Après un recul historique à cause du COVID-19, les émissions de CO₂ liées à l’énergie devraient connaître en 2021 une hausse de 5%, deuxième plus forte croissance annuelle jamais enregistrée, d'après l'AIE (Agence Internationale de l'Energie). Quels sont les engagements des différentes puissances économiques face à cette hausse ?
Des objectifs de réduction des émissions carbone et d’atteinte de la neutralité carbone
Une réduction de 50% à 52% des émissions carbone des États-Unis
La première puissance économique mondiale a promis de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 50% à 52% d’ici 2030 par rapport à 2005. Annoncé lors du sommet des dirigeants pour le climat le 22 avril 2021, l’engagement sera pris officiellement lors de la COP26.
L’Union européenne : réduire de moitié ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030
L'Union européenne (UE), championne de la lutte contre la hausse des températures, a présenté son tout nouvel accord sur une réduction d'au moins 55% de ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 par rapport au niveau des années 1990.
Une révision de leurs objectifs par plusieurs grands pays émetteurs de CO₂
Le retour d’une superpuissance comme les États-Unis dans les discussions internationales sur la lutte contre le changement climatique a entraîné de grands pays émetteurs à réviser eux aussi leurs objectifs.
Ainsi, au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau s'est engagé à baisser les émissions de CO₂ de 40% à 45% d'ici 2030 par rapport à 2005.
De son côté, le Japon a annoncé qu’il allait réduire ses émissions de CO₂ à 46% à l'horizon 2030 par rapport à 2013, contre une cible précédente de 26%.
La Corée du Sud ne s’est pas exprimée sur la réduction de ses émissions de CO₂. En revanche, elle a déclaré mettre fin au financement des centrales à charbon à l’étranger.
Le Brésil a promis la fin de la déforestation illégale en Amazonie d'ici 2030 et a avancé la neutralité carbone du Brésil de dix ans, en 2050.
D’autres grands pays émetteurs encore en retrait quant à ces objectifs
Les autres grands émetteurs que sont l’Australie, l’Afrique du Sud, la Russie et l’Arabie Saoudite n’ont pas pris d’engagements aussi prometteurs… Quant à la Chine, premier émetteur mondial, elle s’est cantonnée à ses objectifs de septembre 2020, à savoir, atteindre la neutralité carbone en 2060. Encourager le gouvernement chinois à revoir ses exigences environnementales à la hausse demeure un enjeu diplomatique majeur.
Un renforcement du dispositif de soutien à la protection de l’environnement pour les pays en développement
Une fois que les grandes puissances de ce monde se sont engagées sur de nouveaux objectifs, vient le tour des pays en développement.
Le Fonds vert pour le climat a été créé en 2010 par l’ONU pour aider les pays en développement à déployer des moyens de lutte contre le réchauffement climatique grâce au soutien financier des pays développés. Lors du sommet des dirigeants pour le climat, les pays du Nord ont annoncé l’augmentation du soutien financier aux pays du Sud : le fonds représentera 100 milliards de dollars par an.
À ce jour, le soutien financier déployé n’est pas suffisant. Avant même que les pays en développement puissent mettre en place des leviers pour lutter contre le changement climatique, ils doivent en premier lieu s’y adapter. La moitié des fonds servira à cette adaptation. Pour orchestrer une véritable lutte par les pays en développement, il faudrait bien plus que 100 milliards de dollars par an. Sachant que les pays du Nord risquent d’avoir du mal à honorer cet engagement financier pour aider les Pays du Sud à faire face au dérèglement climatique.