Le 23 avril 2021 aura lieu la Journée mondiale du livre et du droit d'auteur organisée par l’UNESCO. Un bon moyen de faire la promotion de la littérature dans le monde ! Et pourquoi pas faire rimer littérature et écologie. Quels sont les textes et livres incontournables (et agréables à lire) sur les problématiques environnementales ? Ekwateur vous livre (c’est le cas de le dire 😉) une liste d’œuvres pour prendre conscience des enjeux climatiques.
6 avril 2021
Lecture 7 mn
Célèbre auteur de la Pléiade, Pierre de Ronsard s’est engagé pour la protection des forêts. Dans ce texte contre les bûcherons de la forêt de Gâtine, en Centre-Val-de-Loire.
« Quiconque aura premier la main embesongnée à te couper, forest, d'une dure congnée, qu'il puisse s'enferrer de son propre baston, et sente en l'estomac la faim d'Erisichton »
Le poète maudit tout simplement ceux ou celles qui viendront déforester. Sa punition ? Une faim insatiable ! Celle d’Erisichton le fils d’un roi dans la Grèce Antique. Après avoir coupé les arbres de la forêt de la déesse Demeter, il est pris d’une faim de loup et finit par s’automanger.
La métaphore s’entend. Trop gourmands, nous détruisons les forêts et ressources naturelles. Et, la destruction des bois et forêts entraîne indéniablement la destruction de l’être humain. Plutôt malin, Pierre de Ronsard. 😉
Dans le même genre, quelques années plus tard, George Sand, écrivaine de renommée, s’est prononcée en faveur de la préservation de la forêt de Fontainebleau et plus globalement des forêts en général. Elle anticipe même la destruction de l’Amazonie.
Lorsque les forêts françaises s’épuiseront, « Irons-nous chercher tous nos bois de travail en Amérique ? » pose-t-elle la question. « Mais la forêt vierge va vite aussi et s’épuisera à son tour. Si on n’y prend garde, l’arbre disparaîtra et la fin de la planète viendra par dessèchement sans cataclysme nécessaire, par la faute de l’homme. »
Et George Sand n’avait pas tort. Comme le souligne la WWF, « En Amazonie, 11 088 km² de forêt brésilienne ont disparu en 2019, soit l’équivalent de 1 552 941 terrains de football. ».
Les causes de la déforestation ? Avant tout l’agriculture et l’élevage. Selon le rapport sur l’État mondial des forêts publié par la FAO en 2016, environ 80% de la déforestation mondiale est liée à l’agriculture. Pour lutter contre la déforestation, on peut consommer plus local et un peu moins de viande (vous connaissez la viande in vitro ?). Ainsi, on limite l’empreinte carbone de nos aliments.
Connu pour ses romans d’aventures, Jules Verne est aussi un visionnaire. Dans son œuvre l'Île Mystérieuse, il prédit le développement de l’hydrogène. Dans la bouche de l’ingénieur Cyrus Smith, il explique que « L'hydrogène et l'oxygène, qui (...) constituent (l'eau), utilisés isolément ou simultanément, fourniront une source de chaleur et de lumière inépuisable et d'une intensité que la houille ne saurait avoir. Un jour, les soutes des steamers et les tenders des locomotives, au lieu du charbon, seront chargés de ces deux gaz comprimés, qui brûleront dans les foyers avec une énorme puissance calorifique ».
Pour l’instant, l’hydrogène vert n’en est qu'à ses prémices. Son développement pourrait favoriser l’essor des énergies renouvelables. En effet, l’hydrogène apparaît comme une solution pour optimiser l’utilisation de l’électricité verte.
Comment ? En soumettant l’eau à un courant électrique fort, on peut produire de l’hydrogène. On appelle cela, « l’électrolyse de l’eau ». Ce gaz peut alors être stocké dans des piles à combustible à des fins de mobilité électrique. Ces piles peuvent aussi servir à alimenter le réseau électrique français lors des pics de consommation. Pratique, non ? 😉
L’homme qui plantait des arbres, c’est l’histoire d’Elzéard Bouffier, un vieux berger du sud de la France. Jean Giono vous le présente ainsi, « Il avait possédé une ferme dans les plaines. Il y avait réalisé sa vie. Il avait perdu son fils unique, puis sa femme. Il s’était retiré dans la solitude où il prenait plaisir à vivre lentement, avec ses brebis et son chien. Il avait jugé que ce pays mourait par manque d’arbres. Il ajouta que, n’ayant pas d’occupations très importantes, il avait résolu de remédier à cet état de choses. ».
Vieux berger solitaire, il plante des arbres au fil du temps pour lutter contre la désertification. En effet, les plaines arides ont fait fuir les habitant-e-s des villages alentour.
La mission est de taille ! Dans le livre, Elizéard Bouffier va planter 100 000 arbres d’essences différentes. Pour quel résultat ? On ne vous en dit pas plus ! À vous de lire, la suite. 😉
On espère que cette jolie nouvelle vous incitera à participer à des programmes de reforestation. On ne vous demande pas de planter 100 000 arbres, vous pouvez commencer par un arbre. Comment ? Depuis l’espace client de votre fournisseur d’électricité préféré : Ekwateur, vous pouvez planter un arbre avec Reforest’action. C’est très simple ! 🌳
Considéré comme le « premier roman écologique », les Racines du ciel ont reçu le Prix Goncourt en 1956. Le héros, Morel, décide de s’engager dans la protection des éléphants en Afrique-Équatoriale française (AEF). Un combat important puisque sur le continent africain en un siècle, on est passé de 3 à 5 millions d’éléphants à seulement 415 000, selon la WWF. Cela en fait une espèce en voie d’extinction.
