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Comment branche-t-on un disjoncteur différentiel ?

L'installation d'un nouvel appareil électrique, comme un chauffe-eau ou une pompe à chaleur, nécessite souvent la mise en place d'un disjoncteur différentiel qui permet d’éviter tout risque électrique et de protéger votre installation.

Or, brancher un disjoncteur différentiel est un travail qu’il ne faut pas prendre à la légère. C’est une intervention dangereuse qui requiert une bonne connaissance du sujet.

Enfilons nos bleus de travail afin de comprendre comment on branche un disjoncteur différentiel, et d’assurer une protection optimale du circuit électrique.

En résumé


Est-il obligatoire de faire appel à un·e professionnel·le ?

Avant tout, il est important de rappeler que la manipulation des circuits électriques ou des appareils électriques est dangereuse. Des précautions sont donc nécessaires avant toute action.

Il est à noter qu’il n’est pas obligatoire de faire appel à un·e professionnel·le pour installer un disjoncteur différentiel. 

🚨 Toutefois, cela reste fortement recommandé, pour garantir la sécurité et la conformité de la nouvelle installation. En effet, si l'occupant·e ne respecte pas les normes, l'assurance peut refuser d'indemniser en cas de sinistre. Faire des travaux d'électricité chez soi si on est propriétaire n'est pas illégal mais il faut assumer l'entière responsabilité de l'installation dans ce cas.

En France c’est la norme NF C 15-100 qui régit les installations électriques. Elle définit des exigences précises pour le câblage et l'installation des dispositifs de protection (disjoncteurs différentiels, etc.). Si l'installation n'est pas conforme, elle peut être considérée comme non sécuritaire et donc déclarée illégale.

Les dangers liés à l'installation d’un disjoncteur différentiel

En tant qu’installation électrique, le disjoncteur différentiel peut être une source de dangers : 

L'électrocution est le principal danger, surtout en cas de manipulation, si l’on n’a pas préalablement coupé le courant. 

🔥 Un disjoncteur différentiel mal installé ou dysfonctionnant est une des principales causes d'incendie domestique d'origine électrique.

⚖️ Plus encore, selon le contrat, l’assurance peut refuser de couvrir les dommages d’une installation électrique qui n’a pas été réalisée ou vérifiée par un-e professionnel-le qualifié-e. En cas d’accident ou de dommages, notre responsabilité sera donc entière. 

Cela peut parfois arriver quand : 

  • On effectue un mauvais câblage : il peut rendre le disjoncteur inefficace et compromettre la sécurité de l'installation, en particulier si les fils sont mal connectés ou inversés.
  • On choisit le mauvais dimensionnement pour le disjoncteur : l’utilisation d’un disjoncteur différentiel sous-dimensionné par rapport à la charge de l’installation peut rendre la protection inopérante. Les disjoncteurs doivent obligatoirement correspondre à la capacité de l’installation.
  • On réalise une installation qui n’est pas conforme aux normes : dans ce cas, cela peut poser des risques accrus en cas de défaillance de l'équipement.
  • On installe un disjoncteur obsolète ou défectueux : celui-ci peut alors compromettre la sécurité de l'installation. Il est donc essentiel d'utiliser des disjoncteurs de qualité, certifiés et en bon état.
  • Aucune attestation de conformité (consuel) n'a été faite.
  • On prouve que la malfaçon est à l'origine du sinistre.

Le rôle du disjoncteur différentiel

Un peu ironiquement, après avoir listé les dangers liés à l'installation d’un disjoncteur différentiel, penchons-nous maintenant sur son rôle qui est…de nous protéger et d’assurer la sécurité du circuit électrique ! 😉


🪖 Le disjoncteur différentiel est un peu le gardien de notre circuit électrique. Chaque gros appareil possède ainsi son gardien (les petits peuvent être regroupés sur un seul disjoncteur), veillant sur le courant qui circule entre le circuit et l’appareil. Si une petite fuite de courant se produit, le gardien va alors couper le courant de ce circuit afin d'éviter tout danger.

En d’autres termes, le disjoncteur détecte la différence entre le courant qui entre (phase) et celui qui sort (neutre). Si cette différence dépasse un certain seuil (généralement 30 mA), il coupe le courant pour éviter un choc électrique ou un incendie.

Cela permet donc de : 

  • Protéger les personnes : afin d'éviter tout risque d'électrocution, des disjoncteurs différentiels sont notamment présents pour le branchement des appareils de la salle de bain ou de la cuisine, des endroits particulièrement propices à ce danger puisque l’eau et l'électricité ne font pas bon ménage. 
  • Protéger les circuits : une fuite de courant peut être synonyme de dommages pour les équipements électriques, les fils ou encore le tableau électrique
  • Être aux normes : selon la norme NF C 15-100, l’installation d’un disjoncteur différentiel de 30 mA est une obligation, pour assurer la protection des circuits de prises dans les installations récentes ou rénovées.
  • Protéger les gros équipements et les risques liés à leur utilisation : pour des chauffe-eaux, chaudières, etc, il faut prévoir un disjoncteur différentiel dédié, car ces équipements présentent des risques particuliers.

