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Un ampoule allumée avec différents pictogrammes
Un ampoule allumée avec différents pictogrammes

La crise sanitaire du Covid-19 pourrait-elle mettre à mal le marché des énergies renouvelables ?

Vous ne voyez pas où nous voulons en venir ? Il est vrai que le rapprochement n’est pas évident à la première lecture et pourtant, il existe bel et bien.


Une attention centrée sur la crise sanitaire

Il est normal et totalement légitime que toute notre attention soit centrée sur les besoins du personnel soignant et sur la façon d’enrayer le plus rapidement et dans les meilleures conditions possible cette crise. De fait, l’attention portée sur les autres sujets actuels diminue. Et même si l’on en parle moins, ne vous méprenez pas, l’urgence climatique est toujours belle et bien présente même si le confinement permet à la planète de respirer. Pour autant, nous le savons tous pertinemment, il est crucial de faire des progrès aujourd’hui d’un point de vue climatique et la menace d’un désintérêt pour l’urgence climatique à plus long terme est belle et bien présente notamment via l’économie.

En effet, avec le ralentissement de l’économie, il est aujourd’hui compliqué de débloquer des fonds pour faire avancer les projets liés aux énergies vertes surtout dans les domaines de l’énergie solaire, éolienne et des batteries. La question d’innover sur le plan des énergies renouvelables ne se pose même plus actuellement. Pour l’instant, les ressources disponibles vont aux entreprises en difficulté ainsi qu’aux banques pour qu’elles soutiennent l’activité. De plus, cette situation fait craindre un krach boursier ainsi qu’une récession. Si cette situation venait à se préciser, les financements destinés aux énergies vertes seraient relayés très loin au profit de mesures visant à sauver l’économie le mieux possible.

Des approvisionnements fortement ralentis

Saviez-vous que la Chine fabrique 66% des panneaux solaires photovoltaïques du monde, les deux tiers des moulins à vent électrogènes du monde et 69% des batteries lithium-ion du monde ? Selon un article paru dans le journal Le Monde, c’est le cas. Et avec le Covid-19, c’est toute la Chine qui s’est trouvée fortement ralentie. Entre la baisse de production et l’interruption des circuits d’approvisionnement, l’industrie en général et plus particulièrement celle des énergies renouvelables s’est trouvée très impactée. En effet, un seul pays qui s’occupe d’approvisionner une partie conséquente du monde, cela peut vite devenir dangereux. C’est en partie la réflexion que s’est faite l’Europe en prévoyant à l’avenir de ne pas dépendre que d’un seul pays.

Une demande en énergie moins importante et des prévisions d’énergies renouvelables revues à la baisse

En effet, depuis le début de la crise la consommation d’énergie en France a changé et a baissé. Nous en avions déjà parlé, avec la mise en place du confinement et les gens cloitrés chez eux, la consommation n’est plus la même et l’arrêt de certaines industries a créé une baisse de la demande en énergie (-15% le mercredi 18 mars par rapport à mars 2019). Et puisque la demande en énergie est moins importante, la demande en énergie renouvelable également. C’est pourquoi, selon un rapport du cabinet Bloomberg NEF, les analystes ont même revu à la baisse leurs prévisions pour l’année 2020. En effet, ces derniers avancent maintenant une demande mondiale en énergie solaire de l’ordre de de 108 à 143 GW alors que les prévisions annonçaient initialement une demande autour de 121 à 152 GW. Les installations productrices d’énergie solaire seraient donc en recul pour la première fois depuis le début des années 80.

L’éolien subit le même sort puisque les prévisions initiales de 75,4 GW pour l’année 2020 pourraient ne pas être atteintes. Cependant, le rapport reste optimiste et stipule « s’attendre malgré tout à une année record en matière d’installation ».

De plus, avec la baisse importante du prix du pétrole, il est probable que les usagers se tournent à nouveau vers la voiture à essence au détriment de la voiture électrique entraînant donc une baisse de la demande de batterie. Pour preuve, les actions de Tesla se sont effondrées dans le courant du mois de mars.

Enfin, le recours accru aux emballages plastiques pour renforcer les mesures sanitaires visant à endiguer la propagation du virus met à mal les progrès qui pouvaient être faits en matière d’économie circulaire. Cependant, le rapport assure que l’impact de cette demande serait minime sur l’économie circulaire à long terme.

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La technologie peut-elle nous permettre d’adapter nos modes de consommation ?

Comme tout n’est jamais tout noir ou tout blanc, la pandémie du Covid-19 aura permis de mettre en lumière des modes de fonctionnement beaucoup moins gourmands en carbone comme par exemple le télétravail, la limitation des déplacements professionnels, les visioconférences ainsi que l’enseignement à distance.

Les entreprises de réalité virtuelle aimeraient même aller encore plus loin et proposer de vivre les évènements grâce à des casques de réalité virtuelle. Le groupe HTC a donc annoncé que les participants prévus pour la conférence sur Vive pourraient y assister via les fameux casques. Car, sans surprise, l’évènement physique a été annulé. Et si cette configuration marchait à grande échelle cela pourrait réduire les déplacements en avion très gourmands en carbone et avoir ainsi un réel impact sur nos émissions de CO₂.

Si le tableau peut paraître un peu sombre de prime abord, certaines initiatives de nouveaux modes de fonctionnement durant cette crise sanitaire pourraient être amenées à perdurer dans le temps et ainsi amorcer un changement doux, mais présent des modes de consommation. En attendant, continuez à rester chez vous pour votre propre bien et prenez soin de vous et de vos proches. Toute l’équipe d’Ekwateur vous envoie son amour et son soutien !

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