
Le développement durable : qu’est-ce que c’est et où en est-on ?
On en entend parler partout, tout le temps : dans les discours des dirigeant·e·s, dans les stratégies des entreprises, dans les médias… Pourtant, lorsqu’on pose la question « C’est quoi, exactement, le développement durable ? », les réponses varient et restent souvent floues. Alors, reprenons les bases et voyons comment ce concept, devenu incontournable, structure aujourd’hui nos façons de produire, consommer, travailler et même d’habiter la planète !
23 septembre 2020
·Mise à jour le 5 décembre 2025 à 16:46
Lecture 7 mn
En résumé
Le développement durable, défini en 1987, consiste à répondre aux besoins présents sans nuire à ceux des générations futures.
Il repose sur trois piliers - environnement, social, économie - alors que les tensions climatiques et sur les ressources s’accentuent.
Les 17 ODD adoptés par l’ONU en 2015 guident l’action mondiale, tandis que les États, entreprises et citoyens adaptent leurs pratiques face à des émissions mondiales atteignant 53 milliards de tonnes de CO₂ éq.
Développement durable : définition et origine
D’où vient le développement durable ?
Le concept de développement durable apparaît pour la première fois en 1987, dans le rapport Brundtland rédigé pour l’ONU. On y lit cette définition devenue célèbre :
« Un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. »
L’idée peut sembler évidente aujourd’hui, mais elle était visionnaire à l’époque. Il s’agissait de concilier développement économique, progrès social et respect des limites écologiques de la planète.
Dès lors, ce principe a guidé les grandes conférences internationales, de Rio en 1992 à l’Agenda 2030 en 2015, qui donnera naissance aux 17 Objectifs de développement durable ou ODD (mais on y reviendra un peu après, patience).
Une préoccupation environnementale en hausse
Si le développement durable a pris autant d’ampleur, c’est parce qu’il répond à une réalité : nous sommes entrés dans une phase de tensions inédites. Tensions sur les ressources, sur le climat, sur la biodiversité, sur nos modèles économiques, etc.
En France, la prise de conscience se traduit aussi par des investissements massifs. En 2022, 64 milliards d’euros ont été consacrés à la protection de l’environnement¹.
La société dans son ensemble (État, entreprises, citoyens) a donc dû intégrer ces enjeux pour continuer à avancer sans dégrader le terrain pour les générations suivantes !
Sur quoi est fondé le développement durable ?
Pour fonctionner, le développement durable repose sur un équilibre entre trois piliers. Pas de suspense : ils sont tous essentiels.
1. Le pilier environnemental
Il concerne la protection des écosystèmes, du climat, de l’eau, des sols et des ressources naturelles. C’est celui auquel on pense le plus souvent, car c’est (malheureusement) le plus visible : pollution, canicules, disparition d’espèces, etc.
Depuis les années 1980, par exemple, l’Union européenne a serré la vis sur la pollution de l’air. Résultat : les émissions des principaux polluants ont nettement chuté au fil du temps.
En parallèle, côté biodiversité, le tableau est moins réjouissant. Le nombre d’espèces menacées continue d’augmenter sous la pression humaine (destruction des habitats, surexploitation, pollution, espèces invasives…). Signe qu’un long chemin reste à parcourir !
Le pilier social
Accès à la santé, à l’éducation, à un logement digne, réduction des inégalités, cohésion des territoires… Autant de leviers indispensables pour garantir à tous·tes des conditions de vie décentes. En somme, un développement qui laisse une partie de la population de côté… n’est pas durable.
Et si certains voyants passent au vert, d’autres restent encore à l’orange. Selon le rapport sur les statistiques sanitaires mondiales 2025, les progrès sociaux à l’échelle mondiale sont contrastés :
- Grâce au recul du tabagisme, à une meilleure qualité de l’air et à un meilleur accès à l’eau potable et à l’hygiène, 1,4 milliard de personnes vivent en meilleure santé qu’avant.
