Quelles sont les centrales nucléaires en activité en 2023 en France ?

La France comporte actuellement 18 centrales nucléaires sur lesquelles sont implantés 56 réacteurs à REP (eau sous pression). Chaque centrale est donc équipée de 2 à 6 réacteurs nucléaires. 

Tous ces réacteurs utilisent une technologie similaire, toutefois ils se distinguent par leur puissance électrique et leur palier (type de réacteur) : 

Voyons maintenant plus en détail la liste des centrales nucléaires actives et leurs caractéristiques. Pour rappel, la totalité des centrales nucléaires en France est la propriété d’EDF (Électricité de France) et il en est son unique exploitant. L’électricité produite est ensuite revendue aux autres fournisseurs d’énergie français selon un tarif fixé par les pouvoirs publics (ce qu’on appelle l’ARCEP).

Le site de Flamanville (dans la Manche pour celles et ceux qui auraient des lacunes en géographie) comporte 2 réacteurs de 1300 MWe. Mise en service entre 1985 et 1986, la centrale produit l’équivalent de 16% de la consommation électrique de la Normandie.

La centrale de Paluel est équipée de 4 réacteurs nucléaires d’une puissance de 1300 MWe. Opérationnelle depuis 1986, elle couvre 97% des besoins en électricité de la région Normandie.

On continue avec la centrale nucléaire de Penly, toujours en région Normandie. Celle-ci a été mise en service entre 1990 et 1992 et contient 2 réacteurs de 1300 MWe. Sa production s'élevait à 6,73 TWh en 2022, soit 2,4% de la production totale d’électricité en France.

Direction le nord maintenant, et plus précisément dans la région Hauts-de-France, pour retrouver le site Gravelines équipé de 6 réacteurs nucléaires de 900 MWe. Cette centrale a été l’une des premières à être mise en service, c’était entre 1980 et 1985.

Plus à droite, dans la région Grand-Est, se trouve la centrale Chooz. Elle produit l’équivalent de 30% des besoins en électricité de la région grâce à ses deux réacteurs de 1450 MWe. Elle a débuté sa production dans la fin des années 90, entre 1996 et 1997.

Toujours dans l’est de la France, le site Cattenom regroupe 4 réacteurs d’une puissance de 1300 MWe. Lancée au début des années 90, cette centrale assure la consommation électrique de 70% des habitants de la région.

Et oui, près de Paris se trouve une centrale nucléaire équipée de 2 réacteurs de 1300 MWe. En service depuis 1988, la centrale de Nogent-sur-Seine produit chaque année 18.9 TWh d’électricité.

Au cœur du Centra-Val de Loire se trouve la centrale nucléaire St-Laurent-des-eaux qui couvre les ⅔ des besoins en électricité de la région (grâce à ses 2 réacteurs de 900 MWe). Elle fonctionne depuis 1981 et emploie plus de 1200 personnes.

Dirigeons-nous vers l’est de cette région pour trouver le site de Dampierre et ses 4 réacteurs de 900 MWe. Elle figure également parmi les centrales les plus anciennes et produit en moyenne 18,7 TWh par an.

La troisième et dernière centrale nucléaire de la région Centre-Val de Loire est celle de Belleville. Équipée de 2 réacteurs de 1300 MWe, elle pèse pour un peu plus de 4% dans la production d’électricité française et a été mise en service en 1988.

Plus près de l’Atlantique, la centrale de Chinon (en Indre-et-Loire) est en service depuis 1987. Ses 4 réacteurs de 900 MWe lui permettent de produire 19,21 TWh d’électricité chaque année.

La centrale de Civaux, basée en Nouvelle-Aquitaine, bénéficie de deux réacteurs plus puissants (1450 MWe). Mise en service entre 1997 et 1999, elle avait été mise en pause en 2022 à la suite de problèmes de corrosion et d’un contexte post-COVID délicat (maintenance bouleversée). Elle est de nouveau opérationnelle depuis janvier 2023.

Poursuivons notre liste des centrales nucléaires avec le site de Bugey, au sein de la région Auvergne Rhône-Alpes. Ici, on y trouve 4 réacteurs de 900 MWe, en service depuis les années 70. C’est donc l’une des centrales les plus anciennes.

Toujours du côté des montagnes, cette centrale fonctionne depuis 1986 et produit environ 15,96 TWh d’électricité par an grâce à ses 2 réacteurs de 1300 MWe.

Restons encore en Auvergne avec la centrale de Cruas-Meysse qui comporte 4 réacteurs nucléaires de 900 MWe. Elle a été mise en service entre 1983 et 1985 et représente 7% de la production française d’électricité.

Notre séjour en région Auvergne-Rhône-Alpes s’achève avec le site de Tricastin, dont les 4 réacteurs nucléaires de 900 MWe couvrent 40% des besoins en électricité de la région. Elle aussi figure parmi les premières centrales à avoir été mises en service, au début des années 1980.

Retour du côté de la côte atlantique, près de Bordeaux, où la centrale du Blayais produisait 22,2 TWh d'électricité en 2022. Démarrée en 1983, elle détient 4 réacteurs d’une puissance de 900 MWe.

Seule centrale implantée dans la région sud (et plus précisément en Occitanie), Golfech comporte 2 réacteurs de 1300 MWe. Elle a vu le jour au début des années 1990 et produit suffisamment d’électricité pour 2,3 millions de foyers français.

Un nouveau réacteur nucléaire est en cours de conception sur le site de Flamanville, baptisé “Flamanville 3”. Il s’agit d’un réacteur de type EPR (pour European Pressurized water Reactor), un modèle bien plus performant et sûr que les réacteurs à REP (et plus respectueux de l’environnement selon les dires).

Le réacteur EPR de Flamanville n’est que le début de l’évolution des centrales nucléaires et représente une phase de test avant le déploiement d’autres réacteurs de ce type. En effet, 6 réacteurs EPR2 au total seront installés dans les centrales françaises. La première mise en service est prévue pour 2035.

Un réacteur EPR est une version modernisée des réacteurs nucléaires à eau pressurisée. Pour simplifier, on pourrait comparer ça à une grande "marmite" où l'eau est chauffée par des réactions nucléaires pour produire de la vapeur. Cette vapeur fait ensuite tourner une turbine qui génère de l'électricité. 

Les EPR sont dotés de multiples systèmes de sécurité et sont conçus pour minimiser les déchets radioactifs (d’où l’impact environnemental réduit). Ils représentent la prochaine étape dans l'évolution de l'énergie nucléaire, combinant des décennies d'expérience et d'innovation technologique.

Le projet NUWARD™, sous l’initiative d'EDF et de ses partenaires industriels, consiste quant à lui à développer un petit réacteur modulaire (SMR). Il est conçu pour être une solution d'énergie flexible et durable, capable de servir diverses applications, y compris la production d'hydrogène, de chaleur, et le dessalement d'eau de mer. L’idée est de pouvoir convertir les vieilles centrales thermiques à un coût raisonnable.

Pour résumer, le nucléaire n’a pas fini de servir la France et va même continuer à se développer, en tendant vers des technologies plus avancées et un impact environnemental moins important. Si vous avez encore un doute, nous vous recommandons de lire notre article qui explique pourquoi l’uranium n’est pas une énergie renouvelable (l’uranium étant utilisé pour produire l’énergie nucléaire).