Qu’est-ce que l’empreinte carbone ?

L’empreinte carbone représente la quantité de gaz à effet de serre émise par l’utilisation d’énergie et de matières premières, que ce soit par une personne, une entreprise, un produit, un procédé ou une activité.
📱 Par exemple, un smartphone a une empreinte carbone liée à :

En clair, il faut envisager l’intégralité du cycle de vie du ou des appareils, de l’étape de la recherche, en passant par le développement et le transport, jusqu’à celle du recyclage ! Ceci est valable pour n’importe quel produit.

Concrètement, ça veut dire que lorsque vous chargez votre smarpthone, lorsque vous prenez votre voiture, lorsque vous allez faire vos courses, vous rejetez plus ou moins de gaz à effet de serre et c’est cette pollution que représente l’empreinte carbone.

L’empreinte carbone porte ce nom car on utilise des équivalents carbone pour calculer les impacts des émissions de GES. Cela permet de prendre en compte tous les GES, qui n’ont pas un pouvoir de nuisance équivalent, et de les englober dans une même échelle de mesure.

🧑‍🏫 Le PRG (Pouvoir de Réchauffement Global) indique à quel point un gaz à effet de serre réchauffe la planète par rapport au CO₂. Par exemple, le méthane a un PRG de 28 : il réchauffe 28 fois plus que le CO₂ sur 100 ans.

Les six principaux gaz à effet de serre (GES) d’origine humaine ont bien été définis par le Protocole de Kyoto (1997)¹. Ce sont :

L’empreinte carbone moyenne d’une personne en France peut varier selon ses achats et ce qu’elle consomme. 

Toutefois la moyenne nationale s’élève à 9,4 tonnes équivalent CO2 par personne en 2023, contre 10,3 tonnes en 2019 (avant la crise sanitaire) et 13,7 tonnes en 2008²., une diminution qui traduit une baisse générale des émissions de GES en France.

Si c’est une diminution remarquable, il est important de rappeler qu’un·e Français·e émet encore près de 50 % de GES de plus que la moyenne mondiale (6,6 tonnes). Plus encore, dans l’optique d’une neutralité carbone d’ici 2050, l'empreinte carbone moyen d’un·e Français·e devra peser 2 tonnes³ à cette date.

Il nous reste donc plus de 6 tonnes à perdre en 25 ans, un “régime” inédit, qui améliore la santé de la planète (et donc la nôtre aussi). 🏋️

Pour faire un calcul au plus juste, il est nécessaire de prendre en compte les émissions dites « directes » (celles que nous émettons via nos voitures, ou notre logement avec le chauffage notamment) ainsi que les émissions dites « indirectes », liées à la création, la conception et au transport des appareils que nous utilisons.

🔎 Bon à savoir (carte)
Les entreprises, elles, utilisent une méthode appelée bilan carbone, qui répartit les émissions en trois catégories :

Cette approche permet de comptabiliser l’ensemble de l’impact carbone, pas seulement ce qui est directement visible.

Aussi, pour un calcul plus précis de notre empreinte carbone, un certain nombre de points entre en considération⁴ :

L'empreinte carbone d’un logement varie en fonction de son année de construction (s’il est ancien ou récent), de la consommation énergétique des différents appareils que vous utilisez et, plus généralement, de la consommation énergétique du foyer (une famille avec enfants consomme vraisemblablement plus qu’une famille sans enfant).

L'énergie utilisée pour chauffer votre logement est l'un des postes les plus émetteurs de gaz à effet de serre. Selon l'énergie choisie, l'empreinte carbone peut varier fortement⁵ :

👉 Réduire la température, mieux isoler son logement ou changer d’énergie peut donc réduire fortement notre empreinte carbone.

Est-ce que vous privilégiez votre voiture, les transports en commun ou encore le vélo ? Vous imaginez bien que la voiture émettra plus de GES que les autres modes de transport cités.

Vous êtes plutôt du genre carnivore ou végan ? À savoir que les élevages d’animaux pour leur viande dépensent beaucoup plus d’énergie que celle nécessaire à la culture des légumes. Manger engagé permet de réduire son impact carbone.

Est-ce que vous emportez toujours un sac en tissu… ou seulement quand vous y pensez ?
Vous avez peut-être une gourde inox, mais elle reste souvent dans le fond du sac, remplacée par une bouteille en plastique quand vous êtes pressé ?
Vous utilisez des contenants réutilisables à la maison, mais à l’extérieur ou au bureau, c’est plus compliqué ?