- En revanche, l’accès universel aux services de santé essentiels reste loin du compte : seules 431 millions de personnes supplémentaires peuvent aujourd’hui se soigner sans s’endetter, et environ 637 millions sont mieux protégées en cas d’urgence sanitaire².
Bref, on avance… mais pas assez vite pour que la santé soit réellement un droit pour tous·tes.
Le pilier économique
Il s’agit de soutenir une économie qui crée de la valeur et des emplois sans abîmer la planète ni creuser les inégalités. Un défi… mais aussi une vraie opportunité de réinventer notre modèle.
Et justement, cette réinvention est déjà en marche. En France et en Europe, de nouveaux modèles économiques émergent pour répondre aux enjeux sociaux et environnementaux tout en boostant l’activité. Parmi eux :
- L’économie collaborative, qui mise sur l’usage plutôt que la propriété (covoiturage, location entre particuliers, AMAP…).
- L’économie circulaire, qui consiste à produire autrement : moins de déchets, plus de réemploi, de recyclage et d’écoconception. Près de 80 % des entreprises françaises la considèrent déjà comme un enjeu business majeur.
- L’économie de la fonctionnalité, qui ne vend plus un produit, mais un service global, pensé pour durer et répondre aux besoins réels. Près de 150 dirigeant·es français·es se sont déjà lancé·e·s dans cette approche plus sobre et plus performante, à l’image de Blablacar, le géant du covoiturage.
- L’économie sociale et solidaire (ESS), bien ancrée dans le paysage français, avec 2,4 millions de salariés et des milliers d’emplois créés chaque année. Une économie où utilité sociale et performance vont de pair³.
En bref, loin de freiner l’économie, la transition durable ouvre la voie à des modèles plus efficaces, plus locaux, plus résilients… et souvent plus malins.
À lire aussi
Panorama des pays et villes champions du développement durable
Les principes du développement durable
Derrière les piliers, il y a aussi des principes qui guident l’action. Ils forment un peu la “boussole” du développement durable et permettent de garder le cap vers un modèle plus juste et plus responsable.
- La solidarité, d’abord. Entre pays, entre générations, entre citoyens. Un principe qui impose de gérer les ressources et d’organiser nos sociétés pour que chacun·e puisse en bénéficier, aujourd’hui comme demain.
- La précaution, ensuite. Quand un risque pour l’environnement ou la santé est identifié, on évite de jouer avec le feu. Limiter les émissions de CO₂ pour freiner le changement climatique en est l’un des exemples les plus parlants.
- La participation tient aussi une place importante. Le développement durable fonctionne mieux quand tout le monde peut s’exprimer et contribuer (habitants, associations, professionnels, jeunes, etc.). Certaines collectivités mettent même en place des conseils d’enfants ou de jeunes pour les associer aux décisions.
- Enfin, il y a la responsabilité. Chacun·e a un rôle à jouer (citoyens, entreprises, agriculteurs, industriels) et celui qui pollue ou dégrade doit réparer ou compenser. C’est le principe du “pollueur-payeur”, appliqué par exemple via des taxes environnementales.
Ces principes sont parfois en tension avec notre modèle de consommation actuel, mais ils restent essentiels pour construire une société plus équilibrée et durable.
Que sont les Objectifs de Développement Durable (ODD) ?
Les Objectifs de Développement Durable, ou ODD, ce sont un peu la to-do list mondiale pour rendre la planète plus juste, plus vivable et… plus durable, tout simplement.
Adoptés par l’ONU en 2015 et entrés en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2016, ils fixent 17 grands objectifs à atteindre d'ici à 2030. Ils prennent la suite des « Objectifs du Millénaire » (2000-2015), qui avaient déjà permis des progrès importants (notamment contre la pauvreté et la faim), mais montraient leurs limites. Trop centrés sur les pays en développement, pas assez transversaux, et pas vraiment taillés pour répondre aux défis planétaires d’aujourd’hui.
