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Une île isolée avec son réseau électrique.
Une île isolée avec son réseau électrique.

ZNI : qu’est-ce que c’est ?

Historiquement, les centrales de Lucciana et Vazzio, respectivement au gaz et au fioul et gaz, assurent la majorité de la production électrique encore aujourd'hui. Si elles permettent une grande stabilité du réseau, elles sont très polluantes. Les ZNI (Zones Non Interconnectées) sont des lieux hors Hexagone où l'électricité n’est pas connectée au réseau électrique national français. De ce fait, ces territoires doivent produire leur propre électricité pour pouvoir la consommer. Sans la puissance de production du réseau européen (en Europe continentale, on peut acheminer de l'électricité, même entre les différents pays), les ZNI font face à des défis d’ampleur.

Zoom sur ces zones et les solutions apportées pour produire de l'électricité.

En résumé


Une ZNI, c’est quoi ?

Une ZNI possède donc son propre réseau électrique, ou un réseau qui n’est pas relié au réseau dans l'hexagone. Les ZNI françaises sont pourtant habitées et doivent donc produire de l'électricité localement ; elles se caractérisent par : 

  • une histoire dominée par les ressources fossiles : la plupart des centrales qui produisent de l'électricité dans les ZNI étaient à fioul ou charbon. Aujourd'hui, heureusement, les énergies renouvelables jouent un rôle croissant ;
  • un coût plus élevé qu'en Hexagone : les ZNI se distinguent pas un prix au kWh plus élevé, à cause de la petite échelle du secteur et de l'utilisation des énergies fossiles ;
  • la péréquation pour éviter la flambée des prix : les habitants-es n’ayant pas à subir cette injustice, on pratique donc la péréquation pour qu’iels paient le même tarif que sur le continent ;
  • des zones polluantes dans des écosystèmes fragiles : parce qu'elles utilisent des énergies fossiles, les ZNI sont particulièrement polluantes, le tout, sur des îles ou territoires déjà menacés par le réchauffement climatique ;
  • des défis techniques et logistiques : l’isolement est un véritable défi en cas de panne ou surcharge du réseau (qui peut arriver plus rapidement, puisque celui-ci est de taille plus réduite).
  • L’absence de concurrence sur la fourniture d’électricité, seul EDF-SEI est autorisé à commercialiser des offres sur ces territoires.

Quels territoires sont concernés ?

Les ZNI sont présentes un peu partout dans le monde. En effet, plusieurs territoires français en dehors de la France Hexagonale sont concernés.

Des plus proches…

🏝️ La Corse est un parfait exemple d’une grande ZNI proche de la Hexagone. En effet, avec 350 000 habitants-es, l’Île de Beauté est une ZNI produisant une bonne quantité d'électricité, qui doit rester fiable.

Le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique ou encore de biomasse) tente de contrecarrer cet état de fait. L’objectif annoncé est clair, 40 % de l'électricité de l'île devra être assurée par des énergies renouvelables d’ici 2030.

⛵ Les îles bretonnes du Ponant (les îles de Sein, Molène, Ouessant et Chausey) (sont également des ZNI. Ici aussi, la production d'électricité se fait encore massivement au fioul. Cependant, des projets pour produire de l'électricité à partir d'énergies renouvelables se multiplient et les objectifs sont ambitieux.

  • A Ouessant, on prévoit d’atteindre les 100 % de renouvelables d’ici 2030. Cela demande une augmentation de la part d'électricité verte de près de 70 % !

Aux plus éloignés !

Les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer) sont tous des ZNI.

Pour ces zones, la difficulté tient à l’éloignement avec la Hexagone. Tous ces départements et régions sont donc particulièrement dépendants des énergies fossiles, encore aujourd'hui. Et pourtant, ces zones possèdent aussi des ressources renouvelables (soleil, proximité avec la mer, activité géothermique) pour une transition énergétique réussie !

  • La Guadeloupe détient ainsi un potentiel qui pourrait couvrir en 35 et 53 % de ses besoins énergétiques d’ici 2030 ;
  • La Martinique pourrait couvrir entre 58 et 73 % de ses besoins énergétiques d’ici 2030 ;
  • La Réunion pourrait produire entre 35 et 53 % de ses besoins énergétiques d'ici 2030 ;
  • Mayotte est lésée par les études concernant son potentiel de développement, toutefois, on peut arguer qu’une augmentation de la part de renouvelable dans son mix énergétique est prévue.