Un sac plastique jetable a un faible impact à l’unité, mais pollue par sa quantité. Un tote bag en coton, lui, a un impact bien plus élevé à la fabrication — il devient intéressant seulement après des centaines (voire milliers) d’utilisations.

Une bouteille en plastique génère beaucoup de CO₂ à cause de l’emballage. Une gourde inox est plus lourde à produire, mais devient plus écologique si elle est utilisée régulièrement sur le long terme.

La vaisselle jetable a un faible impact immédiat mais s’accumule vite. Les versions réutilisables (verre, inox…) ont un fort impact à la fabrication, mais sont gagnantes dès qu’elles sont réutilisées suffisamment.

👉 Moralité : le réutilisable, c’est mieux si on l’utilise vraiment.

Quand vous partez en vacances, vous prenez souvent l’avion ? Vous achetez vos appareils électroniques plutôt neufs ou reconditionnés ?

Pour faire le calcul, vous aurez donc besoin de connaître ces éléments. 

Il existe des outils en ligne permettant d’effectuer son calcul simplement et sans prise de tête (nous n'avons donc plus d’excuses 😉). 

Pas besoin de sortir la calculette Texas Rangers (c’est ainsi que je l’appelais en tout cas) et de jouer au Twister avec les chiffres, des outils en ligne ergonomiques et divertissants sont disponibles !

Ce simulateur en ligne permet de calculer notre empreinte carbone avec un questionnaire ludique et rapide qui concerne tous les secteurs d’émissions. 

👋 En faisant ce test, je suis moi-même parvenu à 7,8 tonnes à l’année d’Eq/CO2. Il faut préciser que je n’ai pas de voiture et que je fais le marché tous les week-ends, ce qui aide. Toutefois, je suis encore très loin des 2 tonnes par an, alors au boulot ! 

Le simulateur de Global Footprint Network est aussi un moyen drôle et rapide de calculer sa propre empreinte. Il offre en plus la possibilité de découvrir certains détails qui nous aident à prendre conscience des enjeux.

Par exemple, mon jour du dépassement est le 28 avril. Autrement dit, à cette date, j’ai déjà consommé toutes les ressources que la Terre peut me fournir en un an. Et si tout le monde vivait comme moi ? Il faudrait 3,1 planètes pour suivre le rythme… Pas hyper réjouissant, mais ça a le mérite de réveiller.

🧮 À noter quand même : ce calcul dépend de vos habitudes personnelles et des données que vous renseignez (alimentation, transports, logement…). Le jour du dépassement peut donc varier beaucoup d’une personne à l’autre, et encore plus d’un pays à l’autre.

⚡En changeant une seule donnée, comme ma consommation électrique en 100 % issue d’énergies renouvelables, mon jour du dépassement passerait au 13 mai et il ne faudrait “plus” que 2,8 planètes pour me satisfaire.

La consommation électrique est un facteur qui est déterminant dans l'empreinte carbone, d’autant plus dans des pays où la source d'électricité provient d'énergies fossiles. 

Une personne consommant 2 223 kWh d’électricité par an⁶ (la consommation moyenne en France) économiserait de 30 à 60 kg CO₂e/an, soit l’équivalent de : 

Ces comparaisons sont possibles grâce à un comparateur de l’ADEME !

👋 L’empreinte carbone est un excellent indicateur. Toutefois, il ne prend pas en compte la pollution des sols ou l’épuisement des ressources de la planète, entre autres. Il n’est donc pas infaillible bien qu’il permette d’avoir une vision plutôt précise de notre pouvoir de « pollution » sur la planète.

Notre application Ekwateur est utile pour tout le monde (clients·es et non-clients·es) ! 

Elle permet en effet de calculer son empreinte carbone avec pour base sa consommation  d'énergie et d'adopter des écogestes susceptibles de faire baisser ses émissions.

❓ Qu'est-ce qui a le plus d'impact sur le climat : un steak-frites ou un aller/retour Paris-Marseille ? Un quizz en ligne permet de jouer seul·e ou avec ses amis·es tout en découvrant des informations que l’on ignore sur notre empreinte carbone !

Le Bilan Carbone® (car, oui, c’est une marque déposée) est une méthodologie développée par l’ADEME permettant de mesurer les émissions de gaz à effet de serre liées à une activité humaine (individu, entreprise, territoire…). Il s’appuie sur le calcul de l’empreinte carbone pour fournir une estimation globale des émissions directes et indirectes.

