Pour mieux comprendre les enjeux du nucléaire, il est intéressant de prendre en compte les autres impacts de cette énergie sur l’environnement. Bien qu’elle soit bas carbone, l’énergie nucléaire est responsable d’une très grande quantité de déchets radioactifs.
Ces déchets peuvent être des substances ou des objets contaminés que l’on ne peut ni recycler ni réutiliser. Les rayonnements qu’ils émettent sont particulièrement nocifs pour la santé et pour l’environnement. Il faut patienter plusieurs centaines d’années pour certains avant que leur niveau de radioactivité s'affaiblisse, c’est pourquoi ils doivent être traités en priorité.
À moins que vous ne soyez un ermite, vous avez très certainement entendu parler de la catastrophe causée par l’explosion d’un réacteur de la centrale nucléaire de Tchernobyl en 1986. Près de 40 ans plus tard, le niveau de radioactivité dans les environs est encore très élevé et des millions de personnes y sont encore exposées quotidiennement.
C’est ce qui explique pourquoi le traitement des déchets radioactifs est pris très au sérieux. En France, on a abandonné l’immersion de ces déchets dans les océans depuis 1993 (évidemment, ceux qui ont déjà été immergés cohabitent toujours avec les poissons !).
À la place, les chercheurs ont misé sur un stockage à la surface de la Terre, en emprisonnant les déchets sous plusieurs couches de protection. Malheureusement, la quantité de déchets radioactifs augmentant au fil des années, les sites de stockage seront déjà bientôt saturés. Selon l’ANDRA (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs), le site de Cires de Morvilliers (l’un des principaux) pourrait être saturé d’ici 2028-2029.
L’Agence cherche donc à accroître la capacité du site de Cires et à trouver de nouveaux sites de stockage. Une autre solution temporaire consiste à enfermer les déchets dans des contenants en surface ou en faible profondeur en attendant de leur trouver un site de stockage définitif.
Les déchets radioactifs les plus dangereux et à vie longue (représentant 10% du total des déchets) utilisent actuellement ce procédé, en l’absence de site de stockage dédié.