Comment faire une raclette sans faire fondre la planète ?

On l’a dit, avec une empreinte carbone de 2,4 kg équivalent CO2 selon Adrien de Vriendt, consultant en efficacité énergétique, la raclette fait gonfler l’empreinte carbone de notre assiette. Pour bien comprendre ce qui se cache derrière ce chiffre, il faut comprendre comment se décomposent les émissions de gaz à effet de serre (GES) liées à ce repas. Ainsi, il sera plus facile de voir comment les réduire !  

Commençons par le commencement, sans surprise le fromage est le premier poste d’émissions de CO2 de la raclette. Sur les graphiques, on le voit, il représente un peu plus d’un tiers des émissions du repas. 
En effet, le fromage présente une empreinte carbone comprise entre 5,14 kg de CO2 par kg (fromage à pâte molle) et 6,28 kg de CO2 par kg (fromage à pâte dure), selon l’Ademe. Et la raclette dans tout cela, puisque c’est le sujet d’aujourd’hui ? Vous avez raison de le souligner, la raclette est un fromage à pâte mi-dure. Alors l’Ademe ne le précise pas.

Fromageologues en herbe, nous avons donc poussé l’enquête un peu plus loin en nous intéressant spécifiquement à la raclette. 🔎 D’après Open Food Fact, une raclette de supermarché émet 518 grammes de CO2 pour 100 grammes de produits.

La raclette, c’est du fromage de vache. Faut-il donc se tourner vers des plus petits animaux pour une empreinte carbone limitée ? Eh bien non. Il faut savoir que le lait de vache (1,15 kg CO₂e/L) a une empreinte carbone plus basse que celui du lait de chèvre (1,52 kg CO₂e/L)ou de brebis (2,93 kg CO₂-éq/L). Nous aussi ça nous laisse bouche bêeeeh 🐐

Pour limiter encore plus son empreinte carbone, privilégiez du fromage à la coupe, sans emballage. En effet, les déchets représentent environ 4% de l’impact carbone de la France, selon Zero Waste. Autant s’en passer au maximum !

D’autant plus qu’à la coupe, vous pourrez en acheter pile la quantité nécessaire. Pas de risque de gaspillage alimentaire ! 😉

La raclette, et si on arrêtait d’en faire tout un fromage ? 🙈 Aujourd’hui, d’excellentes alternatives végétaliennes existent ! En effet, de nombreuses entreprises, comme New Roots ou Violife, par exemple, proposent aujourd’hui des « fauxmages » de bons fromton’s à base de noix, de noix de cajou, d’amandes, etc. 
Et bonne nouvelle, « Pour les produire, on émet environ huit fois moins de CO₂ que pour un camembert au lait de vache et environ deux fois moins d'eau » explique la chroniqueuse végan Amélie Escourrou.

Autre poste important de l’empreinte carbone, la viande. Bien souvent, on réserve une belle place à la charcuterie. Pour votre raclette écolo, on penche pour du végétarien. Patate douce, carottes, brocolis, on table sur les  légumes de saison pour accompagner le fromage. 

Un moyen efficace de réduire ses émissions de GES. Comme le rappelle la WWF « Produire 1 kg de viande de porc émet autant de CO₂ que cultiver 80 kg de pommes de terre. »

Le jambon vous manque tout de même un peu… Pourquoi ne pas opter pour du bacon végétal, comme celui proposé par La Vie ? Un vrai régal !

La raclette, c’est parfois synonyme de démesure. Et c’est vrai qu’on peut rapidement avoir tendance à boire plus que de raison. Le mot d’ordre « sobriété ». Et, il est à prendre au pied de la lettre ! 😊
Privilégiez le vin à la bière. D’après l’Ademe, il présente une empreinte carbone de 1,27 kg CO₂e par litre contre 1,35 kg CO₂e pour la cervoise. Limitez-vous à un ou deux verres d’alcool. C’est aussi bien meilleur pour votre santé. 😉

Dans tous les cas, sur l’ensemble des produits alimentaires, choisissez de préférence des produits locaux issus de l’agriculture biologique. Il faut savoir que les systèmes bio n’utilisent pas d’engrais azotés de synthèse, ce qui réduit les émissions de N₂O (protoxyde d’azote) liées à ces engrais. 

Gaz à effet de serre, le protoxyde d’azote a un pouvoir réchauffant 265 fois plus puissant que le CO2. Or, en France, 89% des émissions de GES liées au N₂O proviennent de l’agriculture. 

Pour la planète, mieux vaut donc opter pour du bio ! C’est aussi bien meilleur pour la santé. Selon l’étude Nutri-net menée par l’INRA, consommer régulièrement des produits biologiques réduit d’environ 25 % le risque de développer un cancer, grâce à une moindre exposition aux pesticides et aux résidus chimiques. 

Outre l’alimentaire, il faut prendre en compte les émissions de GES liées à l’appareil. Et pour les limiter au maximum, plutôt qu’en acheter un mieux vaut l’emprunter si vous n’en n’avez pas déjà un. On ne fait pas une raclette tous les quatre matins, inutile donc d’encombrer les placards avec un nouvel achat  Sur l’ensemble des convives, vous en trouverez bien un·e qui a un appareil à raclette. 

Et si personne n’en possède ? Pas de problème, nous avons une solution ! Les solutions de location entre particuliers ont fleuri ces dernières années. « Poppins », « allo-voisins », ces plateformes vous permettront de louer, le temps d’une soirée, un super appareil à raclette. En plus vous rencontrerez ainsi des voisin·es sympas. L’occasion de créer du lien social. Qui sait si l’an prochain, ce sera pas avec eux ou elles que vous mangerez cette raclette ?

Dernier, et non des moindres, le moyen le plus simple de réduire l’empreinte carbone de sa raclette, c’est encore d’en faire avec parcimonie. Moins et mieux ! En faisant une ou deux raclettes l’hiver, on profite vraiment du moment sans faire flamber ses émissions de CO₂.

Vous aimez recevoir du monde ? Variez les plaisirs ! Pensez qu’il existe plein de recettes végétariennes pour un bon repas entre ami·es : 

L’important ce n’est pas tant de manger de la raclette que de se retrouver et de passer ensemble des instants mémorables !

Psst : Si vous voulez aller plus loin dans la préparation des repas, on a conçu pour vous des menus batch-cooking. Il y’en a pour toutes les saisons ! Prêt·es à vous régaler ?