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Calendrier de l'avent
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« Le nucléaire c'est l'avenir, ça pollue moins et c'est plus fiable que les énergies renouvelables »

Calendrier de l’avent des articles : jour 11 🎅

L’énergie nucléaire, décarbonée, apparaît souvent comme l’énergie d’avenir : plutôt simple à produire, non dépendante de la météo et avec un coût de production assez abordable. Alors est-elle l’énergie qui va tous-tes nous sauver (ou tous-tes nous détruire 😈) ? Inutile d’être si radical-e. Regardons d’un peu plus près cette énergie (attention tout de même à ne pas tomber dans le réacteur 😉).


Pourquoi pense-t-on que le nucléaire est une énergie d’avenir ?

Le nucléaire vs les énergies renouvelables, en voilà un débat qui perdure… Cependant il est vrai qu’il y a plusieurs raisons de penser que le nucléaire apparaît comme une énergie incontournable du futur.

« Le nucléaire ça pollue moins »

La première raison qui laisse penser que le nucléaire est une énergie d’avenir est son côté moins polluant. En effet, le nucléaire n’émet que très peu de CO₂ contrairement à ses homologues fossiles comme le charbon ou le gaz. Selon le rapport « the role of Nuclear Energy in a Low Carbon Energy Future », il est énoncé en conclusion que : « la production d’électricité nucléaire ne produit pas d’émissions de CO₂, le plus important gaz à effet de serre tenu pour responsable du réchauffement climatique. Ainsi, l’énergie nucléaire pourrait jouer un rôle essentiel dans la réalisation d’importantes réductions des émissions de CO₂ tout en assurant un approvisionnement énergétique fiable et abordable ».

De telles affirmations peuvent donc mener à la certitude que le nucléaire va permettre de rester sous la barre des 1,5°C d’ici à 2050.

Une indépendance énergétique pour la France 

Par ailleurs, le nucléaire est aussi très en vue pour sa capacité à être une énergie capable de nous mener vers l’indépendance énergétique.

Selon l’OCDE « Le nucléaire est un mode de production d’électricité concurrentiel présentant une forte densité énergétique et une faible sensibilité aux variations des prix de la matière première, l’uranium, contrairement aux technologies brûlant des combustibles fossiles. Les ressources d’uranium sont également bien réparties dans le monde, certains pays de l’OCDE comme l’Australie, le Canada et les États-Unis en détenant de fortes proportions ». Le nucléaire permet donc à la France de se prémunir des aléas géopolitiques et autres menaces extérieures pour l’approvisionnement en énergie. 

Le nucléaire c’est moins cher

C’est un fait, selon Eurostat, la France paie son électricité moins cher que ses voisins européens. Pourquoi ? Car selon le Trésor, c’est le nucléaire qui permet ça. En effet, sa prédominance dans notre mix énergétique permet des coûts de production plus faibles et donc une facture d’électricité moins salée à l’arrivée pour les Français-es (via le dispositif de l’ARENH qui permet à tout citoyen-ne de bénéficier d’une part de sa fourniture à prix régulé de 42 €/MWh, quel que soit son fournisseur).

Le nucléaire est-il l'avenir de l'énergie ?

Pourquoi le nucléaire n’est pas une énergie d’avenir ?

Bon maintenant qu’on a vu les 3 principales raisons pour lesquelles on peut penser que le nucléaire est une énergie d’avenir, voyons maintenant pourquoi ces trois arguments ne suffisent pas. 😉

Le nucléaire est décarboné, mais produit d’autres déchets dangereux

On a tous-tes entendu parler des déchets nucléaires ultimes, ceux que l’on ne peut pas recycler et qui pour l’instant sont stockés dans des usines prévues à cet effet, car nous n’avons pas encore trouvé de solution concrète pour les traiter. Ces déchets vont rester radioactifs et dangereux durant des milliers d’années. 

Un accident nucléaire est possible

Comme l’a démontré la situation à Fukushima, le risque zéro n’existe pas : nous ne sommes pas à l’abri d’un accident nucléaire, qu’il soit dû à un phénomène naturel extrême non prévu dans la conception, aux conséquences d’une malveillance ou autres.

L’accident nucléaire n’est donc pas à écarter complètement même si cette menace peut sembler lointaine, voire inexistante.

Le nucléaire n’est pas nécessairement moins cher que les énergies renouvelables

Non le nucléaire n’est pas nécessairement moins cher que les sources renouvelables qui servent à produire de l’électricité. 

Nucléaire existant vs nouveau nucléaire

Il faut distinguer ici le nucléaire existant et le nouveau nucléaire :

  • Le coût de production restant à dépenser sur le parc nucléaire existant (sans tenir compte de l’investissement initial déjà dépensé) est estimé à 30-40 €/MWh par RTE dans ses scénarios sur les futurs énergétiques 2050.
  • En revanche, le coût de production des nouveaux moyens nucléaires est très incertain, car on ne connaît aujourd’hui que le coût de Flamanville 3, évalué à environ 110-120 €/MWh par la Cour des Comptes. RTE retient dans ses scénarios sur les futurs énergétiques 2050 des hypothèses de coûts centrées sur 70 €/MWh environ.

Une baisse importante des coûts des énergies renouvelables

Face à cela, les coûts des énergies renouvelables ont décru de manière impressionnante. Aujourd’hui, les appels d’offres CRE pour l’éolien terrestre et les parcs photovoltaïques au sol ont ainsi fait émerger des niveaux de prix autour de 50 à 60 €/MWh, et même 44 €/MWh pour l’éolien en mer à Dunkerque. Dans les pays d’Europe du Sud, le solaire au sol atteint même des coûts de 10-20 €/MWh !

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Les énergies renouvelables : des adaptations à faire pour pouvoir les utiliser pleinement

Cependant il faut tenir compte du coût d’adaptation des réseaux et du développement de flexibilités pour l’intégration des énergies renouvelables.

En ce qui concerne le système électrique français, on peut retenir des scénarios de RTE que :

  • À l’horizon 2030-2035, le système électrique peut s’appuyer sur du nucléaire prolongé et des énergies renouvelables de plus en plus compétitives pour accélérer la décarbonation de l’économie.
  • À plus long terme, des investissements importants seront nécessaires, quels que soient les choix. Compte tenu des coûts très importants de flexibilité et d’adaptation des réseaux avec le développement des EnR, le maintien d’un socle de nouveau nucléaire peut se justifier économiquement seulement si son coût reste maîtrisé dans les hypothèses de RTE. En revanche si le coût du nouveau nucléaire est le même que celui de Flamanville 3, son développement sera plus coûteux. 

En conclusion : le nucléaire n’est pas la panacée, car c’est une technologie qui présente des risques spécifiques. De plus, d’un point de vue économique, bien que le nucléaire soit un socle pilotable sur lequel le développement des énergies renouvelables peut s’appuyer efficacement, à plus long terme, la question du remplacement du parc se posera et rien n’est moins sûr quant au fait que le nouveau nucléaire soit la bonne solution

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