L’internationalisation des pays a conduit à de nombreux changements. Les déplacements de longue durée se sont démocratisés et la densification des villes a considérablement rallongé les temps de trajet domicile-travail des Français-es. Les individus voyagent et travaillent de plus en plus loin de chez eux.
Selon l’ADEME, 1 milliard de voitures sont en circulation sur Terre et près de 4.4 milliards de personnes ont pris l’avion en 2018. Un trafic qui ne reste pas sans conséquences sur l’environnement. Des solutions sont apparues pour permettre de concilier mobilité et développement durable.
22 mars 2021
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On peut dire que la mobilité durable est une sous-branche du développement durable. Par définition, le développement durable, c'est une vision du développement qui prend en compte nos besoins actuels sans occulter/impacter les besoins des générations futures. Il s'inscrit donc dans une politique de long terme (durable) et possède plusieurs contraintes à prendre en compte pour y parvenir.
Pour la mobilité durable, c'est la même chose. L'objectif étant de développer la mobilité d'une façon plus durable en prenant en compte les problèmes actuels que nous rencontrons pendant nos déplacements sans impacter les besoins des prochaines générations.
On peut donc reprendre les 3 piliers du développement durable et les adapter à la mobilité durable. Ces trois grands piliers sont : le pilier économique, le pilier environnemental et le pilier social.
Ce pilier a pour but de développer les services de mobilité et la création d'emplois au niveau des transports, du voyage, etc. Il faut permettre l'accès à une mobilité plus accessible financièrement en réalisant des investissements sur de grands projets d'infrastructures et de transports.
Le but est de limiter la pollution grâce à des projets de transport, de mobilité et d’infrastructures favorisant les énergies vertes et renouvelables ou des moyens de transport nécessitant une énergie cinétique (vélo, skateboard, etc.).
Ce troisième et dernier pilier a pour objectif de rendre la mobilité durable accessible à tous-tes, notamment aux personnes à mobilité réduite ou ayant de difficultés financières, la mobilité doit être inclusive. Il faut aussi que la mobilité soit accessible aux milieux ruraux et non uniquement urbains. La création d'un modèle économique social est indispensable pour favoriser la solidarité et les stratégies d'entraide.
Ces trois piliers sont bien évidemment indissociables des autres et doivent être mis en œuvre en coordination avec les autres. Ils sont interconnectés.
Selon le moyen de transport utilisé, l'impact carbone est différent. Ainsi, si vous prenez l'avion, le bus ou la voiture, votre impact ne sera pas le même. De même que si vous utilisez un moyen de transport seul ou en groupe vous ne polluerez pas de la même façon. On va faire un petit récapitulatif des différents véhicules et de leurs impacts pour que vous puissiez vous faire une idée 😉.
Cette liste va se faire en gramme de dioxyde de carbone par kilomètre et par véhicule pour faciliter la compréhension sur des longs ou petits trajets :
On passe maintenant aux deux moyens de transport les plus rapides et ayant une grande capacité de transport (nombre de personnes pouvant être transportées) :
À noter que plus il y a de passagers, plus le rapport aux émissions est "rentable" puisque, divisé, il en devient beaucoup moins important. Prenons l'exemple d'un autobus standard transportant 100 passagers sur une distance de 10 kilomètres. On multiplie donc la distance de 10 kilomètres par les 130 g, cela nous donne 1 300 g. Si on divise ce poids par 100 cela fait 13 g de dioxyde de carbone émis par personne.
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En effet, la mobilité durable est un terme parapluie englobant plusieurs approches du déplacement de demain. Bien que ces notions concernent les modes de transport, leurs objectifs diffèrent. Focus. 🔎
Commençons par quelques définitions (promis, on ne sera pas longs 😉). Mobilité durable, active, douce ou encore alternative : qu’est-ce qui les différencie ? Ces notions font-elles toutes partie de ce que l’on appelle la mobilité durable ? En effet, la mobilité durable est un terme parapluie englobant plusieurs approches du déplacement de demain. Bien que ces notions concernent les modes de transport, leurs objectifs diffèrent. Focus.
