Être écolo et prendre l’avion, voilà qui est souvent reproché aux personnes se disant écolos. Alors, peut-on se qualifier d’écolo tout en prenant l’avion ? Quelle est l’empreinte carbone d’un vol Paris-New York ? C’est ce que nous allons voir dans cet article !
4 décembre 2021
·Mise à jour le 21 août 2023
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C’est le moyen de transport le plus polluant et, selon Le Monde, il pollue même quarante fois plus qu’un TGV. D’ailleurs, le secteur aéronautique est responsable au minimum de 2% des émissions de CO₂. Aussi, lorsque l’on fait tout un tas d’efforts en mangeant bio, de saison ou en adoptant un style de vie zéro déchet, difficile de rester crédible lorsque l’on dit qu’on prend l’avion. Et cela porte même un nom : flygskam (en suédois) ou la honte de voler.
Pour rappel, l’empreinte carbone moyenne d’un-e Français-e est entre 11 et 12 tonnes CO₂ équivalent, et l’objectif est d’atteindre 2 tonnes de CO₂eq/an. Et maintenant qu’on a ce chiffre en tête, il est temps d’aller voir l’équivalent CO₂ d’un voyage Paris-New York. En utilisant 5 comparateurs différents, le « coût » est sans appel : le chiffre est systématiquement supérieur à 2 tonnes. Impossible donc de respecter les accords de Paris en continuant à prendre l’avion.
De nombreuses personnes se disant écolos continuent de prendre l’avion ; et les climatosceptiques, personnes non sensibles à la cause du climat ou même les écolos ayant choisi de ne plus prendre l'avion, ne se privent pas pour faire remarquer à leurs ami-e-s qu’iels « prennent toujours l’avion » alors qu’iels se disent écolos. Et quand on sait qu’un aller-retour Paris-New York envoie plus d’une tonne de CO₂ par passager, soit autant qu’une année de chauffage dans l'atmosphère, c’est assez simple pour les personnes non engagées dans une démarche environnementale ou celles qui ont choisi de renoncer à l’avion de critiquer celleux qui se disent écolo en prenant l’avion.
Pas besoin de partir à l’autre bout du monde pour se sentir dépaysé-e ! En effet, le guide Chilowé prône par exemple un tourisme lent et de proximité, tout ce qu’il y a de plus ludique !
« Pas besoin d’un vol transcontinental, la France est un immense terrain de jeu », affirme le cofondateur de Chilowé.
Ce guide propose des « micro-aventures de plein air et de courte durée près de Paris » et prochainement d’autres villes. Un moyen de découvrir la France telle que vous ne l’avez jamais vue ! Écouter bramer un cerf vers Rambouillet, descendre la Seine en paddle ou bivouaquer un soir de semaine, tout un programme pour des vacances totalement dépaysantes, en France !
Il y aura toujours des personnes pour vous juger et malheureusement, on sait qu’il est difficile de faire Paris-Tokyo en train par exemple. Pour celleux d’entre vous qui ne sont pas totalement prêt-e-s à abandonner ce moyen de transport, nous avons quelques conseils à vous proposer afin de prendre l’avion plus sereinement (même si, on ne va pas se mentir, l’objectif reste de ne plus le prendre 😉).
Sur une même distance, on sait désormais que le TGV émet 40 fois moins que l’avion. Même la voiture est moins polluante dès lors qu’il y a deux passager-e-s à bord de celle-ci. Quand on sait qu’un aller en TGV Paris Marseille ne dure que trois heures, il est tout à fait possible d’envisager le train. Pour les distances inférieures à 1 500 kms, vous pouvez aussi opter pour le covoiturage ou l’autocar.
Si vous voulez vraiment opter pour l’avion lors de vos déplacements internationaux, commencez par privilégier les vols sans escale (la consommation de kérosène est plus importante au décollage et à l’atterrissage). Voyagez léger et de préférence en classe éco (les émissions associées à un vol en classe affaire sont trois fois plus importantes qu’en classe éco compte tenu d’un nombre de passager-e-s réduit pour une quantité de kérosène équivalente (les sièges sont plus spacieux en classe affaire).
Enfin, pensez à choisir une compagnie aérienne dont la flotte est récente (donc moins énergivore) et dont le taux de remplissage est élevé.
Rendez-vous à l’aéroport en transport en commun, une fois arrivé-e à destination, utilisez le vélo ou le train ou encore restez plus longtemps sur place. Cela vous permettra d’amortir le coût carbone de votre vol.
Généralement, l’émission carbone de votre vol doit être indiquée sur vos billets. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez calculer les émissions CO₂ de votre vol (la Direction générale de l’aviation civile en met un à disposition).
Ensuite, vous pouvez verser une somme finançant la réduction d’une quantité équivalente de gaz à effet de serre à une association spécialisée dans la compensation carbone. Certaines compagnies aériennes peuvent proposer directement ce service lors de la réservation de vos billets.
En conclusion : être écolo n’est pas incompatible avec le fait de prendre l’avion. Du moins, cela ne nécessite pas tant de haine. 😉 En revanche, tendre vers une mobilité plus douce et petit à petit supprimer l’avion de vos modes de transport habituels ne pourra que vous être bénéfique dans votre démarche écologique et la planète vous remerciera.