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Une liseuse et des livres
Une liseuse et des livres

Faut-il continuer à acheter des livres ou passer à la liseuse ?

Les livres ! Voilà des objets qui peuvent nous faire voyager, réfléchir, et le tout, sans consommer une once d'électricité (bon pour cela il faut lire à la lumière du jour ou s’éclairer à la bougie, ce qui n’est pas conseillé dans une bibliothèque, celle d'Alexandrie en est la preuve). Il est vrai pour autant que ces ouvrages magiques sont faits à partir de papier, et donc de bois. L’émergence des liseuses, ces instruments électroniques qui permettent de ranger des milliers d’ouvrages dans la poche, peut, a priori, remettre en cause l'utilisation du format papier. 

Acheter une liseuse est-il donc plus écologique que de lire un livre ? C’est justement ce que nous allons découvrir. 


L’impact carbone de la liseuse face à celle du livre, une comparaison qui fait mal

A priori, plutôt que d'acheter des livres, qui sont faits de papier, on pourrait tous-tes se dire qu’un-e lecteur–ice régulier-ère aurait plus intérêt à utiliser une liseuse, cette tablette numérique qui simule les pages et l’encre d’un livre.

Toutefois, c’est un mauvais calcul selon le Stockholm Royal Institute of Technology. 

Les chercheurs-euses ont ainsi déterminé que l'impact carbone d’un livre était environ de 1,3 kg par an, soit 1,3 kg de CO₂ rejeté dans l’atmosphère. Un résultat confirmé par une autre étude, celle du cabinet Carbone 4 pour la maison d’édition Hachette.

Une liseuse électronique a, quant à elle, un impact de 235 kg par an, chiffre faramineux, qui illustre la pollution numérique !

Si la liseuse peut contenir des centaines, voire des milliers de bouquins, revues, et autres essais, l’écart est trop grand pour les lecteurs-ices moyens-nes. Comme la tablette qui possède une forte empreinte carbone, la liseuse est avant tout un appareil électronique, et à ce titre, reste très polluante.

La liseuse, un instrument rentable énergétiquement pour les passionnés ou les professionnels du livre

Sur quatre années de vie, pour qu’une liseuse devienne avantageuse en termes environnementaux en comparaison des livres, il faudrait acheter plus ou moins 50 livres par an.

Cela fait la bagatelle de 4 livres par mois. Et on ne va pas se mentir, c’est un rythme que très peu de personnes tiennent pendant des années (même si l’on aime encore poser des livres sur nos étagères à côté de bibelots), d’autant plus qu’existe la possibilité d’emprunter des livres à des proches ou une bibliothèque municipale (pour savoir quoi emprunter, faites un tour sur notre sélection des 10 livres inspirant qui concerne l'écologie !). 

Dans le Journal of Industrial Ecology de l’année 2012, une équipe de recherche canadienne mesurait l’empreinte carbone d’un livre à 2.71 kg de CO2.  En se basant sur la durée de vie d’un Ipad déclaré par Apple (4 ans), elle a mesuré qu’il fallait lire 45 à 65 livres (neufs bien entendu), ce qui fait un livre par mois pendant 4 ans pour rentabiliser l’impact environnemental de la liseuse.

Il ressort donc de ces chiffres qu’après quatre ans d’utilisation intensive (durée de vie moyenne d’un iPad, selon Apple), l’empreinte carbone d’une liseuse correspond à celle de 45 à 65 livres neufs. Autrement dit, pour que la liseuse démontre un bilan similaire à celui des livres en papier, il faudrait que son propriétaire achète au minimum un livre par mois pendant quatre ans.

Le livre papier reste donc moins polluant pour le commun des mortels. Tout le monde n’a pas la bibliothèque d’Umberto Eco (et lui aussi n’avait sans doute pas tout lu 😉).

La liseuse peut donc représenter un avantage écologique pour ceux qui achètent plusieurs livres par mois à titre personnel et n’en empruntent jamais (ce qui est assez rare).

L’impact de la liseuse sur la santé, un argument qui ne tient pas

Si les arguments principaux des défenseurs des livres sont souvent relatifs aux risques liés aux écrans et à la lumière bleue lors d'une lecture prolongée avec une liseuse, celui-ci ne tient plus depuis l'invention de certaines technologies comme l’encre électronique ou le papier du même nom. Cet outil électronique permet par exemple d’imiter parfaitement le papier naturel. Contrairement aux écrans normaux, celui-ci n’a pas besoin de rétro-éclairage pour afficher son contenu, la simple réflectivité de la lumière ambiante suffit, comme le papier ordinaire.

Des fonctionnalités qui peuvent être avantageuses

La connectivité des liseuses peut être utilisée pour rechercher la définition ou la traduction d’un mot, comprendre le contexte d’un texte, ou encore se renseigner directement sur l’auteur qu’on est en train de lire.

Plus encore, avec la liseuse, il est possible de changer la police d’écriture, sa taille, l’espace entre les interlignes afin de créer un confort de lecture sur mesure. Une personne avec des problèmes de vue peut donc trouver une solution viable dans la liseuse, tout en profitant du fait de pouvoir acheter des livres moins chers (le prix des livres numériques est un des plus grands arguments des fabricants de liseuses) directement depuis son canapé et en entamer la lecture une seconde plus tard. 

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Un résultat sans appel

Malgré les avantages d’une liseuse, qui sont non négligeables pour certaines personnes, la comparaison sous le prisme écologique est sans appel

Si l’empreinte carbone des liseuses a été calculée avec les premières générations, elles n’en restent pas moins plus polluantes que les livres papier, qui sont, en plus, souvent imprimés à partir de papier recyclé. Le papier peut en effet avoir de multiples usages, contrairement à une liseuse qui ne peut que servir de planche à découper. Tourner les pages d’un ouvrage oublié dans une bibliothèque restera donc un plaisir parfaitement écologique pour encore quelques années ! 😉

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