Avec les ODD, on change d’échelle : un cadre global, commun à tous les pays, qui englobe à la fois l’économie, le social et l’environnement.
En résumé, 17 priorités pour construire un modèle plus équitable, résilient et prospère.
| N° | Objectif | Description | Exemples d’actions |
|---|---|---|---|
| 1 | Pas de pauvreté | Lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes | Accès à l’emploi, protections sociales |
| 2 | Faim zéro | Sécurité alimentaire et agriculture durable | Réduction du gaspillage |
| 3 | Bonne santé | Accès aux soins, prévention | Qualité de l’air, vaccination |
| 4 | Éducation de qualité | Éducation accessible et inclusive | Lutte contre le décrochage |
| 5 | Égalité des sexes | Parité, autonomisation | Lutte contre les violences |
| 6 | Eau propre | Accès à l’eau et à l’assainissement | Infrastructures d’eau potable |
| 7 | Énergie propre | Énergies renouvelables accessibles | Électricité verte, autoconsommation |
| 8 | Travail décent | Croissance durable et emploi | Économie responsable |
| 9 | Industrie innovante | Innovation durable, infrastructures | Mobilité propre |
| 10 | Inégalités réduites | Inclusion et solidarité | Accès aux droits |
| 11 | Villes durables | Urbanisme écologique | Mobilités douces |
| 12 | Consommation responsable | Gestion durable des ressources | Recyclage, réemploi |
| 13 | Action climatique | Réduction des émissions | Plan climat |
| 14 | Vie aquatique | Protection des océans | Lutte contre les plastiques |
| 15 | Vie terrestre | Préservation des forêts et sols | Reboisement |
| 16 | Paix et justice | Institutions solides | Accès à la justice |
| 17 | Partenariats | Coopération internationale | Programmes multi-acteurs |

Source : La Fonda
Bon à savoir
Pas moins de 193 pays se sont engagés à atteindre les 17 objectifs de développement durable d’ici à 2030 !
Comment le développement durable transforme notre société
Aujourd’hui, le développement durable n’est plus une option, c’est un cap. Et il influence la façon dont les acteurs publics, privés et citoyens sont censés évoluer.
Les territoires et les États
Les politiques publiques jouent un rôle clé dans le développement durable. Plans climat, rénovation énergétique, normes environnementales… et surtout une action climatique de plus en plus guidée par les données.
Les Chiffres clés du climat 2025 dressent un tableau clair. Le changement climatique s’accélère, les émissions mondiales atteignent désormais 53 milliards de tonnes de CO₂ éq et continuent de progresser.
L’Europe, elle, parvient à réduire ses émissions de 36 % depuis 1990, même si les transports sont désormais son premier secteur émetteur.
En France, les émissions territoriales ont reculé de 32 %, mais notre empreinte carbone réelle reste élevée, notamment à cause des importations.
En réponse, les États renforcent leurs engagements. L’Union européenne vise une baisse d’au moins 55 % des émissions nettes d'ici à 2030 et la neutralité carbone en 2050. La France s’inscrit dans cette trajectoire avec sa stratégie bas-carbone et prépare le pays à des scénarios de réchauffement pouvant atteindre +4 °C en 2100⁴.
Les entreprises
Les entreprises doivent désormais prouver qu’elles agissent réellement pour réduire leur impact social et environnemental (RSE, bilan carbone, réduction des déchets, sobriété énergétique, transparence, etc.). Depuis 2017, la loi sur le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises françaises (plus de 5 000 salariés en France ou 10 000 dans le monde) de mettre en place un plan pour repérer et prévenir les risques sociaux et environnementaux sur toute leur chaîne d’approvisionnement.
D’après l’Insee, plus d’une société sur deux de 50 salarié·es ou plus mène des actions RSE, et l’engagement augmente avec la taille de l’entreprise. Les secteurs de l’énergie et de l’environnement sont particulièrement en avance.
