Quelles sont les actions du Clan du Néon ?

Si le Clan du Néon est un mouvement qui s’est construit autour d'un blog en 2007 (ce mot ne nous rajeunit pas), il s’est très vite répandu dans toute la France. Avec un objectif très simple, et un mode d’action qui rentre dans le cadre de la loi, le fait d’éteindre les enseignes publicitaires et les devantures des boutiques s’est rapidement transformé en geste citoyen pour ces militants. Si certains jouent les acrobates comme la demoiselle de l’introduction, d’autres utilisent un simple balai avec un cintre attaché à son bout pour éteindre les lumières. Bien plus facile que jouer les Yamakasi, c’est cette méthode qui a littéralement fait exploser cette pratique dans les quatre coins de la France.

Les pêcheurs d'énergie sont donc nommés ainsi en l’honneur de ces “cannes à pêche” artisanales qui attrapent de l'énergie en éteignant les sources lumineuses urbaines superflues.

Si le Clan du Néon lutte contre les enseignes publicitaires, les membres semblent parfaitement connaître les règles du markéting. En effet, le succès du mouvement tient dans la méthode et son mode de diffusion.

En ne faisant qu'éteindre les enseignes par le biais d’un interrupteur, les pêcheurs d’énergie n'enfreignent aucune loi. Il ne s'agit en effet pas de dégradation puisque la lumière peut être rallumée à n’importe quel moment par le propriétaire des lieux. Avec cette façon de faire aussi drôle qu’efficace et impertinente, le groupe se garantit la sympathie du grand public et une absence de poursuite judiciaire par des grands groupes publicitaires ou des grands magasins.

C’est grâce à cette méthode simple, légale et efficace pour lutter contre la pollution lumineuse et ses conséquences que le Clan du Néon a pu se permettre de diffuser ses actions sur des plateformes de vidéos en Streaming comme Dailymotion (cette plateforme existe encore) ou YouTube.

Il n’en fallait pas plus pour que les premières compilations sortent. Avant que chaque ville ne se lance des défis pour devenir la ville la moins polluée par la lumière et les publicités la nuit. Avec le succès sur les réseaux sociaux, les médias ont commencé à parler de ces activistes aux méthodes pacifistes, accentuant encore plus le phénomène.

Même s’il est moins médiatisé, et pourtant des actions existent toujours, le Clan du Néon a surtout réussi à faire avancer ses revendications politiquement.

Plus de 16 ans après les premières rondes dans les villes pour diminuer la pollution lumineuse, les activistes dénoncent toujours un éclairage outrancier et des publicités éblouissantes toujours plus nombreuses dans l'environnement direct des citoyens. 

Or, comme le stipule l'arrêté du 27 décembre 2018, “Les préfets peuvent déroger à ces mêmes dispositions lors d'événements exceptionnels à caractère local définis par arrêté préfectoral et dans les zones touristiques et les zones touristiques internationales mentionnées à l'article L. 3132-24 du code du travail.”.

La loi est claire, mais elle peut être ignorée lors de célébrations locales et dans les zones touristiques. Autant dire que les villes françaises, réputées pour accueillir de nombreux visiteurs, sont parfois illuminées tout l’été. Un paradoxe qui explique la motivation des militants pour que ces “exceptions” deviennent de fait de plus en plus rares, ce qui est loin d’être le cas aujourd'hui.

“Moins de lumière pour y voir plus clair” pourrait être le slogan du Clan du Néon. Ces militants armés de leurs cannes à pêcher l’énergie ou simplement de leur agilité sont une incarnation de la lutte pacifique mais engagée. Les pêcheurs d'énergie ont attiré la sympathie du grand public, des pouvoirs publics, mais aussi de certains propriétaires de boutiques, qui après avoir lu un tract déposé pour expliquer le geste du Clan du Néon, ont été plus amusés que agacés par cette action qui ne fait de mal à personne, et surtout pas à la planète.