Quelles différences entre le changement climatique et le réchauffement climatique ?

Le changement climatique, c’est l’évolution du climat.

Le climat, ce n’est pas uniquement la météo ou la température. C’est l’évolution des valeurs moyennes d’un ensemble d’événements météorologiques dont font partie la température et la météo et auxquelles on ajoute aussi les précipitations, les vents, l’humidité, la pression, etc. De plus, le climat est mesuré sur des périodes beaucoup plus longues que la météo, sur une période de 30 ans minimum, et sur une zone géographique bien précise. 

Le changement climatique, c’est donc l’évolution de la météo comme des événements météorologiques, sur du long terme.

Le changement climatique, c’est aussi vieux que la Terre elle-même. La source principale d’énergie sur la Terre est le soleil (promis, on vous parle pas d’énergies renouvelables ici), et la plupart des changements climatiques sont liés à cette étoile et à la façon dont ses rayons frappent la Terre.

Plus précisément, le changement climatique non anthropique dépend de trois facteurs principaux :

Pour vous donner une idée précise de l’impact de ces facteurs, prenons un exemple concret : les périodes glaciaires. Depuis plusieurs millions d'années, notre planète connaît des périodes de glaciations extrêmes, comme dans l'Âge de Glace ! 😉 Ces périodes de glaciations sont fortement influencées par la façon dont les rayons du soleil frappent la Terre, ce qui dépend des facteurs que nous venons de mentionner.

 Le changement climatique c’est clair pour tout le monde ? Alors on passe au réchauffement climatique.

Le réchauffement climatique, c’est le petit nouveau de la bande. 😉 Cette appellation désigne uniquement l’augmentation de la température globale observée depuis la fin du 18ème siècle à cause de l’augmentation des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce phénomène a démarré avec la révolution industrielle et a fortement accéléré avec la mondialisation.

Les gaz à effet de serre, ce sont des gaz naturellement présents dans l’atmosphère comme par exemple la vapeur d’eau, le CO₂, le méthane, pour ne citer qu’eux. Ils permettent le phénomène naturel qu’est l’effet de serre (d'où leur nom 😉).

Quand les rayonnements du soleil touchent l’atmosphère terrestre, une partie est réfléchie et renvoyée dans l’espace, et une partie passe au travers pour réchauffer le sol terrestre. La chaleur accumulée dans le sol produit des rayons infrarouges. Ces rayons, soit ils traversent l’atmosphère et ils se perdent dans l’espace, soit ils "rebondissent" grâce aux gaz à effet de serre et reviennent vers la Terre. C’est grâce à ce phénomène que la vie peut exister sur Terre, puisqu'il fait passer la température moyenne de -18 à 15℃.

Cependant, l’utilisation massive des énergies fossiles pour suivre l’évolution de l’espèce humaine depuis la révolution industrielle a entraîné un rejet massif de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cela fait que de moins en moins de rayons infrarouges peuvent se perdre dans l’espace et ils restent piégés sur Terre, augmentant ainsi la température.

Le réchauffement climatique, c’est donc une augmentation récente et globale de la température moyenne due aux activités humaines.

On pourrait se dire que les définitions, bien que différentes, sont assez proches pour qu’on les utilise sans distinction. Cependant, la distinction est importante pour lutter contre les climatosceptiques et surtout contre les arguments du type “il fait froid à New York, on a besoin du réchauffement climatique”. Il ne faut pas confondre météo et climat !

Tout comme les étés qui vont devenir de plus en plus chauds, les hivers vont devenir de plus en plus froids. On peut se demander pourquoi, sachant que les températures augmentent d’année en année.

En fait, c’est parce qu’en Arctique, les températures augmentent environ deux fois plus vite que dans le reste du monde. C’est dû principalement aux circulations atmosphériques et à la composition des régions. En effet, la neige et la glace de la banquise renvoient en temps normal beaucoup de la chaleur du soleil. On appelle le pourcentage de rayons solaire réfléchi par une surface : l’albédo. Plus il est élevé, moins la surface permettra de chauffer la planète. La glace a un albédo de 60% et la neige un albédo pouvant aller jusqu’à 90%. À titre de comparaison, l'albédo de l’océan est de 15% au maximum.

Donc plus la température augmente, plus la glace et la neige fondent, plus la terre, les pierres et l’océan sont touchés par le soleil, plus ils vont emmagasiner de chaleur et plus la température va augmenter. Ce cercle vicieux est une des raisons pour laquelle l’augmentation de la température en Arctique est si rapide.

Vous me direz, « Quel rapport avec les vagues de froid ? » On y arrive. 😉 De nombreux scientifiques pensent que le réchauffement sur l'Arctique a un impact sur le vortex polaire, qui est un courant atmosphérique circulaire protégeant les latitudes moyennes de l’air froid. Ce courant est “étiré” par le réchauffement climatique, et est donc moins en mesure de protéger l’Europe ou le Texas des vagues de froid. Évidemment, plus il fait chaud, plus le vortex est étiré.

Les vagues de froid ne sont qu’un exemple d’un événement qui ne paraît pas relié au réchauffement climatique, mais qui l’est. Alors oui, il est vrai qu’à l’horizon de 2100, si le réchauffement climatique atteint 4 degrés, les vagues de froid auront totalement disparu d’Europe de l’Ouest et des États-Unis. Cependant, dans ce futur, il y aurait aussi une disparition de plus de 90% des espèces animales et des centaines de millions de personnes déplacées. Alors peut-être que malgré ce que peuvent dire certaines personnes, le réchauffement climatique à New York ce n’est pas uniquement avoir moins froid l’hiver. 

Vous voilà armé-e pour répondre à votre tonton climatosceptique à Noël sur la différence entre changement climatique et réchauffement climatique ! 😉