👋 La sensibilité du disjoncteur différentiel doit être appropriée à la résistance de la prise de terre de l'installation. Il est préférable de limiter le nombre de circuits protégés par un même dispositif différentiel.

Les étapes de l'installation d'un disjoncteur différentiel

Pour les plus courageux·se et experts·es qui n’ont pas besoin d’un professionnel·e pour installer un disjoncteur différentiel, rappelons tout de même les étapes !

Etape 1 : couper l'alimentation

🔦 “Il va faire tout noir !” pourrait-on dire, et c’est pourquoi il vaut mieux faire les travaux en plein jour ou avec une très bonne lumière fonctionnant sur piles pour voir ce que l’on fait. 


La première étape, et l’une des plus importantes, est donc de couper le courant. Cette norme de sécurité incontournable est valable avant toute intervention sur un équipement électrique ou un circuit !

Etape 2 : préparer le disjoncteur et identifier les bornes

Avant de l'installer, il faut dûment vérifier la compatibilité du modèle de disjoncteur avec le circuit électrique et la tâche qu’on va lui donner, sans oublier de vérifier aussi la compatibilité du disjoncteur avec les normes en vigueur (NF C A5-100 notamment pour les installations domestiques).

Avant de les connecter, il est crucial d’identifier parfaitement chaque fil (au nombre de trois) : 

🟤🔴⚫️Phase (L) :
De couleur marron, rouge ou noire, ce fil transporte le courant électrique sous tension. Il est donc essentiel de le brancher correctement pour éviter tout risque de court-circuit.

🔵Neutre (N) :
Ce câble est bleu comme les Schtroumpfs et permet de fermer le circuit en ramenant le courant à la source. Il doit être connecté correctement pour assurer un fonctionnement sûr.

🟢🟡Terre (PE) :
Le fil de terre est vert et jaune. Il protège contre les risques d’électrocution en permettant le dérivatif du courant en cas de défaut d'isolement. Il doit impérativement être branché à la borne de terre de votre disjoncteur et à la prise de terre de l'installation.

Etape 3 : brancher la phase et le neutre

Les connexions de la phase et du neutre se font aux bornes "L" et "N". Assurez-vous de respecter la logique du câblage standard :

  • La phase à la borne "L" (souvent à gauche)
  • Le neutre à la borne "N" (souvent à droite)

Etape 4 : brancher la terre

La connexion de la terre se fait à la borne "PE" (protection de terre). Ce fil doit être solidement relié à la prise de terre de votre installation, et c'est lui qui assurera votre protection en cas de défaut d'isolement.

Etape 5 : installer le disjoncteur sur le tableau électrique

Cela peut paraître secondaire, et pourtant il est crucial de monter correctement le disjoncteur sur le tableau afin d’assurer une fixation adéquate et éviter toute mauvaise connexion.

Etape 6 : vérifier les connexions et les fils

Une fois tout mis en place, il faut vérifier que tous les câbles sont bien serrés et qu'il n'y a pas de court-circuit potentiel (on évite les fils dénudés, les fils frôlant des parties métalliques, etc).

👋 Avec un testeur de continuité, on peut contrôler qu'il n'y a pas de connexion indésirable entre la phase et le neutre (ce qui provoquerait un court-circuit).

Etape 7 : rétablir l’alimentation et tester l'installation

On peut rétablir l'alimentation uniquement lorsque l'installation est terminée.

Le test via le bouton de test est essentiel pour s’assurer que le disjoncteur fonctionne correctement. En appuyant sur ce bouton, le disjoncteur doit simuler une fuite et couper l'alimentation, prouvant ainsi qu'il est opérationnel !

Une électricité verte pour alimenter votre circuit électrique !

Bien que les disjoncteurs ne soient pas végétariens, ils adorent l’énergie verte puisque cela ne fait aucune différence pour eux, alors que pour la planète, ça fait beaucoup ! En passant à l’électricité verte, vous diminuez de 78% l’empreinte carbone de votre électricité tout en préservant votre budget.* Ça ne prend que quelques minutes, c'est sans engagement ni coupure ET on gère la résiliation de votre ancien contrat ! Une installation électrique sûre et qui participe à la transition énergétique ? On dit oui !

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Installer un disjoncteur différentiel n’est pas une tâche aussi facile qu'on pourrait le croire. En plus d’une grande rigueur pour garantir sa propre sécurité et celle des autres, il faut comprendre le fonctionnement du circuit électrique du foyer et pouvoir détecter les éventuels problèmes liés à l'installation d’un nouveau disjoncteur. Pour cela, l'expertise d’un-e professionnel·le est toujours recommandée. 



*²Réduction calculée à partir des mix électricité EDF 2020 et mix gaz Ademe 2020 VS notre mix énergétique 2021

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