Ce terme est né de la prise de conscience des individus quant à l’impact de leurs déplacements sur l’environnement. En effet, les infrastructures et les réseaux de transport font partie des activités humaines les plus polluantes. La mobilité durable a pour principe de permettre à tous-tes de se déplacer en fonction de leurs besoins avec des moyens de locomotion plus respectueux de l’environnement.
La mobilité active englobe les formes de transports non motorisés qui n’utilisent que la force physique humaine, telle que : la marche à pied, le vélo, la trottinette, le pédibus ou encore les rollers.
À la différence de la mobilité durable, qui a été pensée dans un but de préservation de l’environnement, la mobilité active a pour but de préserver notre corps. L’hyper industrialisation des sociétés modernes apporte un confort quotidien conséquent qui peut parfois nuire à notre santé.
Cette mobilité dite active a deux vertus : des émissions de CO₂ quasiment nulles, donc un impact environnemental minime et l’encouragement de l’activité physique, nécessaire à notre bonne santé.
La mobilité douce englobe, en plus des moyens de locomotion non motorisés, les modes de transport silencieux et plus respectueux de l’environnement comme les vélos et voitures électriques, les véhicules hybrides ou encore les bus alimentés au gaz naturel.
Cette troisième approche n’a pas de visée écologique ou sanitaire, elle cherche à lutter contre les nuisances citadines inhérentes à l’hyperdensité des déplacements, à savoir : la pollution sonore et la pollution de l’air.
Enfin, la mobilité alternative est, quant à elle, liée à l’idée que les modes de transports et l’hyperdensité du trafic sont néfastes aux villes, à notre corps et à la planète. La mobilité dite alternative est donc un consensus des trois approches précitées. Elle encourage chacun-e à se déplacer en fonction de ses besoins et capacités physiques, en utilisant des moyens de locomotion plus écoresponsables.
La mobilité dans les zones urbaines devient de plus en plus compliquée, c'est pourquoi des transports alternatifs ont été mis en place comme les vélos électriques en libre service, l'autopartage etc. C'est pourquoi on va vous présenter ces trois mots que vous ne connaissez peut-être pas et qui vous servent pourtant tous les jours 😉.
L'intermodalité représente le fait d'utiliser au minimum deux modes de transports différents pour aller à un endroit. Par exemple vous utilisez un vélo en libre-service pour aller à la gare, puis vous prenez le train et enfin vous prenez le bus.
Le but de l'intermodalité est de faciliter les trajets des utilisateurs tout en réduisant la pollution atmosphérique et sonore due à ces derniers.
La multimodalité c’est le fait qu'il y a plusieurs moyens de transport possibles pour aller à un endroit. Par exemple le train, le bus ou l'avion. Les gares sont un parfait exemple de pôle de multimodalité puisqu'elles donnent accès aux trains, métro, tramway, bus, etc.
La comodalité c'est la fusion des termes multimodalité et intermodalité qui a été décidée par la Commission européenne en 2006. Elle a pour objectif de rendre les déplacements plus rapides, de fluidifier le trafic et de réduire la pollution liée aux déplacements.
De nombreux outils et services rendent la comodalité possible. On peut citer par exemple les applications qui permettent le covoiturage et de planifier des trajets à l'avance en prenant en compte le trafic. De nombreuses villes mettent en place l'utilisation de vélo en libre-service par exemple.
Puisque la voiture reste l’un des moyens de transport très utilisé dans la mesure où de nombreuses personnes habitent loin des centres-villes, des parkings sont créés pour permettre à tout le monde de se déplacer et de stationner facilement tout en évitant les bouchons inutiles.
