MaPrimeRénov’ 2024 : quels sont les grands enjeux de la nouvelle réforme ?

Au début de l'année 2024, le dispositif MaPrimeRénov’, conçu pour soutenir la rénovation énergétique des logements a subi une réforme d’ampleur. Depuis le 1er janvier, elle a été divisée en deux programmes :

Pour bien comprendre le changement de cap du gouvernement, il convient de bien appréhender ce qu'impliquent ces deux programmes.

Baptisée également « MaPrimeRénov’ décarbonation », cette aide encourage les installations de systèmes de chauffage fonctionnant aux énergies renouvelables. La prime pouvait financer des travaux d'isolation ou de ventilation à condition également de remplacer un vieil appareil de chauffage.

Pour engager les passoires thermiques, les logements classés F et G au diagnostic de performance énergétique (DPE), le gouvernement avait décidé de l’exclure de ce programme dès le 1er juillet 2024 au profit de MaPrimeRénov’ Accompagné.

MaPrimeRénov’ Accompagné, comme son nom le laisse présager, permet de financer des travaux de rénovation d’ampleur à condition d’être accompagné. Pour assurer le suivi des projets de rénovation, il faut faire appel à un tiers de confiance : MonAccompagnateurRénov’.

Les travaux menés doivent permettre de gagner deux classes au DPE à minima. L’aide permet de financer jusqu’à 70 000 € de travaux.

Désormais, il ne sera plus nécessaire d’entamer des travaux de chauffage pour pouvoir procéder à l’isolation thermique du logement ni pour changer le système de ventilation. Ces travaux par geste pourront être entrepris de nouveau.

De la même manière, les logements classés F ou G ne seront pas contraints de passer par une rénovation globale dès le 1er juillet 2024. Ces deux mesures sont mises en suspens jusqu’au 1er janvier 2025.

Alors que les dossiers de demande d’aides ont chuté de 40% en janvier et février 2024 par rapport à l’an dernier, le gouvernement a décidé de changer son fusil d’épaule en cours d’année. « Mieux vaut une rénovation globale à un mono-geste, mais mieux vaut un mono-geste plutôt que pas de rénovation du tout » a fait savoir Christophe Béchu, Ministre de la Transition écologique rapporte le média Les Echos.

En effet, si la rénovation globale doit rester la priorité, la réforme de MaPrimeRénov’ initiée en janvier avait freiné les ménages qui pour beaucoup ont du mal à se lancer. « Les rénovations d'ampleur sont évidemment les plus efficaces, mais les imposer de manière trop forte et trop rapide a abouti aujourd'hui à bloquer le marché, comme nous l'avions prévu », déplore la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb).

En outre, la réforme pêche par le manque d’Accompagnateurs Rénov’ qui tend à ralentir les projets. Aujourd’hui, pas toujours simple de trouver un accompagnateur. Mais, le gouvernement entend accélérer les homologations.

« Nous allons homologuer 600 structures supplémentaires dans les semaines qui viennent. Chacune de ces structures a 6 ou 7 accompagnateurs, ce qui signifie que des milliers de Mar vont être déployés sur le territoire. » a promis le ministre délégué en charge du Logement, Guillaume Kasbarian.

Enfin, dernier point bloquant, celui du manque d’artisans Reconnus Garants de l’Environnement (RGE), obligatoire pour prétendre aux primes à la rénovation énergétique. Les autorités publiques simplifieront donc l’obtention du label RGE.

Reste à savoir exactement quand cette réforme entrera en vigueur. Le décret de mise en application devrait rapidement paraître a fait savoir le gouvernement.