Selon le Monde, 70% des offres d’électricité sur le marché français sont des offres d’électricité verte. Le nombre de telles offres a explosé ces dernières années car le changement climatique et la protection de l’environnement est beaucoup plus présent dans le débat public. Cependant, le sont-elles vraiment ? C’est ce dont doute l’Ademe.
Depuis 2018, l’Ademe travaille sur un nouveau label qui a pour but de « clarifier les différentes offres disponibles grâce à un référentiel ». C’est désormais chose faite puisque le label, qui porte le nom de VertVolt, a été annoncé le 22 octobre 2021.
Pourquoi ce besoin de clarifier les offres ? À cause du mécanisme des garanties d’origine de l’électricité verte que les consommateurs et consommatrices ont parfois du mal à comprendre. Ekwateur revient sur les modalités de traçabilité des énergies renouvelables et sur le tout nouveau label de l’Ademe. A noter qu’il n’existe pas de label de l’ADEME pour le gaz vert, car le biométhane est encore trop peu développé en France.
25 octobre 2021
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Pour bien comprendre la volonté de l’Ademe de créer ce label pour l’électricité verte, il convient de poser quelques bases et de bien cadrer la définition d’électricité durable (ou verte). Selon l’Ademe, « l’électricité verte est produite à partir de sources renouvelables », c’est à dire :
L’électricité renouvelable, une fois qu’elle est produite, est injectée sur le réseau électrique. Sur 95 % du territoire, ce réseau est géré par Enedis et sur les 5% restants par des entreprises locales de distribution (ELD).
Pour assurer la traçabilité de l’électricité d’origine renouvelable, un système a été mis en place : les garanties d’origine. Seulement voilà, l’Ademe estime que ce dispositif manque de transparence. C’est pourquoi elle a créé son propre label concernant l’électricité verte.
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Pour assurer l’origine renouvelable de l’énergie achetée par les consommateurs, dans toute l’Union européenne, on s’appuie sur le système des garanties d’origine (GO). Le principe de fonctionnement est régulièrement décrié. Regardons tout cela à la loupe. 🕵
Le mécanisme des GO
Une Garantie d’Origine (GO), c’est un document électronique attestant d’informations sur l’origine de la production d’énergie renouvelable : c’est-à-dire comment, par qui, où et quand elle a été produite. Concrètement c’est un certificat de traçabilité, un peu comme on en trouve dans le secteur agro-alimentaire. Ce document est généré à la demande d’un producteur d’énergie renouvelable auprès de EEX (European Energy Exchange), anciennement PowerNext.
EEX est le gestionnaire du registre national des garanties d’origine. Son rôle est de vérifier, certifier et publier sur son site officiel l’origine de production des énergies renouvelables certifiées.
Les garanties d’origine fonctionnent selon le principe suivant : pour un 1 MWh d’énergie consommé par le ou la client-e, 1 MWh d’énergie renouvelable est injecté sur le réseau. Cela ne signifie donc pas que l’usager-e consomme de l’électricité verte.
En effet, on l’a dit, l’électricité verte une fois produite passe sur le réseau, au même titre que celle d’origine nucléaire ou fossile. Les électrons sont tous mélangés et il est impossible de les distinguer entre eux. On ne peut donc certifier à personne que l’électricité consommée est 100% renouvelable. En revanche, lorsque l’on souscrit à une offre verte, ce qui est sûr, c’est que l’on participe au développement des énergies renouvelables en Europe. C’est la « garantie » de la garantie d’origine ! 😉
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Dès lors, si les GO assurent que l’on contribue au verdissement de l’électricité, pourquoi l’Ademe estime-t-elle nécessaire de lancer un label ? Tout bonnement parce que toutes les offres d’électricité verte ne se valent pas, elles n’ont pas le même impact environnemental. En effet, pour se procurer des garanties d’origine, les fournisseurs ont deux choix :
À l’heure actuelle, sur le marché de détail de l’électricité, il n’y a aucune mention claire et précise qui permette de distinguer ces deux types d’offres. Et c’est bien ce que déplore l’Ademe. Pour elle, « la transparence exige d’opérer une distinction entre les offres d’électricité verte ». D’où l’intérêt d’un label 🏅.
Au lancement du projet en 2018, l’Ademe avait déjà scindé les offres en deux catégories « standard » ou « premium ». Grâce à ce nouveau label VertVolt, elle veut dès 2021 changer un peu ce découpage en proposant des offres de différents « niveaux », un peu comme un guide Michelin de l’électricité ! 😉
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Le niveau 1 correspond à une offre engagée. Elle garantit que votre « fournisseur achète une quantité d’électricité équivalente à celle qu’il vous vend à des producteurs d’énergies renouvelables en France ».
Le niveau 2 attribué par l’Ademe correspond à une offre « très engagée » et va, plus loin que le niveau 1.
La différence avec le niveau 1 est « qu’au moins 25% de l’électricité achetée provient d’installations mises en place par des collectivités territoriales avec une gouvernance partagée ou par d’autres acteurs mais sans soutien public ».
L’Ademe a également ajouté le critère du nucléaire à ces deux niveaux. Si le fournisseur fait appel à l’ARENH pour son offre, elle sera estampillée « avec nucléaire ».
Le label distingue ainsi une offre engagée avec nucléaire, une offre engagée sans nucléaire, une offre très engagée avec nucléaire et une offre très engagée sans nucléaire.
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On l’a dit, en 2018, l’Ademe a structuré le marché de l’électricité en deux, de la manière suivante :
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Cette distinction « standard » et « premium » était déjà une bonne base. Il lui manquait tout de même le critère « d’additionnalité », c’est-à-dire qu’elle n’indiquait pas aux ménages les efforts engagés pour construire de nouvelles centrales renouvelables. L’Ademe a donc pris la décision de rajouter ce critère dans le label.
En plus des différents niveaux attribués aux offres, le texte du label Vertvolt impose des conditions aux fournisseurs qui les proposent (fournisseurs alternatifs ou historiques). Pour l’obtenir, ils doivent indiquer : « La provenance de l’électricité (technologie et région de production) ;
Ce nouveau label a été créé pour apporter plus de transparence. Néanmoins, si vous nous le permettez, on aimerait y ajouter une nouvelle catégorie « niveau 3 ». L’électricité de niveau 3, c’est de l’électricité 100% verte, 100% locale et 100% produite par des particuliers. En somme, c’est une énergie responsable, citoyenne et engagée ! 😉
Comment est-ce possible ? Par le biais de l’autoconsommation solaire. En installant des panneaux photovoltaïques sur leur toit ou dans leur jardin, les Français.es peuvent produire et consommer leur propre électricité. Ainsi, on réduit sa facture d’électricité et on participe directement à la transition énergétique. Et si toute l’énergie n’est pas utilisée ? On peut alors la revendre. Elle est réinjectée sur le réseau et pourra servir aux voisin.es. L’autoconsommation est considérée comme une des meilleures solutions pour réduire la pression sur le réseau, lutter contre le changement climatique et assurer la transition énergétique tout en protégeant l’environnement.
Pour vous accompagner, Ekwateur propose des solutions d’électricité et de gaz vert, ainsi que des solutions d’autoconsommation. Nous avons même un guide entier pour vous donner des conseils sur l’autoconsommation. En tant que fournisseur renouvelable, notre objectif est de vous faciliter la vie le plus possible, tout en nous mobilisant pour la lutte contre le réchauffement climatique. Alors, prêt-e à mettre du soleil dans votre énergie ? ☀️
Et par ailleurs on propose aussi de nombreux articles pour vous aider à mieux naviguer dans le marché de l'énergie, en voici quelques uns :