Faire un bilan carbone permet de visualiser concrètement les postes d’émission les plus importants dans son mode de vie ou dans ses activités. C’est une base essentielle pour identifier les leviers d’action prioritaires et mettre en place des gestes simples, efficaces et mesurables.

Il est utile pour les particuliers, entreprises et collectivités : 

C’est un outil individuel… au service de l’action collective.

Si chaque geste individuel compte, le Bilan Carbone® met aussi en lumière l’importance des actions collectives et systémiques : politiques publiques, transition énergétique, changements structurels. Il permet de relier les efforts individuels à des dynamiques plus larges pour accélérer la transition ! 

Changer de fournisseur d’énergie pour réduire ses émissions : en France, l’électricité est déjà relativement décarbonée grâce au nucléaire et à l’hydroélectricité. Cependant, souscrire à une offre d'électricité verte permet de soutenir le développement des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydraulique) et donc d’agir directement sur les émissions du secteur énergétique à long terme. Ekwateur propose des applications ou outils de suivi d’empreinte carbone, accessibles même aux non-clients, qui suggèrent des écogestes à adopter au quotidien.

☢️ Si le nucléaire est considéré comme une énergie décarbonée, il repose sur l’uranium, un métal radioactif présent en quantités limitées. La France ne produit plus aujourd’hui d’uranium en quantité significative, ses anciennes mines ayant été fermées. Elle dépend donc largement des importations — notamment du Niger, du Kazakhstan, du Canada ou d’Australie — ce qui pose la question de la souveraineté énergétique.

À cela s'ajoutent les enjeux complexes liés à la gestion des déchets radioactifs et aux coûts à long terme des centrales.

Réduire la viande, surtout rouge (1 kg de bœuf = 10 × plus de GES qu’1 kg de céréales) :
on peut donc la remplacer par de la volaille ou du végétal, c’est gagnant (un bon poulet rôti le dimanche à la place du gigot par exemple !) ;

Manger des fruits et légumes de saison : une tomate d’hiver sous serre = 10 × plus d’énergie qu’en été ;

Boire l’eau du robinet : une bouteille = 80 % d’emballage plastique. L’eau du robinet est 100 à 300 × moins chère… et bien plus écolo. Alors on en profite avant qu’elle ne disparaisse, comme l’a prédit JCVD.

En moyenne, chaque Français·e jette 85 kg d’emballages alimentaires par an : changer ses habitudes peut réduire de moitié la quantité de déchets plastiques à la maison.

80 % de l’empreinte du numérique vient… des appareils eux-mêmes : la fabrication des smartphones, PC, TV, etc, représente 80 % de leur impact carbone, bien plus que leur usage. Prolonger leur durée de vie de 1 an permet une économie de -4 Mt CO₂e à l’échelle nationale.

Regarder une vidéo en 4G pollue plus qu’en Wi-Fi : le streaming vidéo via un réseau mobile consomme beaucoup plus d’énergie. Réduire la qualité des vidéos quand on écoute sans regarder, désactiver l’auto-play, sont autant de petits gestes qui aident à diminuer l'empreinte carbone (il ne faut pas oublier qu’une simple recherche google possède une empreinte carbone).

Recycler ses équipements, c’est éviter la décharge… au Ghana ou ailleurs : rapporter ses appareils usagés en point de collecte évite qu’ils finissent dans des décharges à ciel ouvert (ex. : Agbogbloshie)⁷.

📺Éteindre les appareils en veille

🧼 Laver à basse température

📴 Utiliser des multiprises à interrupteur

💡Passer aux ampoules LED

🧑‍🍳 Couvrir les casseroles en cuisine

♨️ Réduire le chauffage électrique avec des thermostats connectés

📈 Éviter les pics de consommation : décaler certaines utilisations d’appareils (ex. : machine à laver, chauffe-eau) hors des heures de pointe, notamment en hiver, permet de soulager le réseau et d’éviter le recours à des centrales très émettrices.

Voilà, vous avez maintenant toutes les clefs en main pour évaluer votre propre bilan carbone dans la bienveillance et sans jugement, car nous sommes tous·tes sur le même bateau concernant ce sujet et il va falloir réduire la voilure de la consommation. J’y penserai plus souvent après avoir effectué ces tests, moi qui consomme au bas mot 2,5 fois plus que ce que la planète peut m'offrir. Preuve que cela marche !