Selon l’Ademe, 42% des ménages français disposent d’un chauffage au gaz. Or la France importe la quasi-totalité de sa consommation. Où est extrait le gaz consommé en France ? Comment est-il produit ? Comment développer le gaz vert ? Ekwateur met les gaz pour tout vous expliquer !
9 septembre 2022
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En résumé
Le gaz naturel est un hydrocarbure, comme le pétrole ou le charbon. Appelée aussi « méthane », cette énergie fossile se trouve naturellement dans des poches dans le sous-sol terrestre ou marin. Pour l’extraire, on vient réaliser un forage afin d’aller chercher le gaz dans une roche-réservoir. En général, elles se situent à 3800 mètres ou plus de profondeur.
Le gaz passe ensuite par une usine de traitement pour retirer des impuretés comme le sulfure d’hydrogène. Propre, il peut ensuite être injecté dans un gazoduc ou liquéfié pour être transporté par bateau méthanier.
Une fois sur le sol français, on lui ajoute du thiolane, une molécule qui permet de donner une odeur au gaz. Sans ce dernier, le gaz naturel n’a aucune odeur ! Cela permet d’alerter les habitants d’une maison d’une fuite de gaz, éviter d’éventuelles explosions et donc sécuriser le réseau.
Comme le rappelle le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles du Canada « Les États-Unis et la Russie sont de loin les plus grands producteurs avec une production totalisant 40 % de la production mondiale ». Selon la BP Review of World Energy 2021, les États-Unis ont produit 934,2 milliards de m³ de gaz en 2021 et la Russie 701.7.
Parmi les producteurs avec un volume de production important, on trouve aussi :
La France n’est pas un pays producteur de gaz. Elle importe 99% du gaz qu’elle consomme. D’où viennent les ressources en gaz utilisées ?
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Selon GRDF, en 2020, la France a importé 534 TWh de gaz aux pays suivants :
Il faut noter que le gaz sert à des fins de chauffage, mais aussi à la production d'électricité (via les centrales à gaz) un peu partout en Europe. En 2021, il représente un peu plus de 20% de la production électrique européenne et 6,3% de la production d’électricité en France.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a rebattu les cartes sur les marchés gaziers. Depuis la guerre en Ukraine, en raison des sanctions économiques, la Russie a limité drastiquement ses livraisons de gaz vers l’Europe (cela a participé à la hausse des prix du gaz et plus généralement des prix de l'énergie). L’Union européenne est obligée de diversifier ses sources et d’importer plus de GNL (gaz naturel liquéfié) depuis d’autres pays.
Les États-Unis, notamment, ont augmenté en grande partie leurs exportations vers l’Europe. Au premier semestre 2022, les USA ont exporté 27 millions de tonnes de GNL vers l’Europe, soit plus que sur la totalité de 2021 (21 millions), selon le groupement international des importateurs de GNL, le GIIGNL. Attention, la donnée est difficilement comparable avec celle de la production des États-Unis citée plus haut, puisqu'on parle ici de millions de tonnes de GNL contre des milliards de mètres cubes).
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Commençons par un saut de puce dans le passé. En effet, la France a été un pays producteur de gaz dans l’histoire. Le gisement de Lacq, découvert dans le Bassin aquitain en 1951, a pu alimenter une grande partie des foyers de la Région jusqu’en 2013. Depuis, il est épuisé.
Cet exemple montre bien la limite des combustibles fossiles. Les gisements sont en quantité limitée sur terre. Selon l’étude de BP, en 2021, il reste encore environ 48,8 années de production de gaz naturel au niveau mondial au rythme d'extraction actuel avec les technologies actuelles. Ce chiffre sera forcément encore plus bas si le rythme d'extraction s'accélère dans les années à venir.
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La France possède également des gisements de gaz de schiste. L’extraction de ce gaz via la fracturation hydraulique (la technique la plus courante pour extraire le gaz de schiste) est interdite en France depuis 2011 pour des raisons écologiques : elle est extrêmement gourmande en eau, pollue et fragilise les sols. Ce gaz n’est donc pas exploitable en France.
