C’est dans un contexte sanitaire inédit que certains chefs d’État ont organisé un sommet virtuel cinq ans après l’Accord de Paris. L’idée de cette réunion virtuelle, qui a eu lieu ce week-end, était d’organiser le branle-bas de combat contre le réchauffement climatique, en partie à l’arrêt.
16 décembre 2020
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Le samedi 12 décembre, cette visio-conférence autour du climat a permis de faire le point sur le chemin parcouru depuis 2015. Ce sommet était organisé sous l’égide de l’ONU, de la France, du Royaume-Uni, avec l’Italie et le Chili.
Des dizaines de chef d’Etat ont répondu présents, dont Angela Merkel, Emmanuel Macron ou encore Xi Jinping. Des représentants d'entreprises comme Apple, de la société civile et de peuples indigènes se sont aussi joints au débat.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a ouvert le sommet en mettant les points sur les i. Il a souligné que le monde se situe toujours en situation d’urgence climatique. Il juge insuffisants les efforts en cours. Il ne voit pas comment, en l’état actuel des choses, le réchauffement climatique pourrait être limité à 2°C, et encore moins à 1,5 °C, par rapport à la période préindustrielle.
Ce constat sans fard tranche avec l’enthousiasme unanime issu de l’Accord de Paris. Sur le fond, bien que prometteur, cet accord est resté dans les cartons pour Antonio Guterres. Il s’avère que les engagements annoncés étaient embryonnaires. Et, ils n’ont même pas été toujours respectés.
Antonio Guterres a exhorté ses pairs à s’orienter sans tarder vers la neutralité carbone. Et, il ne s’agit pas d’une lubie, puisque 38 pays s’y sont déjà engagés. Le secrétaire général de l’ONU a salué cet effort, d’autant plus qu’il a conscience des efforts à mobiliser pour y parvenir. C’est à cette condition que le monde pourra réduire ses émissions de 45% d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 2010.
D’autres pays tardent à rendre leurs copies. L’intérêt de ces sommets sur le climat est de baliser le terrain avec un agenda serré. Toutes leurs décisions sont scrutées par l’opinion publique et les ONG.
Cette conférence virtuelle marquait d’ailleurs une étape importante dans l’optique de préparer la COP 26, qui s'est tenue à Glasgow en Écosse en novembre 2021.
Le discours de l’ONU repose sur des données scientifiques. Et, les faits sont têtus : la décennie qui s’achève a été la plus chaude jamais enregistrée. Face à l’évidence, certains pays ont fait enfin leur mue.
Pour jauger de la pertinence de ces déclarations, il faut avoir en tête que l’échéance de 2050 constitue aux yeux des scientifiques la date ultime pour que la neutralité carbone ait des effets. Après cette date, espérer éviter les conséquences plus dramatiques du changement climatique serait aléatoire.
Les bonnes nouvelles ne s’arrêtent pas là, car l’Europe a aussi fait un bond en avant le 11 décembre dernier.
Les chefs d'États et de gouvernement se sont en effet mis d'accord au terme d'une nuit de négociations pour durcir l'objectif européen de baisse des émissions de gaz à effet de serre en dix ans.
Elles devront désormais décroître « d'au moins 55 % » d'ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990, contre un précédent objectif de baisse de 40 %. La Pologne a longtemps freiné des quatre fers, avant de céder vendredi matin.
Le Parlement européen doit encore entériner ce nouvel objectif. Certains parlementaires plaident d’ailleurs pour une réduction des émissions encore plus ambitieuse, à savoir une baisse de 60 %.
En marge de ce sommet, John Sauven directeur exécutif de Greenpeace, s’est félicité du départ de Donald Trump en janvier prochain. Et, il a souligné une action plus ferme de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon en faveur du climat.
Il le dit « nous avons maintenant une chance de rassembler le monde dans un énorme effort pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ». Il y voit une ferveur nouvelle similaire à ce qu’a pu être dans le passé la conquête de l’espace.
Greenpeace rappelle aussi régulièrement que les mesures de transition énergétique vont créer de nombreux emplois.
C’est dans ce contexte que le Haut Conseil pour le Climat (HCC), créé par décret en mai 2019, est revenu mardi sur le plan de relance du gouvernement Français.
Le Haut Conseil pour le Climat est en effet chargé d’émettre des avis et des recommandations sur les politiques publiques en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre en France. Cet organisme vise à ce qu’elles restent en cohérence avec l’Accord de Paris et l’atteinte de la neutralité carbone en 2050.
Le Haut Conseil pour le Climat souligne que l’effort de verdissement du plan de relance français, destiné en particulier à contrer les effets délétères sur l’économie de la pandémie de Covid-19, est l’un des mieux dotés à l’échelle mondiale.
Il pourrait largement contribuer à la réorientation de la trajectoire actuelle sur le cap de la neutralité carbone dans l’hexagone.
Néanmoins, certaines mesures, bénéfiques sous un angle climatique, pourraient avoir des effets régressifs sur la distribution des revenus. Elles devront selon lui être compensées pour que la transition ne provoque pas plus d’inégalités et de tensions sociales.
Dans ce contexte, si les politiques publiques sont bien sûr essentielles, les consommateurs peuvent aussi faire des choix structurants, comme le recours au covoiturage et au train. Au niveau de la maison, il est possible d’opter pour l’isolation thermique ou pour un fournisseur d’électricité verte. Sur ce point, Ekwateur sera ravi de répondre à toutes vos questions.
Pourquoi ne pas profiter de la fin de l’année pour prendre les bonnes résolutions pour vous et la planète ? 😉