Qu’est-ce que le Green Friday, « concurrent » écolo du Black Friday ?

Pour entrer dans le vif du sujet, le Green Friday, c’est avant tout un mouvement citoyen, développé pour remettre de l’ordre au cœur de la frénésie du Black Friday (son cousin maléfique 😉).

Chaque année, à la fin novembre, les promotions affleurent : - 30 %, -50 % ou même… -70 % ! De quoi surexciter les aficionados du shopping, avides de bonnes affaires. Résultat : les paniers virtuels débordent. En 2024, 80 % des Français ont profité du Black Friday ou du Cyber Monday¹ !

Une frénésie d’achats qui, derrière les bonnes affaires, alimente surtout la surproduction, la surconsommation, le gaspillage et l’obsolescence programmée.

Quand on sait que 700 000 tonnes de vêtements² et près de 30 millions d'appareils électroménagers³ sont jetés chaque année dans l’Hexagone (seuls 3 % de l’électroménager est recyclé⁴), il y a de quoi interroger nos modes de consommation…

C’est précisément ce que dénonce le mouvement Green Friday, né sous l’impulsion d’associations et d’entreprises engagées comme Envie, Emmaüs, Dream act, Ethiquable ou le Réseau des Acteurs du Réemploi (REFER). Son mot d’ordre : consommer moins, mais mieux.

Au lieu de casser les prix, les participant·es organisent des ateliers de réparation, des collectes solidaires, ou reversent une partie de leur chiffre d’affaires à des causes environnementales. Le Green Friday, c’est donc un contre-pied assumé au « vendredi fou » : un appel à ralentir, à réfléchir, et à redonner du sens à nos achats.

Créé en 2017, c’est en 2018 que le mouvement se développe considérablement en France, grâce à la participation de la Mairie de Paris qui a permis la mise en relation du réseau Envie avec Altermundi. De plus, la même année, elle a également incité les entreprises engagées et les commerces de la Capitale à les rejoindre, pour promouvoir une consommation responsable. 

Chaque année, la Mairie organise des événements le jour J, pour contrer le mouvement du « vendredi noir » et sensibiliser les Français·es à se diriger vers une consommation plus raisonnée.

💡Le saviez-vous ?
En moyenne, le Black Friday ne permet que 2 % d’économies réelles⁵. L’UFC-Que Choisir a d’ailleurs relevé de nombreuses fausses promotions en 2023 et déposé plainte contre plusieurs enseignes. Acheter mieux et moins souvent, c’est donc souvent plus rentable… et bien meilleur pour la planète.

Avant de craquer pour un achat impulsif, un petit BISOU s’impose. Créée par Marie Duboin Lefevre et Herveline Verdeken, autrices de J’arrête de surconsommer, cette méthode simple aide à freiner la surconsommation en se posant 5 questions essentielles :

Une manière douce et efficace de consommer moins, mais mieux : pour la planète comme pour le portefeuille !

Le Green Friday s’est fait connaître par des actions symboliques fortes. Certaines marques, comme la Camif, ont choisi de fermer leur site le jour du Black Friday pour marquer leur opposition à la frénésie d’achats. Zero Waste France a, de son côté, lancé un défi « Rien de neuf » pour inviter le public à privilégier le réemploi. D’autres, comme Patagonia, ont reversé leurs bénéfices à des associations environnementales.

Ces initiatives ont ouvert la voie à une nouvelle génération d’actions plus structurées. En 2024, le collectif du Green Friday a fait campagne autour du thème « Le vrai prix des fausses promos », pour mieux rappeler les économies xxs réalisées lors du Black Friday (pour un bilan environnemental XXL). Plusieurs entreprises ont répondu présent : l’association Zero Waste France a par exemple organisé plusieurs ateliers de sensibilisation sur les enjeux de la surconsommation et les alternatives durables.

Dans toute la France, des ateliers de réparation, des visites de ressourceries ou encore des formations à la couture et à la réparation d’électroménager ont permis de sensibiliser le public, tandis que des marques engagées proposaient des alternatives locales et durables.

Le Green Friday repose sur un principe d’ouverture : chacun·e peut rejoindre le mouvement.
Les entreprises doivent s’engager à ne pas pratiquer de remises ce jour-là et à reverser 10 à 15 % du chiffre d’affaires à une association membre du collectif ou à organiser une action de sensibilisation.
Les citoyen·nes, elles·eux, peuvent participer en relayant la campagne, en se tournant vers les marques partenaires ou en assistant aux événements proposés dans leur ville.

Le site officiel, greenfriday.fr, recense les initiatives, les entreprises participantes et les actions locales. Le collectif est également actif sur les réseaux sociaux, où il partage les campagnes annuelles et les appels à participation.

Les Français·es se montrent de plus en plus sensibles à ces démarches : selon une étude de YouGov France datant de 2019, 67 % estiment que les marques devraient soutenir le Green Friday, et 54 % déclarent que les engagements écoresponsables influencent leurs choix d’achat.
Toutefois, pour le moment, les réflexes de consommation restent tenaces : 57 % des répondants affirment que la participation d’une marque au Black Friday ne modifie pas leurs décisions⁸.

Le chemin vers une consommation réellement durable est donc encore long, mais le Green Friday s’impose peu à peu comme un rendez-vous incontournable pour celles et ceux qui veulent acheter autrement.

Chez Ekwateur, nous sommes très heureux·ses de voir que les citoyen·nes s’engagent en faveur de l’écologie ! 

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