Cependant, pour compenser l’arrêt des importations de gaz russe, la France importe de plus en plus de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) américain, composé en majorité de gaz de schiste extrait via la technique de la fracturation hydraulique. Il faut également noter que les imports de GNL nécessitent également de nouvelles installations, il n'est donc pas si simple de remplacer le gaz russe d'un coup.
Afin d’engager la sortie des énergies fossiles et limiter la dépendance au gaz russe, il faut donc chercher une alternative renouvelable. C’est là qu’entre en jeu le biogaz ou gaz renouvelable. Élément clé de la transition énergétique (faisant partie des énergies renouvelables), ce gaz vert renouvelable est produit à base de matières organiques et permet ainsi la valorisation organique. C’est parti pour quelques explications !
Pour produire du biogaz, on utilise un procédé appelé méthanisation. On enferme dans un lieu privé d’oxygène des déchets agricoles ou issus de stations d’épuration (de quoi rendre nos déchets renouvelables par ce procédé 😉). Privés d’oxygène, ils se mettent à fermenter. Cette fermentation induit l’apparition d’un gaz semblable au gaz naturel.
Ensuite, on récupère le biogaz pour lui faire passer un nettoyage. Comme pour le gaz naturel, on lui retire quelques impuretés avant de l’injecter dans le réseau de transport.
En France, on consomme 1% de biométhane. Cette énergie a cependant de belles années devant elle. Selon GRDF, GRTGaz et l’Ademe, elle pourrait constituer 100% de notre consommation de gaz d’ici 2050. Un moyen d’assurer notre indépendance énergétique et de lutter contre le changement climatique !
Il faut tout de même noter que dans certains pays, en Allemagne par exemple, certaines exploitations agricoles ont fait de la production de biogaz leur activité principale. Selon le média notre-planete.info, 75% de la production de biogaz allemand provient de cultures exclusivement dédiées et s'étale sur presque 7% de la surface agricole, au détriment d'autres cultures. En France, ce taux est limité par la loi à 15%.
Quoi qu'il en soit, réduire notre consommation de gaz, reste toujours l'action ayant l'impact écologique le plus fort !
Vous voulez participer au développement du biogaz dans l’Hexagone ? Cela tombe bien, nous aussi ! 😉 Chez Ekwateur, nous avons été les premiers à proposer une offre de biogaz aux ménages en France. Notre engagement : une offre 100% verte avec des prix justes pour les producteurs d'énergie et les consommateurs. Et c'est aussi valable pour nos offres d'électricité verte. Ça vous dit ?
Vous êtes un peu perdu-e ? Aucun problème ! Vous pouvez consulter notre comparateur d'offre de gaz pour y voir plus clair et trouver le contrat de gaz qui vous convient. Et si jamais ce contrat n'est pas chez votre fournisseur actuel, voici aussi la marche à suivre pour un changement de fournisseur de gaz. Simple, basique. 😉
Production – Thermique fossile : RTE Bilan électrique 2021. (s. d.). Consulté le 2 novembre 2022, à l’adressehttps://bilan-electrique-2021.rte-france.com/production_thermique_fossile/
Marisa, V. (s. d.).La transition énergétique en France. Ministères Écologie Énergie Territoires. Consulté le 2 novembre 2022, à l’adressehttps://www.ecologie.gouv.fr/transition-energetique-en-france
Natural Gas Extraction | Exploration to Transportation [4 Steps]. (s. d.). CAPP | A Unified Voice for Canada’s Upstream Oil and Gas Industry. Consulté le 2 novembre 2022, à l’adressehttps://www.capp.ca/natural-gas/drilling-and-fracturing/
IFPEN | Tout savoir sur le gaz naturel. (s. d.). IFPEN. Consulté le 2 novembre 2022, à l’adressehttps://www.ifpenergiesnouvelles.fr/enjeux-et-prospective/decryptages/energies-fossiles/tout-savoir-gaz-naturel
https://www.notre-planete.info/actualites/4787-methanisation-avenir-danger-environnement-sante