Suite à la publication de ce rapport, on a pu entendre dire que la France est le « quatrième pays le plus vert du monde » derrière l’Islande, le Danemark et la Norvège. 4e de ce classement du MIT oui, 4e du monde, pas sûr.
Tout d’abord, il faut noter que le rapport est établi en prenant en compte 76 pays. Il ne s’agit donc pas d’une observation menée sur les 195 pays reconnus par l’ONU mais bien d’une analyse partielle.
D’autre part, il convient de regarder le détail des notes critère par critère. Au total, la France est classée 4e. Cependant, dans les faits, elle n’est pas 4e partout :
- Sur la politique climatique, l’Hexagone est sur le podium avec la deuxième position ;
- Sur les innovations vertes, la France passe en 9e position ;
- Sur les émissions de carbone, elle se retrouve en 13e position ;
- Sur la société verte (c’est là que cela commence à se gâter), nous ne sommes plus qu’en 57e position ;
- Sur la transition énergétique, nous arrivons à la 62e position.
Du fait de la pondération, la France réussit à se hisser en 4e place. Et les coefficients, cela change tout. Pour faire un parallèle, on vous propose un petit voyage dans le temps ! Sortez votre appareil dentaire et une copie-double, nous revoilà en 5e B. 😉
Lorsque vos professeur-es vous notaient, chacun-e avait son coefficient. Et vous aviez beau avoir 18 de moyenne en arts plastiques, si vous aviez 3 en maths, votre moyenne générale n’était pas bonne (du fait du jeu de la pondération.)
Si la France obtient donc un si bon score, c’est avant tout du fait de la mise en œuvre du Plan « France Relance », le plan de relance et de croissance verte suite à la Covid-19. Notamment, le « Green Future Index » salue les mesures écologiques prises et l’engagement de l’Hexagone en matière d’hydrogène. « La France est un leader mondial de la production d'hydrogène et s'est engagée à dépasser les objectifs de l'UE en matière d'énergie à base d'hydrogène d'ici 2030 » affirment les expert-es du MIT.
Pour autant, impossible de savoir si ce plan sera suivi à la lettre dans les années à venir. Il s’agit donc d’une note basée sur une prospection, sur une démarche environnementale à venir, plus que sur des faits accomplis. C’est la grande limite de ce rapport.