Écologie et voiture hybride rechargeable : quelles émissions de CO₂ ?
Une voiture hybride rechargeable utilise de l’essence et de l’électricité pour se mouvoir. En fonction du modèle, elle en utilise plus ou moins. Elle rejette donc du CO₂.
Voiture hybride rechargeable : des chiffres officiels…
Si on regarde le classement de l’ADEME, les petits modèles émettent 26 grammes de CO₂ par km (gCO₂ / km) et les plus gros et 84 gCO₂ / km. À titre de comparaison, une voiture à essence rejette entre 84 gCO₂/ km et 98 gCO₂ / km.
Pour faire ce classement, l’ADEME « utilise principalement les données que lui transmet l’Union technique de l’automobile, du motocycle et du cycle (UTAC) et l’Association auxiliaire des automobiles (AAA) ». Et c’est bien là que réside le problème !
…En dessous de la réalité de terrain
Selon l'ONG Transport et Environnement, les chiffres des constructeurs sont sous-estimés. Celle-ci a mesuré les émissions CO₂ des voitures SUV hybrides rechargeables. Pour cela, elle s’est basée sur 2 scénarios (dignes des plus grands films hollywoodiens 😉) :
- Un scénario « conditions idéales » avec la batterie électrique chargée à bloc, une route plate et sans obstacle, le coffre vide et une météo clémente. Bref, ce qui n’arrive jamais quand on prend le volant. 😉 Les résultats sont plus que moyens : ces voitures ont rejeté entre 28% et 89% de CO₂ de plus que les données des constructeurs automobiles.
- Le second scénario est plus proche de la vie réelle. Le coffre est chargé, la route présente des montées et des descentes, la batterie électrique est déchargée. À ce moment-là, c’est la grande envolée des émissions de gaz à effet de serre, au grand dam de la planète. Les véhicules émettent entre 8 et 12 fois plus d’émissions de CO₂ que prévu. On atteint presque les émissions de CO₂ d'un Porsche Cayenne (205 g CO₂/km selon les données de l’ADEME)
Au regard de ces chiffres, on doute que les voitures hybrides rechargeables soient écologiques. Pour l’association Transport et Environnement, il s’agit de « bombes climatiques ».
D’après la directrice de l’ONG Diane Strauss, « C'est un véhicule à la fois composé d'un véhicule électrique et d'un véhicule thermique, qui essaie de remplir tous les usages. Mais en réalité, il n'en remplit aucun puisque la batterie est si faible que ce n'est pas vraiment un électrique, c'est un faux véhicule électrique. Et la voiture est tellement lourde que ce n'est même plus une voiture thermique performante ».
Tout ce qui brille n’est pas de l’or et tout ce qui est apparemment « vert » n’est pas forcément écologique. La voiture hybride rechargeable est malheureusement une chimère peu respectueuse de l’environnement. C’est un peu le maïs OGM de la mobilité !