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plaques de gaz
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Pourquoi 1m³ de gaz naturel ne contient-il pas toujours la même quantité d’énergie ?

Vous voulez connaître votre consommation de gaz naturel, alors vous regardez votre compteur et vous observez la mention “m³” à côté des index. Or sur votre facture, votre consommation de gaz est affichée en kWh. 🤔 Vous vous dites alors “qu’est-ce que c’est que cette fantaisie ?!” (ou quelque chose dans le genre). 

En fait, c’est tout à fait normal, car pour un même volume de gaz (exprimé en m³), la quantité d’énergie (exprimée en kWh) n’est pas toujours la même ! Trois paramètres entrent en jeu : la localisation, la pression et le type de gaz acheminé jusqu’à votre domicile. Dans ce guide, nous allons vous expliquer tout cela en détail et comment convertir les m³ de gaz en kWh !


3 facteurs qui influencent la densité du gaz

Comme nous l’avons indiqué plus tôt, trois facteurs vont influencer la densité du gaz, et donc la quantité d’énergie délivrée : la localisation géographique (du lieu de consommation), le type de gaz (origine et composition) et le niveau de pression du gaz au moment d’être livré.

Localisation géographique (altitude) du logement

L’emplacement de votre domicile a toute son importance, et en particulier l’altitude à laquelle il se trouve. En effet, plus on se trouve en altitude et plus la pression atmosphérique diminue. Or cette baisse de pression implique une densité moindre du gaz naturel (ou gaz de ville) puisque ce dernier devient plus léger.

Conséquence ? La quantité d’énergie délivrée est moins importante qu’à une altitude inférieure ! D’après GRDF, 1 m³ de gaz contient 10% d’énergie en moins à une altitude de 1 000 mètres, par rapport au niveau de la mer.

Le type de gaz

En France, les particuliers et entreprises sont alimentés par deux types de gaz selon d’où il est importé (car oui, la production de gaz naturel en France est très limitée) : 

  • Le gaz B : acheminé depuis les Pays-Bas, il est utilisé essentiellement dans le nord de la France, plus précisément dans les Hauts-de-France ; 
  • Le gaz H : utilisé dans 90% du pays, ce gaz est issu de pays comme la Russie, la Norvège ou l’Algérie.

Quelle différence entre ces deux gaz ? Concernant la composition, l’un a un faible pouvoir calorifique (B pour “bas pouvoir calorifique”) et contient beaucoup d’azote. L’autre a un fort pouvoir calorifique (H pour “haut pouvoir calorifique”) et donc une teneur plus faible en azote. Le gaz H a donc une puissance de chauffe plus élevée et est donc plus performant que le gaz B. Alors, pourquoi ne pas utiliser uniquement du gaz H ? D’autant plus que c’est la région du nord qui "soufre" (appréciez le jeu de mots) le plus du froid 😪…

Un contrat d’approvisionnement a été signé depuis bien longtemps avec les Pays-Bas. Il fallait donc attendre la fin de ce contrat pour amorcer un changement. Et, celle-ci est prévue pour 2029. Non pas pour des raisons économiques ou politiques, cela vient surtout du fait que le gisement est bientôt à sec ! De plus, des séismes fréquents à cet endroit mettent en péril les habitations à proximité. L’État néerlandais a donc pris la décision de stopper définitivement l’exploitation de ce site à compter de 2030

Par conséquent, les 1,3 million de foyers chauffés au gaz B passeront progressivement au gaz H d’ici à 2029. GRDF a même annoncé un changement prévu pour octobre 2023 (on vous en parle plus bas). Patience donc si vous habitez cette région !

Pour résumer, voici les principales différences entre le gaz H et le gaz B.

Caractéristiques Gaz B Gaz H
Utilisation Hauts-de-France (10% du territoire) 90% restants du territoire
Teneur en azote Importante Faible
Pouvoir calorifique Bas Fort
Origine Pays-Bas Norvège, Russie, Algérie
Pression 27 mbar 21 mbar

Le niveau de pression du gaz

Le troisième et dernier facteur influençant la densité du gaz naturel est le niveau de pression lors de la livraison. Chez les particuliers, cela varie en fonction du type de gaz utilisé (comme on est sympas, on l’a déjà indiqué sur le tableau ci-dessus) : 27 mbar environ pour le gaz B et 21 mbar pour le gaz H.

Pour les sites industriels, on parle plutôt d’une pression d’au moins 300 mbar ! Vous imaginez bien que le gaz délivré n’est pas le même, du moins il n’a pas les mêmes caractéristiques.

Un coefficient de conversion pour connaître la quantité d’énergie

Pour pallier les facteurs cités plus tôt, il fallait donc trouver une solution qui convienne à tous. C’est pour cela que les gestionnaires des réseaux de distribution du gaz (comme GRDF) ont déterminé un coefficient de conversion du gaz propre à chaque client.