La transition énergétique est donc en marche dans les DROM, qui ont en plus l’avantage d’être d’excellents laboratoires pour des projets, grâce à l'échelle réduite des réseaux électriques.

La Guyane connaît une autre spécificité, l’immensité de son territoire et l’isolation de certaines habitations. De ce fait, beaucoup de ménages emploient des groupes électrogènes ou utilisent des solutions d'autoconsommation comme les panneaux solaires photovoltaïques, pour s’alimenter en électricité.

Les COM (Collectivités d’Outre-Mer) comme la Polynésie française, Saint-Pierre-et-Miquelon ou Wallis-et-Futuna, sont des ZNI encore plus isolées et/ou petites que les autres. Le défi de l’autosuffisance énergétique y est donc prégnant.

  • La Polynésie française est, sans surprise, encore fortement dépendante des énergies fossiles. Il reste encore du chemin à faire, quand on sait que 80 % des 643 GWh consommés en 2022 provenaient d’énergies fossiles. L’espoir, c’est que le solaire est en forte croissance.
  • Saint-Pierre-et-Miquelon consomme principalement du fioul pour les 100 GWh d'électrique que l’île consomme chaque année. Le climat rude rend difficile le déploiement de technologies, telles que les éoliennes ou les panneaux solaires.
  • A Wallis-et-Futuna, c’est le diesel qui sert principalement à produire l'électricité. Les énergies renouvelables y sont encore marginales, elles sont, malgré tout, en développement.

Pourquoi les ZNI sont-elles en retard dans la transition énergétique ?

Une constante apparaît dans les ZNI : un retard sur la transition énergétique et l'utilisation plus importante de ressources fossiles pour la production d'électricité. En admettant que le nucléaire change la donne en Hexagone, le sentiment d’être placé au second rang semble légitime pour ces régions.

Même si les îles situées près de l' Hexagone, en Bretagne, sont bien plus petites et permettent donc une conversion du mix énergétique plus simple, il reste que ces régions pourtant bien françaises sont en retard par rapport à celles de l' Hexagone. 

La dépendance aux aides et subventions des acteurs locaux freine les transformations nécessaires dans un contexte d’isolement politique et économique. Dans un si grand pays comme l’hexagone, les priorités nationales se disputent et celleux qui sont en minorité à la table des négociations ont souvent peu l’occasion de revendiquer des choses.

Heureusement, face à ses engagements pour une neutralité carbone d’ici 2050, la France a compris l'utilité de ses ZNI pour lancer des projets pilotes qui s'adaptent aux ressources locales. Cela contribue à une amorce de changement qui est bienvenu dans des régions où les coupures d'électricité ne sont pas rares, ce qui illustre le fossé qui les sépare encore de l' Hexagone.

Une électricité verte pour participer à la transition énergétique !

Opter pour une électricité verte, c’est permettre le développement des énergies renouvelables. Les kWh produits sont les mêmes qu’avec du nucléaire ou des énergies fossiles, à une différence près, ils proviennent d’énergies renouvelables comme le solaire, l’éolien ou encore l’hydraulique ! Grâce au système des Garanties d’Origine, on va faire en sorte que chaque kilowatt/heure d’électricité que vous consommez sur une année soit injecté dans le réseau sous forme d’électricité verte ! Pas mal non ?

Plonger dans la transition énergétique en découvrant une ressource qui ne heurte pas la planète !

Bien qu’elles aient été longtemps abandonnées, et en raison d’une prise de conscience écologique, les ZNI ont acquis au fil des années le statut de laboratoires pour les énergies de demain. La France, avec sa richesse géographique, possède un vivier naturel et humain à même de relever les défis de la transition énergétique, en accord avec les spécificités géographiques de toutes les zones. Car l’objectif de neutralité carbone en 2050 ne concerne pas que la France hexagonale.

Sources :

https://presse.ademe.fr/2019/06/etude-ademe-guadeloupe-reunion-martinique-lautonomie-energetique-en-2030-est-elle-possible.html 

https://librairie.ademe.fr/energies-renouvelables-reseaux-et-stockage/4173-vers-l-autonomie-energetique-des-zones-non-interconnectees-zni.html 

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