Le secteur du transport est le premier émetteur de gaz à effet de serre et ses impacts sur l’environnement sont nombreux : pollution de l’air, de l’eau, nuisance sonore, modification des paysages ou encore contribution au changement climatique.
15 juillet 2020
·Mise à jour le 8 novembre 2023 à 11:00
Lecture 4 mn
Le transport routier est la première source d’émissions de CO₂, principal responsable du réchauffement climatique. Il est responsable de 33% des émissions de CO₂ en France, selon Ministère de la transition écologique et solidaire. C'est donc le moyen de transport qui émet le plus de CO₂ dans l'atmosphère.
Selon l’Agence européenne pour l’environnement, en 2016, toutes les émissions de CO₂ produites par les transports terrestres sont à 44.4% émises par des véhicules particuliers, 18.4% par des poids lourds et des autobus, 8.4% par des véhicules utilitaires légers et 0.9% par les deux roues.
Le secteur du transport, principalement celui du trafic routier est responsable de la majorité des particules fines qui polluent l’air extérieur. En octobre 2013, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a classé la pollution de l’air extérieur comme cancérigène pour l’homme. Les polluants atmosphériques et particulièrement les particules fines présentent un enjeu sanitaire majeur. En France, une exposition prolongée aux particules fines PM 2,5 réduit l’espérance de vie de 8,2 mois et les PM10 sont à l’origine de 6% des décès prématurés sur notre territoire.
Les recherches de la santé publique ont renforcé le lien entre la pollution de l’air extérieur et celui des pathologies respiratoires et cardiovasculaires. Elles mettent en lumière les effets néfastes sur la reproduction et sur le développement fœtal et neurologique des nouveau-nés. Aujourd’hui les coûts de santé liés à la pollution de l’air (décès prématurés, bronchites chroniques, etc.) représenteraient entre 20 et 30 milliards d’euros par an en France.
Les transports sont bruyants et sont responsables d’une grande partie des nuisances sonores que nous connaissons. En France, pas moins de 10 millions de personnes sont exposées à des bruits supérieurs à 65dBA, dont 3 millions, exposées à des niveaux supérieurs à 70dBA. À savoir, le seuil acoustique de confort est fixé à 55dBA.
À chaque transport ses désagréments sonores :
Des évaluations réalisées en 2011 et en 2015 par Bruitparif et l’Observatoire régional de santé Île-de-France (ORS Île-de-France) ont relevé plusieurs impacts liés aux bruits des transports :
Sur cette base d’étude, il a pu être estimé en février 2019 que le bruit des transports en zone dense de l’Île-de-France était responsable d’une perte de 10,7 mois par habitant en moyenne au cours d’une vie entière. Cette perte pouvant dépasser trois ans pour les personnes les plus exposées au bruit. En 2015 les résultats obtenus étaient d’une perte de 7,3 mois par habitant en moyenne et de 18 mois pour les habitants les plus exposés. La hausse observée au cours des 4 années écoulées est donc considérable.
Les infrastructures liées au transport entrainent des modifications dans les milieux aquatiques, d’une part sur les eaux de surface et d’autre part sur les eaux souterraines. Les transports modifient directement ou indirectement les écoulements des ruisseaux. L’eau de pluie qui lessive les surfaces asphaltées des zones urbaines peut entrainer une pollution diffuse en métaux et hydrocarbures des stations d’épuration. En zone rurale, cette pollution peut atteindre les sols, les nappes phréatiques, les cours d’eau et donc notre consommation.
De plus, dans le transport maritime, nous dénombrons quelques catastrophes écologiques liées aux naufrages de navires pétroliers. Cette pollution pourrait entrainer, à long terme, des extinctions de masse de certaines espèces aquatiques.
De même, les nuisances sonores liées au transport maritime brouillent les lignes de communication utilisées par les animaux marins. Autrefois, deux baleines bleues pouvaient communiquer à travers des océans différents, mais aujourd’hui leur capacité de communication a été réduite de 90% en raison de la pollution sonore générée par les activités humaines. Cela a un impact très important sur la cohésion des groupes et sur leur capacité à trouver un partenaire, fragilisant la conservation de ces espèces marines menacées.
L’utilisation de l’espace lié au développement du secteur du transport entraine un fort impact sur la faune, la flore, le patrimoine, l’agriculture ou encore sur notre qualité de vie.
La création d’axes de transports entraine des coupures et des problèmes de franchissements pour les individus et pour la faune. Cela a pour conséquence d’allonger les trajets piétons ou cyclistes en zone urbaine, ainsi que l’accroissement du sentiment d’insécurité lié aux accidents routiers. En zone rurale, ces infrastructures peuvent impliquer de couper des chemins, diminuer l’attrait touristique d’une région et le lieu de vie de certaines espèces animales.
L’impact des transports sur l’environnement et sur l’homme se ressent à tous les niveaux : local, global, à court et à long terme. Depuis les années 90, nous observons les conséquences de notre mobilité sur nos modes de vie. Malgré l’éveil de la conscience collective sur le sujet, il est possible d’aller encore plus loin ensemble. Si vous aussi, vous souhaitez lutter contre les problèmes liés aux transports et réduire vos émissions de CO₂, vous pouvez opter pour les transports publics, ou si, dans l’immédiat, vous passer de votre voiture vous semble impossible, optez pour une voiture électrique alimentée en électricité verte 😉.