Même si le secteur de la mobilité a été fortement impacté par la pandémie du Covid-19, les biocarburants ont encore de beaux jours devant eux.
France et Union Européenne : un climat favorable au développement des biocarburants
Afin de lutter contre le réchauffement climatique et de diminuer leurs émissions de gaz à effet de serre, l’Union Européenne et la France ont ainsi fait du développement et de la démocratisation des biocarburants l’une de leurs priorités.
À l’échelle de l’Union Européenne, les objectifs liés aux biocarburants sont régis par la révision de la directive EnR (directive 2018/2001 également appelée EnR2). Cette directive a été publiée le 21 décembre 2018. Elle fixe notamment un objectif de 14% d’énergies renouvelables dans les transports en 2030.
En France, la Loi de Finances de 2005 a ainsi instauré la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP), depuis renommée Taxe Incitative relative à l’Utilisation de Biocarburants par la Loi de Finances 2019. Cette taxe permet de pénaliser les opérateurs qui mettent à la consommation une proportion de biocarburants inférieure à l'objectif d'incorporation défini par la Loi de Finances.
Comme le rappelle le Ministère de la Transition Ecologique, les objectifs d'incorporation de biocarburants en France augmentent également chaque année depuis 2009. En 2021, ils sont de 8,6% pour l’essence (contre 7% entre 2009 et 2013) et de 8% pour le gazole (contre 7% également entre 2009 et 2013).
Développement de biocarburants dits avancés
Les biocarburants actuellement commercialisés sont majoritairement des biocarburants dits de première génération. Comme nous l’avons vu précédemment, ils font aujourd’hui face à une limite majeure. Ils sont composés de produits initialement destinés à l’élaboration de produits alimentaires. Des biocarburants dits de seconde et de troisième génération ne nécessitant pas de ressources alimentaires ont donc été développés. Ces biocarburants sont parfois désignés sous le terme de biocarburants avancés. Les biocarburants de deuxième génération sont produits à partir de biomasse lignocellulosique (en d’autres termes du squelette non comestible des arbres et des plantes). Les biocarburants de troisième génération sont produits à partir de micro-organismes et notamment de micro-algues.
À ce jour, l’avancement des projets de recherche et développement ne permet pas encore l’industrialisation des biocarburants de seconde et de troisième génération.
Des objectifs d’incorporation spécifiques aux biocarburants avancés ont néanmoins déjà été mis en place. Ils sont définis dans la Programmation Pluriannuelle de l’Energie. Pour la filière essence, ils s’élèvent à 1,2% en 2023 et à 3,8% en 2028. Pour la filière gazole, ils sont de 0,4% en 2023 et de 2,8% en 2028. En vertu de la Loi de Transition Ecologique pour la Croissance Verte, la priorité doit également être accordée au développement de biocarburants avancés.
Un autre type de biocarburant est également aujourd’hui en cours de développement : le biogaz naturel pour véhicule (bio-GNV). Il est constitué de biométhane et se commercialise sous deux formes : le gaz naturel comprimé (GNC) et le gaz naturel liquéfié. Le bio-GNV présente des bénéfices environnementaux indéniables, puisque « le CO2 émis lors de la combustion du biométhane est intégralement compensé en amont par le CO2 capté depuis l’atmosphère (par photosynthèse) durant la croissance des plantes » selon l’IFP Energies Nouvelles. Cela permet au bio-GNV d’avoir un bilan carbone neutre. Il est pour l’instant réservé aux usages industriels comme le fret routier ou les flottes de bus.
D’ici là, vous pouvez toujours choisir d’utiliser du biométhane pour vous chauffer grâce à Ekwateur. 😉