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Biogaz : avantages et inconvénients

Le biogaz, ça vous parle ? Non ? Cette énergie renouvelable, à la production peu ragoutante, pourrait pourtant s’accorder une place de choix dans notre mix énergétique au cours des prochaines années. C’est en tout cas l’ambition de l’Agence de la transition écologique (Ademe), qui envisage une part de pas moins de 16 % de gaz renouvelables dans la consommation finale d’ici à 2030 et de 50 % en 2050¹. Pas encore convaincu·e ? On ne saurait vous en vouloir. Avant de vous faire une opinion, pourquoi ne pas découvrir les différents avantages et inconvénients du biogaz ? On y va !


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Rappel : le biogaz, c’est quoi exactement ?

Au cœur de la transition énergétique, le biogaz s’impose comme un véritable outsider. Produite par la décomposition de matières organiques, cette énergie renouvelable inattendue a pourtant de quoi séduire. En effet, elle constitue une alternative prometteuse aux énergies fossiles, tout en offrant une valorisation intelligente des déchets

Le biogaz est un mélange de gaz composé principalement de méthane (CH₄) et de dioxyde de carbone (CO₂), généré lors de la méthanisation. Ce processus naturel consiste en la dégradation de matières organiques, grâce à l’action de micro-organismes et en l’absence d’oxygène. D’ailleurs, le saviez-vous ? : ce phénomène peut être observé à l’état naturel dans les marécages, des décharges ou encore des rizières ! 

Finalement, le processus est simplement reproduit dans des unités de méthanisation, spécialement conçues pour capter et valoriser ce gaz. Les matières premières utilisées pour produire le biogaz proviennent de sources variées :

  • Les déchets agricoles, comme les fumiers et les résidus de cultures.
  • Les déchets alimentaires, collectés auprès des ménages ou de l’industrie agroalimentaire.
  • Les boues des stations d’épuration, riches en matière organique.
  • Les déchets verts, comme les tontes de pelouse ou les feuilles mortes.

Le biogaz, une fois capté, peut être utilisé tel quel pour produire de l’électricité et de la chaleur dans des centrales cogénératrices. Après épuration, il devient du biométhane, un gaz aux propriétés similaires à celles du gaz naturel, prêt à être injecté dans les réseaux ou utilisé comme carburant pour les véhicules (Bio-GNV).

Le biogaz (ou gaz vert) : une énergie aux multiples avantages pour la transition énergétique

Une solution locale et circulaire

Le biogaz repose sur un modèle d’économie circulaire. Pour faire simple, il valorise les déchets organiques, qu’ils soient issus de l’agriculture, des ménages ou des industries. Ces résidus, considérés comme inutilisables, sont transformés en une ressource énergétique précieuse. Grosso modo, le processus de méthanisation permet :

  • De réduire les déchets : en collectant les biodéchets pour les transformer en énergie.
  • De produire localement : les unités de méthanisation sont souvent situées près des sources de déchets, afin de favoriser un circuit court et de réduire les coûts de transport.

Ce modèle renforce l’autonomie énergétique des territoires tout en soutenant l’économie locale, notamment en milieu rural.

Une énergie renouvelable et durable

C’est bien simple - contrairement aux énergies fossiles, dont les réserves sont limitées, le biogaz est une ressource inépuisable tant que des déchets organiques sont produits. Il contribue à la diversification du mix énergétique et joue un rôle crucial pour atteindre les objectifs climatiques. En France, le biométhane injecté dans les réseaux de gaz pourrait couvrir jusqu’à 10 % des besoins nationaux d'ici à 2030.

Une réduction significative des émissions de gaz à effet de serre

À en croire l’analyse de Carbone4, la production et la combustion biogénique du biométhane induisent 44 gCO2e/kWh (en considérant l’ensemble du cycle de vie). La substitution du gaz naturel (227 gCO2e/kWh) par le biométhane permettrait donc de réduire 80 % les émissions de gaz à effet de serre.

