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Les risques de coupure de courant
Les risques de coupure de courant

Maintenance du parc nucléaire : la France risque-t-elle des coupures de courant cet hiver ?

C’est l’hiver et on peut le dire en grelotant « il fait froid ! ». 🥶 Alors que les températures baissent, nous rallumons nos radiateurs électriques et la consommation d'électricité augmente.

De son côté, le parc de centrales nucléaires est à un niveau historiquement bas, ce qui limite fortement la production d’électricité. Après avoir annoncé en novembre 2021 un hiver « sous vigilance particulière » en cas de grand froid, RTE (le gestionnaire de transport d’électricité) a revu son diagnostic fin décembre 2021 et a précisé qu’il se préparait à « exploiter le système en situation dégradée ».

Comment expliquer une telle situation ? Fera-t-on face à des coupures de courant ? Lumière sur le sujet, par Ekwateur, fournisseur d’électricité verte. 🔦


Le réseau d’électricité : une question d’équilibre

En hiver, la consommation d’électricité augmente. C’est logique puisqu’environ un tiers des ménages de l’Hexagone se chauffent à l’électricité.

Malheureusement, l’électricité ne se stocke pas à grande échelle. On doit la consommer au moment de la production. Ce jeu d’équilibriste est assuré par RTE qui doit sans cesse vérifier que coïncident demande et offre.

En effet, si la demande croît et que la production stagne, le réseau électrique est sous tension. Si celle-ci est trop importante, on fait face à un risque de black-out, une panne de courant généralisée.

Maintenance du parc nucléaire français : pourquoi des risques de tension ?

À l’heure actuelle, en France, le mix énergétique repose essentiellement sur le nucléaire. L’atome représente 67,1% de la production d’électricité française, selon le Bilan électrique français 2020 de RTE.

 

Le confinement : trouble-fête dans le calendrier des maintenances

L’Hexagone en est encore largement dépendant. Or, l’épidémie de Covid-19 a bel et bien grippé le système. Les confinements ont bouleversé le calendrier de maintenance des réacteurs nucléaires.

Ces opérations ont été reportées et certaines auront lieu cet hiver. Pour des raisons de sécurité, les centrales nucléaires seront mises à l’arrêt. « Ces arrêts s'ajoutent à ceux liés aux visites décennales prévues de longue date », précise RTE.

 

De nombreux réacteurs à l’arrêt

À la mi-décembre 2021, EDF a annoncé l’arrêt des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Civaux dans la Vienne après y avoir détecté des défauts « à proximité de soudures des tuyauteries du circuit d’injection de sécurité », puis l’arrêt des deux réacteurs de la centrale de Chooz dans les Ardennes.

Les quatre réacteurs en question étant similaires, l’arrêt des réacteurs de la centrale de Chooz se fait à titre préventif pour réaliser des contrôles. L’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines dans le Nord a également dû être arrêté en urgence dans la soirée du 16 décembre, soit un jour après l’annonce de l’arrêt des 4 réacteurs de Civaux et de Chooz.

Aux maintenances reportées à cet hiver à cause du Covid s’ajoutent ces fermetures imprévues et augmentent ainsi la tension sur la production d’électricité.

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Un hiver 2021-2022 sous surveillance

Une production nucléaire historiquement basse

À ce jour, 11 réacteurs sont à l’arrêt. Sur les 56 en service en France, cela représente un défaut de production majeur. RTE précise qu’« il s’agit du niveau le plus bas jamais atteint pour le parc nucléaire à cette période de l’année ».

En comparant la disponibilité hivernale historique avec la courbe rouge qui indique la disponibilité fin 2021 sur ce visuel de RTE, on peut facilement se rendre compte que la situation est tout à fait inédite.

RTE a schématisé les disponibilités prévisionnelles du parc nucléaire

Réactualisation des perspectives d'équilibre offre-demande en électricité pour l'hiver 2021-2022 (fin décembre 2021), RTE

Une situation plus tendue que l’hiver précédent

L’hiver dernier, le réseau se trouvait déjà dans une situation tendue et la poursuite de la pandémie en 2021 n’a pas permis de rattraper le retard de maintenance pris pendant la première année de la pandémie en 2020.

Risque-t-on des coupures de courant cet hiver ?

Suite à l’annonce de l’arrêt des quatre réacteurs de Civaux et Chooz, RTE a réactualisé son rapport sur l’équilibre entre la demande et l’offre d’électricité fin décembre. C’est ainsi que nous sommes passé-e-s d’un « hiver sous vigilance particulière » à une éventuelle exploitation du système « en situation dégradée ».