Les modes de déplacements actuels et la densité du trafic nuisent à notre santé et à notre confort de vie. Que ce soit à court, à moyen ou à long terme, les conséquences sont nombreuses.
Les chiffres suivants ne trompent pas, selon l’ADEME :
Si nous n’avons pas encore le recul suffisant pour mesurer avec exactitude les impacts de la mobilité durable, l’ADEME s’accorde à dire qu’elle engendrera de nombreux bénéfices sur notre cadre de vie, notre santé et notre planète.
Pour changer les choses, il est important que chacun repense son quotidien et sa mobilité. Toujours selon l’ADEME, 38 % d’entre nous ont déjà pris conscience que leurs trajets peuvent s’effectuer avec des moyens de transport plus propres. Serait-ce le début d’une prise de conscience massive ?
Nous l’espérons 😉.
Voici quelques exemples d’actions menées afin de mettre en place une mobilité plus durable :
L’installation du service Vélib’ dans près de 55 communes en France a grandement encouragé l’usage du vélo. La création et l’expansion des pistes cyclables dans les grandes villes encouragent et sécurisent les cyclistes. L’application a enregistré pas moins de 40 millions de courses à vélo en 2020 !
Aide communale, régionale ou même nationale. Il existe également des aides financières pour l'achat d'un vélo électrique ! Vous êtes salarié-e dans une entreprise et vous allez au travail en métro, bus, tramway ou avec un vélo loué ? Votre employeur a l’obligation de vous rembourser la moitié du montant de votre abonnement de transport (qu’il soit hebdomadaire, mensuel ou annuel).
Il y a de plus en plus de lignes de bus, métro et trains. Ces services proposent généralement des abonnements et tarifs avantageux pour en encourager l’usage.
Parmi les plus connues et utilisées, BlaBlacar et BlaBlalines (covoiturage domicile-travail). Blablacar a annoncé que le partage des véhicules sur l’application permet d’éviter l’émission de 1,6 million de tonnes de CO₂ par an, soit l’équivalent de 762 allers-retours Paris / New York en avion !
De nombreux foyers possèdent plusieurs voitures et les mettent en location à destination des particuliers. Plusieurs plateformes proposent ce service comme Zity ou Communauto par exemple.
Depuis 2018, les entreprises de plus de 100 salarié-e-s doivent obligatoirement disposer d’un plan de mobilité (PDM). Ces plans proposent, par exemple, la mise en place de chèques taxis ou chèques covoiturage et de navettes d’entreprises pour les déplacements professionnels.
Le gouvernement prend conscience de l’importance de la sensibilisation et de la transmission des bons gestes aux générations futures.
Elles font partie des acteurs responsables de cette sensibilisation, notamment lors de l’enseignement de l’écoconduite (conduite plus souple et moins énergivore).
La semaine européenne de la mobilité a eu lieu en septembre dernier. L’objectif de cet évènement est de sensibiliser et d’informer les individus afin d’inciter un maximum de personnes à adopter une méthode de déplacement plus douce et respectueuse de l’environnement.
Toute personne achetant une voiture électrique ou hybride peut bénéficier de la prime à la conversion et du bonus écologique pouvant aller jusqu'à 5 000 euros.
Cette action est plus spécifique puisqu'elle dépend du bon vouloir de votre employeur. En effet, c'est un dispositif facultatif que tous les employeurs peuvent mettre en place au sein de leur entreprise.
Depuis mai 2020, les employeurs travaillant dans le secteur du privé ou le secteur public ont la possibilité d’offrir une indemnité à leurs employé-e-s qui privilégient les modes de transport propres pour les trajets entre le domicile et le travail.
