³
Une évolution des accises sur l’électricité et le gaz
Le PLF envisage une baisse de 3 €/MWh du tarif normal d’accise sur l’électricité des particuliers et de 0,42 €/MWh pour les entreprises. En contrepartie, le tarif d’accise sur le gaz naturel augmenterait de 4,40 €/MWh.⁴
La TVA sur l’abonnement à l’électricité repasse à 5,5%
Dans le cadre du Projet de Loi de Finances (PLF), la Commission des Finances de l’Assemblée nationale a adopté, le 22 octobre 2026, un amendement visant à rétablir le taux de 5,5 % pour les abonnements à l’électricité, passé à 20% en août 2025. Cette décision vise principalement à soutenir les ménages et les associations pour qui la TVA n’est pas récupérable.
Cependant, le texte a été rejeté en séance publique. Cela signifie que l'amendement adopté est tombé. Cette mesure dépend donc des amendements adoptés par les sénateurs et de la CMP.
Qu’en est-il de la rénovation énergétique ?
Le PLF 2026 encadre aussi la rénovation énergétique via deux dispositifs phares :
- les Certificats d’Économies d’Énergie (CEE)
- MaPrimeRénov’.
La 6ᵉ période des CEE (2026-2030)⁵ impose un objectif de 1 050 TWh cumac/an, dont 280 TWh réservés aux ménages modestes, pour financer pompes à chaleur, isolation et électrification des véhicules.
MaPrimeRénov’ se recentre sur les passoires thermiques (E/F/G) et les ménages modestes, excluant désormais l’isolation des murs et les chaudières biomasse seules⁶.
Enfin, pour soutenir les propriétaires, le PLF⁷:
- prolonge le crédit d’impôt pour l’adaptation des logements jusqu’en 2027,
- maintient l’exonération des donations intrafamiliales jusqu’à 100 000 € pour financer des travaux,
- prolonge la déduction de 21 400 € de déficit foncier pour les bailleurs rénovant des logements énergivores.
Malgré un budget de l’Anah réduit à 1,9 Md€, l’objectif reste de rénover plus efficacement en combinant aides publiques et leviers privés.
Ils ont également validé plusieurs amendements abaissant la TVA à 5,5 % sur certains produits énergétiques, comme les pompes à chaleur ou encore la fourniture de froid, en conditionnant ce taux réduit à une installation réalisée par des professionnels certifiés AQPV ou RGE.
Gestion de RTE
L’article 41 sur la gestion de RTE a été supprimé. Les sénateurs souhaitent confier la gestion des frais financiers de RTE à la Caisse des Dépôts, à l’issue de trois amendements.
Un budget qui ne fait pas consensus
Le texte est loin de faire consensus. Notamment, beaucoup lui reprochent de ne pas prendre assez en compte les questions environnementales : « L’écologie n’entre pas dans l’Assemblée nationale aujourd’hui dans les raisonnements. Dans 10 ans, on regardera ces débats budgétaires comme étant absolument lunaires au regard des véritables enjeux auxquels nous serons confrontés. » fait savoir la députée Europe Écologie Les Verts (EELV) Sandrine Rousseau.⁸
De son côté, les associations écologiques sont également très critiques. Selon Greenpeace « Le projet de loi de finances (PLF) 2026 confirme les choix d’austérité du gouvernement, au détriment de la transition écologique, des services publics et de la justice sociale »⁹.
Reste à savoir maintenant quand sera voté le budget. De son côté, le gouvernement en la personne de Sébastien Lecornu, a annoncé qu’il n’aura pas recours au 49.3 pour le vote du texte.
Bon à savoir
Bon à savoir : Au Sénat, la première lecture du projet de loi de finances a abouti à l’adoption d’une version initiale, et les débats se poursuivront jusqu’au 15 décembre. Si le budget n’est pas adopté avant le 19 décembre, une loi spéciale devra être engagée, avec un calendrier ajusté en raison des trêves municipales.
- https://www.vie-publique.fr/loi/300444-budget-de-letat-2026-projet-de-loi-de-finances-plf-2026
- https://www.budget.gouv.fr/reperes/budget_vert/articles/plf-2026-6e-edition-budget-vert
- https://www.budget.gouv.fr/reperes/budget_vert/articles/plf-2026-6e-edition-budget-vert
- https://www.connaissancedesenergies.org/budget-le-senat-vote-pour-une-baisse-de-la-taxation-de-lelectricite-et-une-hausse-de-celle-du-gaz
- https://www.banquedesterritoires.fr/certificats-deconomies-denergie-le-decret-relatif-la-sixieme-periode-est-paru
- https://www.batiweb.com/actualites/renovation-energetique/budget-2026-que-prevoit-le-plf-pour-maprimerenov-47513
- https://bati.zepros.fr/actu-generale/plf-2026-avancees-renovation-energetique-confirmer
- https://www.rfi.fr/fr/france/20251107-budget-2026-l-%C3%A9cologie-grande-oubli%C3%A9e-du-projet-examin%C3%A9-%C3%A0-l-assembl%C3%A9e-nationale
- https://www.greenpeace.fr/espace-presse/plf-2026-le-gouvernement-rompt-a-nouveau-avec-la-transition-ecologique-et-sociale/