Concrètement, les entreprises impliquées changent leurs façons de faire : achats plus responsables, meilleure gestion des déchets, réduction des émissions, attention à la biodiversité, lutte contre les discriminations ou encore prévention des risques au travail. Certaines pratiques, comme le recyclage, sont même devenues quasi universelles⁵.
Les citoyens
Les habitudes changent. De plus en plus de Français·ses revoient leur façon de se déplacer, de consommer, de se loger ou même de choisir leur énergie. L’économie circulaire, la réparation, la seconde main et les énergies renouvelables gagnent du terrain, signe que la transition trouve son chemin dans le quotidien. En 2023, ce sont pas moins de 64 % des Français·es qui ont acheté un produit d'occasion au cours des 12 derniers mois⁶.
Mais le tableau n’est pas parfait. Le baromètre GreenFlex–ADEME 2025 montre que seuls 13 % des citoyens estiment faire tout leur possible pour consommer autrement, contre 18 % l’année précédente. L’envie de mieux faire reste forte, mais elle se heurte à un contexte qui pousse encore largement à acheter plus : promotions omniprésentes, renouvellements rapides des produits, marketing agressif.
Résultat, 77 % des Français ont l’impression que les marques incitent à trop consommer.
En clair, les comportements évoluent, mais la cohérence du système reste un défi. La volonté avance, l’environnement d’achat, lui, pas toujours.
À lire aussi
Qu’est-ce que le Green Friday, « concurrent » écolo du Black Friday ?
Quel rôle pour Ekwateur ?
Chez Ekwateur, on ne se contente pas de parler transition, on la met en mouvement, tous les jours, avec vous. Notre terrain de jeu, c’est l’ODD 7 : une énergie propre, moderne et accessible. Et c’est exactement ce qu’on s’efforce d’apporter.
- Nous proposons de l’électricité verte certifiée, pour permettre à chacun·e de choisir une énergie qui soutient réellement la transition énergétique.
- Nous encourageons aussi l’autonomie énergétique grâce à des solutions d’autoconsommation simples à installer, pour produire et consommer sa propre énergie.
- À cela s’ajoute un accompagnement vers des usages plus sobres. Conseils conso, gestes malins, astuces pour alléger sa facture sans perdre en confort, etc. Parce que la sobriété, ce n’est pas se priver, c’est consommer intelligemment.
Nous sommes aussi entreprise à mission et certifiés B Corp, un label exigeant qui distingue les entreprises ayant un impact sociétal et environnemental positif. Concrètement, cela signifie que nous intégrons nos engagements dans nos statuts, que nos pratiques sont évaluées sur des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, et que nous nous engageons à progresser en continu.
À lire aussi
Nous sommes certifiés B Corp 🎉 !
Notre conviction est simple : personne ne peut transformer le monde tout·e seul·e. Mais ensemble, citoyens, entreprises et territoires, on peut vraiment faire bouger les lignes et créer un futur plus propre !
¹https://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/media/8206/download?inline
²https://www.who.int/fr/news/item/15-05-2025-who-warns-of-slowing-global-health-gains-in-new-statistics-report
³https://www.cci.fr/actualites/les-nouveaux-modeles-economiques
⁴https://www.agenda-2030.fr/a-la-une/actualites-a-la-une/article/chiffres-cles-du-climat-france-europe-et-monde-edition-2025
⁵https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281346#:~:text=Lecture%20%3A%2088%20%25%20des%20soci%C3%A9t%C3%A9s%20de,et%20d'assurance%2C%20France.
⁶https://bigmedia.bpifrance.fr/infographies/5-chiffres-a-connaitre-sur-le-marche-de-la-seconde-main
⁷https://communication-responsable.ademe.fr/barometre-de-la-consommation-responsable-2025-greenflex-et-lademe





