Nous avons aujourd’hui le plaisir de partager avec vous un article rédigé par Céline, blogueuse green sur Iznowgood. Nous avons rencontré Céline en février dernier à l’occasion du lancement de notre mouvement collectif pour la transition énergétique : #MakeItClearMakeItClean. Céline est partie début avril pour un tour du monde au ralenti avec David, son compagnon. Elle revient dans cet article sur le sujet du transport et son impact sur le climat.
1 mai 2019
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Nous venons de partir pour un « tour du monde au ralenti » avec l’objectif de mettre en valeur des pratiques de production éthiques et responsables à travers le monde. Nous nous sommes lancés dans cette belle aventure en souhaitant limiter au maximum notre impact écologique et la décision s’est imposée d’elle-même : nous partons sans avion.
On en parle de plus en plus : notre façon de nous déplacer impacte le climat de façon non négligeable. Il est grand temps de repenser nos habitudes, qu’elles soient quotidiennes ou pour des voyages au long cours comme le nôtre.
Le transport représente en effet la seconde source d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde, derrière la production d’énergie. Alors parcourir le monde c’est bien joli, mais c’est encore mieux si c’est fait en connaissance de cause et de façon raisonnée !
En France, plus de 6 personnes sur 10 se rendent au travail en voiture et, dans la très grande majorité des cas, ces personnes sont seules dans le véhicule (le taux d’occupation moyen est de 1,1 personnes par véhicule pour des trajets courts en France).
En voilà qui devraient chercher de nouvelles alternatives pour se déplacer car ils sont directement responsables de 15,6 % des émissions de CO₂ de l’ensemble du pays !
Les solutions sont nombreuses pourtant et comportent même de nombreux avantages :
Détrompez-vous, la marche n’est pas forcément le moyen de se déplacer le plus lent. La preuve, pour moins de 2 km de distance à parcourir, elle est même le moyen de transport le plus rapide !
Elle permet surtout d’éviter les embouteillages et les perpétuels ennuis liés au parking, de prendre davantage son temps au lieu d’arriver stresser au bureau, de faire quelques économies d’essence au passage et, bien sûr, de se maintenir en forme !
Sachez qu’il est recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) de marcher 10 000 pas par jour pour se maintenir en bonne santé, ce qui correspond environ à 1h30 de marche au cours de la journée. En moyenne, un français marche moitié moins que le minimum recommandé (soit 5 000 pas par jour), et se prive ainsi de bénéfices indéniables pour sa santé articulaire et cardio-vasculaire. La marche est en effet désignée comme un moyen de lutter contre les maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité, et de prolonger son espérance de vie.
Alors, franchement, pourquoi s’en priver ?
Le vélo permet de couvrir de plus longues distances et d’aller plus vite, et il permet surtout de se forger des mollets d’acier ! Comme la marche, c’est un moyen de transport hyper écologique sans aucune émission de CO₂. Les bénéfices du vélo sur la santé sont en plus largement plébiscités.
Pour les plus flemmards et/ou sportifs occasionnels, la technologie met même à votre disposition des vélos électriques pour gagner en vitesse et vous aider à monter les côtes ! Plus d’excuses…
On l’a dit, la voix routière n’est pas ce qu’il y a de plus propre, mais rassembler les voyageurs dans le véhicule permet de réduire l’impact environnemental par passager. C’est le principe des réseaux de bus, trams et métros qui quadrillent les villes, ainsi que du covoiturage qui permet d’améliorer les taux d’occupation des véhicules.
Les études montrent d’ailleurs que les français qui prennent le plus les transports en commun sont aussi ceux qui marchent le plus et sont le plus en forme !
Le sujet du moyen de transport se complexifie encore davantage lorsque l’on décide de partir en voyage. Le temps nous est en général compté car nous ne disposons que d’un temps de vacances réduit, et l’option choisie est souvent la plus rapide.
L’avion est sans conteste le choix majoritaire des voyageurs pour parcourir de longues distances et traverser des frontières, mais il n’en reste pas moins sujet aux controverses…
Figurez-vous qu’il suffirait d’un seul trajet Paris-New York pour dépenser le « budget carbone » annuel auquel un humain devrait se limiter s’il souhaitait vraiment lutter contre le changement climatique (1.22 tonnes par an et par habitant) !
Mais alors, comme s’y prendre ?
Le train est la meilleure alternative à l’avion pour le ratio vitesse/impact écologique. Tout dépend bien sûr de ce qui l’alimente (électricité, charbon, fuel…) et de son taux de remplissage, mais il reste en moyenne plus propre en émissions de gaz à effet de serre. Et puis c’est tellement agréable de s’asseoir dans un train et de se laisser porter en regardant le paysage défiler par la fenêtre !
Le choix de la voiture par rapport à l’avion n’est pas évident si l’on compare les émissions de CO₂/passager/km. Tout dépend du véhicule, de son taux d’occupation et de la distance parcourue. Dans tous les cas, évitez autant que faire se peut de prendre la voiture pour de longues distances avec moins de 3 passagers.
Enfin, il y a plein de belles aventures qui vous attendent sans avion ! Certains font le tour du monde en vélo, d’autres traversent les océans en voilier, d’autres encore se contentent des sentiers de randonnées disponibles près de chez eux pour aller découvrir ce qui se cache au bout du chemin.
Et c’est ceux-là, je crois, qui détiennent le comportement le plus responsable. La transition énergétique ne peut s’opérer qu’avec une diminution de nos habitudes de transport. Réduire ses besoins en transport est la meilleure et la première façon de réduire son empreinte carbone. Il faut tendre vers une mobilité plus sobre et plus raisonnée, et ce en revenant à des moyens de se déplacer plus simples et moins énergivores et polluants.
Mais pas de bol me direz-vous, on ne va pas bien loin en trottinant ! Le développement des compagnies aériennes a créé de nouvelles opportunités qui nous ont permis d’aller toujours plus loin, toujours plus vite et pour toujours moins cher. Alors difficile de revenir en arrière…
Pourtant, l’aventure n’est qu’au bout du chemin et notre territoire national regorge de sites spectaculaires, de plages paradisiaques, de hauts lieux culturels et de ruelles qui ont traversé l’Histoire. Le train permet de se rendre en un temps raisonnable dans tous les pays d’Europe et le bateau permet de traverser la Méditerranée pour y visiter des îles aux bleus turquoises ou des médinas sur le continent africain !
Et pour ceux qui voudraient voir plus loin et qui aiment repousser leurs frontières, pourquoi ne pas s’accorder le temps de voyager ? Avoir le temps, comme nous l’avons pris, permet de rendre l’avion obsolète et de privilégier l’essentiel : le chemin plutôt que l’arrivée !