Malgré les menaces de tension, RTE fait savoir que les risques de black-out sont écartés. En effet, le transporteur d’électricité a plus d’un tour dans son sac. Il dispose de plusieurs alternatives pour augmenter l’offre en électricité (ou diminuer la demande). Il peut avoir recours à :

  • L’import d’énergie. En important de l’électricité des autres pays, on peut répondre ponctuellement aux besoins de consommation de la population française. Cette solution apparaît comme pratique. Toutefois, elle n’est pas forcément intéressante. Tout d’abord, elle pollue puisque l’électricité importée provient souvent des énergies fossiles. En plus, elle est coûteuse puisque cela implique d’acheter de l’électricité aux pays voisins.
  • L’effacement de consommation industrielle. Il s’agit de demander aux industries très énergivores de soutirer moins d’électricité au réseau. Pour cela, elles peuvent ralentir leur activité à un instant T ou passer sur un groupe électrogène.
  • L’appel à la réduction de consommation grâce à son outil Ecowatt qui fonctionne grâce à un code couleur : orange pour indiquer que les actions de réduction de consommation par les citoyen-ne-s sont appréciées, rouge pour signifier qu’il faut s’attendre à des coupures de courant. Ekwateur propose également Night Watch, une opération similaire pour que vous puissiez vous aussi aider RTE à éviter les coupures de courant aux moments de tension sur le réseau électrique. Devenez-vous aussi un-e veilleur-se de nuit. 🦉
  • Procéder à des délestages en dernier recours. Couper l’électricité de quelques foyers ou entreprises pendant quelques minutes ou quelques heures.

Cette dernière solution n’interviendrait que dans le cas où plusieurs facteurs de tensions auraient lieu en même temps : une vague de froid importante, une absence de vent ou de nouvelles défaillances sur le parc de production. Il est compliqué de prévoir ces éventuelles coupures puisqu’elles dépendent en partie de la météo. La situation du reste de l’hiver va dépendre des températures et de si elles se trouvent en dessous ou au-dessus des moyennes de saison.

Bon à savoir : L’effacement de consommation pour les particuliers existe et c’est très rentable ! Il est proposé par Ekwateur et Voltalis, avec le boitier Narco. En cas de pic de consommation sur le réseau, RTE envoie un signal au thermostat Narco. Le boitier éteint alors vos radiateurs électriques pendant quelques minutes.

Ce faisant, on soulage le réseau au moment des pointes. C’est bon pour le réseau et c’est aussi bon pour vous. Ce sont environ 15 % d’économies d’énergie réalisées sur votre facture d’électricité et jusqu'à 70% d'économies de CO₂ ! Côté confort, l’impact est imperceptible. L’arrêt est bien trop court pour faire baisser la température de la pièce. Ça vous tente ? C’est gagnant-gagnant. 😉

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Pourquoi ne pas reporter la production de cet hiver sur les énergies renouvelables ?

Excellente question ! 😉 Simplement parce que cela n’est pas possible. Historiquement, la France a fait le choix du nucléaire. Les énergies renouvelables progressent, mais il y a encore un long chemin à parcourir avant d’arriver au 100% renouvelable.

 

Les énergies renouvelables en bonne voie

Aujourd’hui, les énergies vertes représentent 25,3% du mix énergétique français. Ce chiffre augmente chaque année et l’on ne peut que se réjouir de cette progression.

Malgré cela, les capacités de production des énergies renouvelables ne sont pas extensibles d’un jour à l’autre. Comme il est impossible pour une boulangerie de produire 70% de plus de baguettes de pain du jour au lendemain sans ajouter des fours, il est impossible de produire 70% de plus d’énergies renouvelables sans ajouter des infrastructures. Or la construction d’un parc éolien ou d’une ferme solaire prend tout de même quelques mois.

 

L’intermittence des énergies renouvelables

D’autre part, les énergies renouvelables sont intermittentes. Cela signifie qu’elles sont dépendantes de la météo. Sans vent, une éolienne ne peut pas tourner, sans soleil, un panneau photovoltaïque ne produit rien. Il est donc difficile de pouvoir prévoir longtemps à l’avance leurs capacités de production.

D’ici quelques années, cette limite devrait disparaître. En effet, les avancées dans le stockage de l’électricité continuent. Des entreprises comme Tesla développent des solutions à grande échelle qui devraient favoriser un mix énergétique plus vert !

 

👋  Pssst ! Si vous voulez participer au développement des énergies renouvelables, c’est possible. En optant pour un fournisseur d’électricité verte, vous choisissez de financer les énergies propres. Avec Ekwateur, vous pouvez même choisir votre petite centrale de production.

Sources

https://www.edf.fr/groupe-edf/espaces-dedies/journalistes/tous-les-communiques-de-presse/reacteurs-des-centrales-nucleaires-de-civaux-et-de-chooz-remplacements-et-controles-preventifs-de-parties-de-tuyauteries-d-un-circuit-de-sauvegarde

https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-12/Reactualisation%20PDH%20-%20complet.pdf

https://www.monecowatt.fr/

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