Une production d’énergie et de fertilisants

Outre le gaz vert, la méthanisation produit un résidu appelé digestat, un fertilisant naturel riche en nutriments. Ce sous-produit offre une alternative écologique aux engrais chimiques, réduisant ainsi les impacts environnementaux de l’agriculture. Comme dirait Antoine Lavoisier, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » !

Une réponse aux défis énergétiques

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Un outil pour la gestion des biodéchets

Depuis le 1ᵉʳ janvier 2024, conformément au droit européen et à la loi antigaspillage de 2020, le tri des biodéchets a été généralisé et concerne désormais (en théorie en tout cas) tous·tes les professionnel·le·s et les particuliers. Une démarche qui encourage notamment le développement de la filière biogaz. Plutôt que de les incinérer ou de les enfouir, ces déchets sont transformés en une ressource précieuse. Objectif ? Réduire l’impact environnemental des déchets, tout en créant de la valeur ajoutée.

Un levier pour l’emploi et le développement rural

Avec plus de 10 000 emplois directs et indirects générés en 2021, la filière biogaz se positionne comme un véritable levier de création d’emplois durables dans les territoires².


En effet, le développement d’unités de méthanisation génère des emplois directs (construction et exploitation) et indirects (collecte des déchets, logistique). En milieu rural, ces projets dynamisent l’économie locale et offrent de nouvelles opportunités aux agriculteur·ice·s, souvent acteur·ice·s clés de la filière.

Quid des inconvénients du biogaz

Bien que le biogaz, ou gaz vert, s’impose comme une solution énergétique innovante et durable, il présente également des inconvénients et des défis qu’il convient d’examiner. Ces limites, qu’elles soient économiques, environnementales ou sociétales, freinent parfois son déploiement et méritent une analyse approfondie.

Des coûts d’installation élevés

La création d’une unité de méthanisation nécessite des investissements initiaux importants, qui incluent : 

  • La construction du digesteur ;
  • Les infrastructures pour l’épuration du biogaz ;
  • L’adaptation des systèmes de transport et de distribution du gaz produit.

Ces dépenses peuvent décourager certains acteurs, notamment les petites exploitations agricoles ou les collectivités, qui disposent de ressources limitées. Bien que des subventions soient souvent disponibles, elles ne couvrent pas toujours la totalité des coûts.
Voici un récap des tarifs évoqués par le site d’information spécialisé sur le biogaz³.

Prix des études préalables à l’installation d’une unité de méthanisation :

  • Diagnostics : 2000 - 3000 €
  • Études de faisabilité : 5000 - 10 000 €

Prix des démarches administratives préalables à l’installation d’une unité de méthanisation :

  • Autorisation : 15 000 €
  • Permis de construire : 5000 €

Coût de l’installation d’une unité de méthanisation : 

Puissance électrique CInvestissement par kWél Investissement total
30 kWél 7500 - 8500 € 240 000 €
100 kWél 4000 - 6000 € 500 000 €
500 kWél 3500 - 5000 € 2 000 000 €
1 MWél 3000 - 4500 € 3 000 000 €

Une production intermittente et locale

Le biogaz dépend directement de la disponibilité des matières premières, comme les déchets agricoles ou alimentaires. Cette dépendance peut poser quelques menus problèmes. La production de déchets agricoles, par exemple, peut varier en fonction des périodes de l’année. Par ailleurs, certaines régions n’ont pas suffisamment de déchets pour alimenter une unité de méthanisation rentable.

Des impacts environnementaux à surveiller

Bien que considéré comme une énergie verte, le biogaz peut avoir des effets environnementaux négatifs s’il n’est pas bien encadré. Au cours de la production ou lors de l’utilisation, des fuites de méthane indésirables peuvent avoir lieu. Or, ce gaz présente un impact direct sur le climat supérieur à celui du CO₂.

D’autre part, une mauvaise gestion du digestat (résidu de la méthanisation) peut entraîner des contaminations, de même que la collecte des déchets organiques peut générer des émissions supplémentaires si les distances sont importantes.

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