Logo Ekwateur
Un doigt touchant une tablette tactile.
Un doigt touchant une tablette tactile.

Impact carbone de la tablette : tout savoir

Comme d’autres objets numériques, les tablettes tactiles ont conquis notre quotidien. Pour autant, aussi utiles que ces outils soient (ils peuvent ainsi parfois être confondus avec une planche à découper... si si, cherchez, vous trouverez l’image sur Internet !), ils ne sont pas sans conséquences sur l’environnement, que ce soit en empreinte carbone lors de leur utilisation comme en ressource pour leur production.


La tablette tactile, une empreinte carbone élevée

La première donnée qui augmente l’impact de la tablette est son succès fulgurant. Ainsi, en 2018, Apple affirme vendre 120 000 de ses Ipads…par jour. Un impact sur l'environnement, même minime, peut donc être multiplié par des millions et engendrer un effet boule de neige.

Plus encore, l’Electric Power Research Institute, une organisation indépendante à but non lucratif américaine a estimé la consommation électrique d'une tablette tactile durant son temps d’utilisation. Si le rapport date de 2012, il démontre tout de même que les tablettes de l’époque consomment 12 kWh par an. Un chiffre qui semble faible, surtout si on le compare aux 358 kWh que consomment les téléviseurs de 42 pouces. Néanmoins, malgré l’avancée technologique qui permet sans doute des tablettes moins gourmandes en énergie, c’est le nombre de ses objets cumulés qui finit par causer un fort impact. 

L’impact carbone de la tablette, une poupée russe du numérique

Le rapport intitulé “Le Numérique en Europe : une approche des impacts environnementaux par l’analyse du cycle de vie”, établi par les Eurodéputé-e-s David Corma et Kim Van Sparrentak, démontre que la production d’un objet a souvent un impact carbone plus fort que son utilisation. En retraçant la “biographie carbone” des outils numériques produits et utilisés en Europe, de l'extraction minière des métaux nécessaires à leur fabrication jusqu’à leur mise à la décharge, les eurodéputés ont pu analyser l’impact des objets numériques tout au long de leur vie (il faut imaginer ces outils numériques alignés d’un air coupable comme dans la couverture du film « Usual Suspect »).

Ainsi l'impact de la production sur l’environnement d’un équipement numérique équivaut à 54% de son impact total. Plus encore, 82% des déchets émis par l’objet le seront lors du processus de fabrication. L’utilisation de l'appareil génère 44 % de l’impact carbone, une quantité moins élevée certes, mais qui reste très importante. En outre, toute manipulation de l’outil numérique génère forcément le recours au réseau électrique, également source de pollution. Dans le monde, 10% de la quantité d'électricité produite sert à l’emploi des équipements numériques selon le CNRS. 

Enfin, à l'impact carbone assez important, il faut ajouter les difficultés environnementales et humaines liées à l’exploitation des mines de métaux qui entrent dans la composition des objets numériques, comme l’étain par exemple.  

La consommation de métaux est ainsi exponentielle depuis des années. Si les besoins en or et titane sont très minimes pour la construction d’une tablette, les chiffres s’envolent quand il s’agit de millions d’appareils numériques produits chaque année dans le monde. La demande étant de plus en plus forte que la possibilité de recycler ces métaux, les mines se multiplient pour tenter de faire face à cette exigence du marché.

L’ONG les Amis de la Terre a enquêté sur les mines d’étain de l’île de Bangka en Indonésie. “Mining for smartphones, le véritable coût de l’étain” est le fruit de cette enquête qui condamne le traitement des travailleurs-euses de ces mines et souligne la pression des géants mondiaux pour sans cesse augmenter la production de ce métal.

Si des mesures gouvernementales contre la pollution digitale existent, l’impact des objets numériques comme les tablettes reste pour le moment en hausse.

Un recyclage impossible ?

Il apparaît donc clair que la tablette, comme les autres outils numériques, possède un impact carbone important. Contrairement au papier, qui est recyclé à 58 % en France selon le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le numérique n’est pas une ressource renouvelable, il est donc nécessaire de lutter contre la pollution numérique. Plusieurs étapes liées à l’activité du numérique participent fortement à l’impact direct sur les écosystèmes, comme l’exploitation des mines développée pour accroître l’extraction des matériaux utilisés dans les composants électroniques, le transport des outils numériques, sans oublier les infrastructures créées pour soutenir la 4G ou la 5G, qui viennent encore alourdir le constat.

Selon une étude de GreenIT.fr, le numérique serait responsable de 4% des GES (Gaz à Effet de Serre) dans le monde. Nul doute que les tablettes et les liseuses ont aussi leur part de responsabilité dans cette empreinte écologique.

Nos derniers articles de la catégorie

Voir plus d'articles