Cette indemnité a pour but de favoriser le développement des transports plus respectueux de notre environnement et de diminuer les frais liés à ces derniers. Attention, tous les véhicules et moyens de transport ne sont pas éligibles à cette indemnité, en voici la liste des transports qui sont éligibles :
À noter que depuis le premier janvier 2022, vous pouvez aussi utiliser votre propre trottinette électrique, votre gyropode, gyroroue ou skateboard à moteur. Passons maintenant au cœur du sujet, c’est-à-dire le montant du forfait, tout en gardant en tête que c'est une prise en charge facultative et donc que cela reste au bon vouloir de votre employeur.
Le montant maximum est fixé à 500 euros par an et par salarié-e. Si vous disposez déjà du remboursement du transport en commun, le cumul des deux peut s’élever à 600 euros. Notez bien que sur les 500 euros, votre employeur peut décider du montant qu’il vous accorde. Pour le secteur public, le montant s’élève à 200 euros par an.
Pour résoudre les problèmes de la mobilité durable, la loi LOM a vu le jour en 2019 pour remplacer la loi d'Orientation des Transports Intérieurs (LOTI).
La loi doit répondre à plusieurs problématiques :
La loi LOM a trois grands objectifs qui ont pour but de favoriser la mobilité durable en répondant aux problématiques énoncées plus haut.
Le premier est d'investir plus et mieux dans les transports du quotidien au lieu des grands projets qui ont été faits jusqu'à maintenant comme le TGV ou le tramway par exemple.
Le deuxième est de faciliter et d'encourager le développement de nouvelles solutions pour permettre à tous-tes de se déplacer en proposant des solutions alternatives comme le covoiturage, l'autopartage, etc. C'est aussi de permettre aux personnes en situation de handicap une meilleure mobilité. Cet objectif propose aussi de rééquilibrer les relations entre chauffeur VTC et plateformes de service. Enfin, un permis de conduire moins cher et plus rapide à obtenir.
Le troisième objectif est d'engager la transition vers une mobilité plus propre. Cet objectif s'inscrit dans le plan de neutralité carbone de 2050. Pour y parvenir, de nombreuses actions ont été et vont continuer à être mises en place, comme favoriser l'achat de véhicules électriques et hybrides, en démocratisant l'utilisation du vélo à plus grande échelle sur le territoire, en créant des zones à faibles émissions ou encore en poussant l'utilisation du covoiturage.
Ces trois mots sont la définition d'une stratégie menant à une mobilité durable. Cette approche permet en effet de favoriser la mobilité durable afin de limiter la consommation d'énergies fossiles et donc de limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour que cette stratégie fonctionne, il faut impérativement respecter l'ordre de priorité. Voici l'ordre et la notion à laquelle chaque mot se rapporte :
Si l'on décortique les trois parties de cette stratégie, on peut voir qu'elles sont complémentaires et indissociables les unes des autres. La première partie vise à limiter les besoins et les distances de déplacement qui ne font que s'accroître avec l’étalement urbain, les commerces et lieux de travail qui se situent toujours plus loin.
La seconde partie vise à remplacer les modes de transport conventionnels comme la voiture par d'autres qui sont beaucoup moins polluants. On peut noter comme exemple l'utilisation de véhicules électriques, l'utilisation de transport en commun ou encore de vélo à assistance électrique.
Enfin, la troisième partie vise à améliorer l’efficacité des moyens de transport afin que ces derniers aient un impact moindre sur l'environnement.
Selon l’ADEME, l’avenir des déplacements nécessite une approche transversale des problèmes liés aux transports humains. Le transport de demain doit être pensé autour de 3 axes différents :
L’inclusion de ces notions permettra de repenser les déplacements humains de façon à développer une mobilité pratique et écologique soit, une mobilité plus durable.
Ça vous tente ? Si vous comptez utiliser un mode de transport électrique, n’oubliez pas d’opter pour un fournisseur d’électricité 100% renouvelable 😉.
Autant aller jusqu’au bout de votre démarche vertueuse non ? Et puis, se déplacer à pied, en vélo ou en trottinette, c’est quand même plus agréable le matin vous ne trouvez pas ? 😊