Le texte va au-delà des seuls éléphants ! S’il fallait choisir une citation pour résumer ce livre, ce serait celle-ci : « Il ne faut pas choisir ce qu’on défend : la nature ou l’humanité, les hommes ou les chiens. Non, il fallait s'attaquer au fond du problème: la protection du droit d’exister » écrit Romain Gary.
En laissant la nature exister, en ne la détruisant pas, on permet à l’être humain de vivre. Évidemment, tous les animaux et les plantes sont essentiels à la biodiversité. Les grosses bêtes, comme les éléphants, et aussi les plus petites comme les abeilles. 🐝 Pour rappel, d’après Greenpeace, les populations d’abeilles en Europe ont reculé de 25% entre 1985 et 2005. Un problème de taille quand on sait 75 % de la production mondiale de nourriture dépend de ces insectes et des autres pollinisateurs.
Pour devenir le ou la « Morel » de la protection des abeilles, on installe des plantes mellifères dans son jardin ou sur son balcon. Les abeilles seront ravies de venir y butiner ! 😉
Arbres de Jacques Prévert est un autre texte en faveur de la protection des forêts. Un livre très court, poétique et difficilement résumable. Pour vous donner envie de le lire, en voici un court extrait :
« Jadis, les arbres étaient des gens comme nous. Mais plus solides plus heureux plus amoureux peut-être plus sages c’est tout. »
Et qu’est-il advenu de ces arbres ? Quelle a été la place de l’être humain dans ces problèmes de déboisement ? Plongez dans ce petit texte, vous ne serez pas déçu-e. 😊
Outre les auteurs et autrices français-es, la littérature américaine et britannique s’est aussi saisie des problématiques écologiques. C’est par exemple le cas de Harry Harrison avec Soleil Vert. Avant d’être un film bien connu, le Soleil vert est avant tout un roman d’anticipation, une dystopie. Elle se passe à New York en 1999. Suite à une raréfaction des ressources planétaires, les inégalités sociales ont été creusées. Une petite frange de la population reste nantie. Le reste meurt de faim et d’épuisement du fait de la canicule. Et oui, la raréfaction des ressources s’accompagne d’une hausse des températures qui sont extrêmement difficiles à vivre pour les New-Yorkais-es. Cela vous rappelle quelque chose ?
Des émeutes ont lieu aux quatre coins de la ville et l’on y suit un policier qui enquête sur des problématiques de marché noir.
Si le roman est intéressant, il est important de le comparer avec le film sorti en 1973. Le film met surtout en lumière cet aliment magique et industriel, le « Soleil Vert » (élément qui n’est pas présent dans le livre). Quel secret cache-t-il ? On vous engage à le lire et à le voir ! 😉
En 1975, avec Ecotopia de Ernest Callenbach nous propose une utopie assez révolutionnaire. Un pays écologique situé au niveau de la Californie et de l’Oregon.
Les habitant-e-s de ces contrées ont proclamé leur indépendance par rapport aux États-Unis en 1980. En 1999, William Weston, journaliste, va y mener une enquête. Il est le premier journaliste américain à pouvoir entrer sur le territoire écotopien : un pays, où le recyclage est la norme, où les avions et voitures ont été remplacés par des bus électriques et où toute la production alimentaire est locale.
Le journaliste est bien évidemment sceptique à l’idée d’entrer dans un pays basé sur un modèle écologie et gouverné selon ses mots par de « foutues bonnes femmes ». Et oui, la grande force du texte est de promouvoir des valeurs écologiques et également des valeurs féministes.
On vous laisse découvrir ce livre, composé des articles écrits par Weston ainsi que ses notes personnelles.
Les Fils de l’homme de l’écrivaine britannique P.D. James est aussi un manifeste en faveur de l’écologie. L’action se déroule à Londres. Les grandes villes mondiales ont été dévastées par les pandémies, la pollution, etc. À tel point, que les êtres humains sont devenus stériles. Tous-tes ? Pas sûr…
Le héros, Théo rencontre une femme enceinte, Kee : La dernière femme enceinte ! Il faut alors la protéger du gouvernement qui pourrait s’emparer du nouveau-né dans une optique politique. Le périple de Théo et Kee ne fait que commencer…
Le livre a été adapté au cinéma par le réalisateur mexicain, Alfonso Cuaron. Il met en scène Clive Owen, Julianne Moore et Claire-Hope Ashitey qui luttent pour la préservation de l’espèce humaine et de la planète.
Tous ces livres sont géniaux. Toutefois, un livre, c’est aussi beaucoup de papier. Pour réduire votre empreinte carbone, plutôt que les acheter, on vous engage à les emprunter à la bibliothèque de votre quartier ou à vos ami-es. De quoi allier réellement, écologie et littérature ! 😉
Et le meilleur pour la fin, car ce livre nous a été recommandé par Clara, Head of Financial planning & Analysis de l'équipe Ekwateur ! 😋
Publié en 2020, ce livre met en lumière l’effondrement écologique ainsi que la rupture climatique dont le monde est de plus en plus conscient. Anthropologue économique, Jason Hickel s’intéresse aux inégalités mondiales ainsi qu’à l’écologie politique.
Les dogmes capitalistes visent la perpétuelle croissance. Ce livre, plein de sens, déconstruit le mythe de la croissance verte en proposant une multitude de leviers d’actions concrètes afin que l’Homme puisse s’épanouir tout en inversant la dégradation écologique. Une économie plus juste, plus attentionnée à ce qui nous entoure.
« Un chef-d’œuvre » dit Danny Dorling, Professeur de géographie à l’Université d’Oxford. Nous vous laissons découvrir ce livre qui pourrait, peut être faire bouger le monde 😉.