Vous l’avez compris, ce taux est calculé selon des paramètres fixes ou variables qui sont les suivants :  

  • L’altitude de votre commune (fixé dès la 1ʳᵉ facture et qui ne varie pas) ; 
  • Le niveau de pression absolue (obtenu en additionnant la pression de livraison et de la pression atmosphérique à cet endroit au moment M) ;
  • La provenance du gaz (le type de gaz distribué peut varier selon les périodes).

C’est ce qui explique pourquoi vous pouvez avoir un coefficient de conversion différent de votre voisin si la relève du compteur de gaz a été effectuée à un jour d’intervalle. En effet, d’un jour à l’autre, le type de gaz et le niveau de pression atmosphérique peuvent varier !

Comment connaître son coefficient de conversion du gaz ?

C’est la question qui brûle maintenant sur toutes les lèvres : comment obtenir son coefficient de conversion ? La réponse est très simple : consultez votre dernière facture de gaz ! N’oubliez pas que celui-ci peut légèrement varier d’un relevé à un autre, néanmoins cela vous donne déjà une idée.

Vous pouvez également vous rendre sur le site de GRDF pour obtenir le coefficient moyen, minimal et maximal appliqué dans votre commune. Il vous suffit d’indiquer votre code postal et de sélectionner votre ville.

Par exemple, à Paris 1ᵉʳ (75001), le coefficient de conversion gaz est de : 

  • 11,18 en moyenne
  • 10,94 au plus bas
  • 11,48 au plus haut

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Comment convertir 1 m³ de gaz naturel en kWh ?

Maintenant que vous connaissez votre coefficient de conversion, comment l’utiliser ? Il suffit d’effectuer ce calcul très simple : 

Nombre de m³ × coefficient de conversion = nombre de kWh

Si vous ne connaissez pas le nombre de m que vous avez consommés, commencez par soustraire votre dernier index de compteur au précédent. Pour rappel, il s’agit des 5 chiffres sur fond noir affichés sur votre compteur de gaz (consultez notre guide sur le relevé de compteur si vous êtes un peu perdu-e). 

Le nombre de kWh obtenus correspondra à l’énergie consommée entre les deux relevés. Vous n’aurez plus qu’à le multiplier par le prix que vous payez le kWh de gaz pour estimer votre facture de gaz naturel. Pour être encore plus précis-e, n’oubliez pas de rajouter votre abonnement mensuel (celui dont le montant ne change pas) 😉.

Bon, rappelons toutefois que vous pouvez obtenir des infos très précises sur votre consommation grâce à votre espace client GRDF ou celui de votre fournisseur (l’espace client Ekwateur si vous faites partie de nos cher-e-s client-e-s), si vous êtes déjà équipé-e du compteur intelligent Gazpar !

Passage au gaz H pour tous en octobre 2023 : quels changements ?

S’il s’agit d’une excellente nouvelle pour les habitant-e-s du nord de la France, le passage du gaz B au gaz H est un sacré chantier et implique quelques changements pour les consommateurs-ices. 

En effet, nous l’avons expliqué plus tôt, le niveau de pression de ces deux gaz est différent. Ce qui signifie que certains appareils au gaz peuvent ne pas être compatibles avec le nouveau gaz. On vous rassure toutefois, selon GRDF, dans 97% des cas, un léger réglage sera suffisant pour s’adapter au gaz H !

Un simple remplacement du régulateur de pression et le tour est joué ! Pour les 3% restants, il est évident que le gestionnaire de réseau saura vous aiguiller et fera en sorte que la transition se passe au mieux.

GRDF a déjà commencé à envoyer des courriers d’informations aux utilisateurs du réseau en les informant des prochaines étapes. L’une des premières étapes consistait à répertorier l’ensemble des appareils au gaz sur le réseau utilisant le gaz B. Depuis janvier 2023, la phase de réglages a débuté et devrait s’achever d’ici septembre 2023. Difficile pour le moment de savoir si l’échéance d’octobre 2023 sera respectée !

Vous voilà maintenant expert-e du gaz naturel (ou presque), une compétence à inscrire sur votre CV sans aucun doute 😎. À titre d’information, le biométhane produit et injecté dans le réseau français dispose des mêmes propriétés que le gaz naturel. Et, tout l’objectif est de faire en sorte qu’il occupe la plus grande part du réseau d'ici à quelques années. Vous pouvez déjà y contribuer en souscrivant une offre de biogaz (ou même en produisant vous-même votre biogaz domestique) !

Sources

https://gaz-tarif-reglemente.fr/maitriser-sa-consommation/economies-energie/conversion-m3-kwh.html 

https://www.grdf.fr/particuliers/coefficient-conversion-commune 

https://www.grdf.fr/institutionnel/role-transition-ecologique/maitrise-energie/passage-gaz-b-gaz-h 

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