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Des légumes qui ont une faible empreinte carbone
Des légumes qui ont une faible empreinte carbone

Pourquoi manger engagé permet de réduire l'impact carbone ?

Nous le savons depuis un moment, les aliments ont eux aussi une empreinte carbone. La production de nos légumes et autres steaks hachés a un impact direct sur la planète et contribue au réchauffement climatique. S’il n’est évidemment pas possible de se nourrir exclusivement d’amour et d’eau fraîche, un engagement dans notre façon de nous nourrir peut permettre de réduire notre empreinte carbone significativement. Petit tour des raisons qui expliquent pourquoi manger engagé permet de réduire l’impact carbone.


Manger engagé, ça veut dire quoi ?

S’il existe des raisons scientifiques qui démontrent qu’un mode d’alimentation engagé peut réduire notre impact carbone, quelques pièges se glissent dans ce conseil de plus en plus à la mode. Malheureusement, il ne suffit pas de manger bio ou local pour réduire son impact carbone. Rassurez-vous pour autant, loin des conseils qui peuvent se retrouver sur des TOPS 10 faits à la va-vite sur YouTube ou des sites, vous découvrirez ce qui est sous-entendu dans l'expression ‘manger engagé”.

Consommer local pour réduire l’impact carbone, entre mythes et réalité

Une des premières prérogatives pour améliorer l’impact carbone de sa consommation alimentaire est très souvent d’arrêter d’acheter des avocats venant d'Amérique du Sud en hiver pour privilégier les fruits et légumes locaux et de saison. Si cela paraît aujourd'hui évident, l’impact des transports sur l'environnement est net. Pour autant, dans l’impact carbone des aliments, il reste largement surestimé, à tort.

L’Ademe démontre ainsi dans un graphique que la production de l'alimentation et des boissons représentait un peu moins de 30% des gaz à effet de serre rejetés par le pays et de plus de 50% de l’acidification, c’est-à-dire l’augmentation de l’acidité du sol, d’un cours d’eau ou encore de l’air. Un chiffre qui, déjà en 2017, était en baisse de 10 %  tout en demeurant la principale source d'émission de CO₂.

En se penchant plus en détail sur les chiffres, l’Ademe constate que la phase de production agricole représente à elle seule 84 % des impacts environnementaux sur la chaîne de production alimentaire. Cet impact recule pour passer à 67 % pour la culture de denrées végétales et explose à 90 % pour la fabrication de produits d'origine animale. De plus, elle monopolise près de 80% de nos sols agricoles en France. Pour autant, le constat peut se faire à une échelle mondiale. 

Une réalité mondiale

L’article scientifique publié en 2021 dans la revue Nature “Food systems are responsible for a third of global anthropogenic GHG emissions” démontre que l'alimentation est responsable de 34 % des gaz à effet de serre rejetés par l'humanité. La production alimentaire, elle, est responsable de 71 % de la pollution émise par cette industrie. Le bilan carbone des aliments représente donc une part importante des émissions mondiales.

Si le transport, le traitement des déchets (même si certains de ces déchets sont renouvelables), la consommation d’énergie des points de vente alimentaires ou encore les emballages pèsent dans la balance, ils ne représentent qu’une part minoritaire de l’impact carbone de nos aliments.

Après tant de chiffres et de données, il ne faut retenir qu’une chose. Ce n’est pas tant notre façon d’acheter les aliments qui est remise en question, c’est bien notre façon de manger ! 

Un consommateur qui ne mange pas de viande et achète de temps en temps un légume venant des tropiques (oui, parfois le crumble à la mangue peut être réconfortant en hiver) aura une empreinte carbone un peu moins élevée que celui qui consomme local et dans un circuit court tout en achetant quotidiennement des produits d'origine animale. Si vraiment vous ne pouvez vous en passer, la viande in vitro est en développement ces dernières années, peut-être pourriez-vous postuler pour un poste de goûteur ? 😉

Manger engagé pour réduire l'impact carbone, de multiples facteurs à prendre en compte

Pour réduire l'impact carbone de son régime alimentaire, il faut donc se concentrer sur les produits. Le type d’agriculture et d'élevage représentant une part majoritaire de la pollution des aliments, c’est dans la sélection de ce qu’on met dans notre assiette que tout se joue.

Aujourd'hui, des preuves scientifiques démontrent qu’il est possible de réduire son impact carbone par l’alimentation. 

Favoriser la filière biologique

Selon une analyse comparant 74 études publiée par le Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America, la revue officielle de l'Académie Nationale des Sciences des États-Unis, les sols agricoles sous normes biologiques fixent bien mieux le CO₂.

Manger biologique permet donc d’avoir un produit de meilleure qualité qui pousse dans une terre en meilleure santé. L’absence de pesticides très nocifs pour la nature améliore la faune et la flore autour de l'exploitation, et permet en plus de retenir une partie des gaz à effet de serre rejetés par l’exploitation des terres. 

Le circuit court

Les circuits courts permettent de réduire le transport des aliments et l'énergie nécessaire à leur stockage et leur conservation. Ce sont donc aussi des facteurs qui contribuent à la diminution de l’impact carbone dans une démarche d'engagement.

Manger moins de viande

La production de viande, qui est souvent dépeinte comme le grand ennemi de la nature concernant l'alimentation, est en effet polluante. Cependant, elle l'est bien moins que ce que l’on peut croire. Selon le rapport de l'INRAE Rôles, impacts et services issus des élevages européens, un kilogramme de viande nécessite entre 550 et 700 litres et non pas 15.000, chiffre souvent mentionné qui prend aussi en compte l’eau de pluie tombée au cours de l’année sur la terre agricole. 

Pour autant, comme mentionné dans la première partie de l’article (si si, souvenez-vous) l’impact des produits d'origine animale fait partie des gros pollueurs de l'industrie. Diminuer sa consommation de viande, c’est donc aussi diminuer son impact carbone.

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S’appuyer sur la science pour s'engager

Manger engagé en privilégiant les végétaux, en achetant des produits biologiques, et en favorisant les circuits courts, comme les flexitariens par exemple, permet de réduire son empreinte carbone. Grâce aux avancées scientifiques et à l'intérêt des sociétés envers l’écologie, les effets des comportements de consommation des individus sont de mieux en mieux compris et des tendances pour inverser le poids de l'industrie alimentaire sur la nature apparaissent. Manger engagé, c’est donc avant tout se renseigner auprès de la communauté scientifique pour déterminer ce qui est véritablement bon pour la planète, au-delà des plans marketing et autres déclarations des acteurs de l'industrie alimentaire. 

Si un virage écologique est apparu sur les étiquettes des produits avec la couleur verte ou encore des “engagements”, c’est l’attitude de l’individu face à sa consommation alimentaire qui détermine son impact carbone dans ce domaine.

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